Philippe dort dans sa voiture avec ses chiens depuis 6 mois dans les Côtes-d’Armor

Par Léonard Plantain
1 février 2023 10:25 Mis à jour: 1 février 2023 10:27

Cela fait maintenant six mois que Philippe, 44 ans, dort dans sa voiture avec ses chiens à Ker-Uhel, près de Lannion dans les Côtes-d’Armor. Une situation qui devient délicate avec l’arrivée du froid et un quotidien dont les galères s’accumulent.

Vivre au jour le jour et survivre la nuit, c’est le quotidien de Philippe, qui vit dans son Opel Zafira à Ker-Uhel depuis 6 mois. Accompagné de ses 2 deux huskys, Lasko et Louna, âgés de 8 ans, Philippe est accablé par le handicap, la maladie et la précarité.

Aujourd’hui âgé de 44 ans, il aimerait trouver une solution, notamment un logement stable. Malheureusement, ses demandes n’ont jamais abouti. Pourtant, « j’avais demandé sur toutes les communes », a-t-il confié à Actu Le Trégor.

Dès le départ, Philippe est parti de rien. À 18 ans, il a quitté le foyer où il était hébergé via les services sociaux de la ville, avant de travailler en intérim comme gardien de déchetterie, ripeur puis nettoyeur à l’abattoir. Mais alors qu’il tentait de construire sa vie, un événement malheureux a tout chamboulé.

« J’ai perdu un bébé avec ma copine, et j’ai plongé en dépression, je n’ai plus payé mes loyers, enfermé chez moi… », a-t-il partagé.

Par la suite, Philippe perd son logement. De plus, en novembre 2016, alors qu’il vivait dans sa voiture, il a été agressé par deux hommes et poignardé à la jambe et au torse. Debout après une hospitalisation, il a pu intégrer un logement temporaire, géré par une association qui l’a accompagné pendant plusieurs années, avant d’en rendre les clés et d’acheter son Opel Zafira avec ses quelques économies.

À la recherche d’un emploi, Philippe vit depuis avec le RSA, 560 euros par mois, et a vu sa motricité réduite à la suite de l’agression, ce qu’il a empêché de continuer dans la voie qu’il avait choisie, la gendarmerie. « À force de marcher, je me mets à boiter (…) Mais moi, je suis un mec actif. Là, je ne fais rien de mes journées. Ça bouillonne ».

En attendant de se sortir de là, Philippe espère compter sur ses « antécédents médicaux » qui justifieraient une pension d’invalidité. Car avec 560 euros, « tu retires 100 euros d’essence, 80 euros d’assurance. Ce mois-ci, 100 euros de frais de véto… » et il ne reste plus grand-chose. De surcroît, la batterie de sa voiture est tombée en panne, il n’a donc plus de quoi se chauffer.

« J’avais prévu de faire venir un garage mobile, mais je n’ai que 500 euros pour le mois… » Depuis, les nuits sont dures, « toutes les demi-heures, je me tourne, sinon, j’ai trop mal. Je suis rincé » et les repas la journée ne suivent pas, « je mange que des trucs froids, donc je suis tout le temps malade », a confié Philippe.

L’absence de chauffage a également amené un problème d’humidité : « Ma voiture était propre, je la vois en train de moisir. Je suis obligé de passer un coup d’éponge sur les sièges, les ceintures, j’y passe trop de temps. Parfois, j’ai l’impression qu’il pleut sur moi », a-t-il déploré.

Malgré tout, Philippe ne perd pas espoir, « le boulot, ce n’est pas un souci, je suis un bosseur, ce n’est pas ça qui m’inquiète le plus », a-t-il lancé en pensant à ses deux chiens, qu’il a dû faire prendre en charge pour qu’ils puissent se requinquer.

Désormais, Philippe continue ses recherches en vue d’une solution stable. En premier lieu, il doit réparer sa voiture. Quant à l’avenir, peut-être qu’à travers son témoignage, la solidarité locale pourrait lui donner un coup de pouce.

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