Les mauvais investissements de la Chine dans les projets urbains

3 décembre 2015 15:18 Mis à jour: 25 février 2016 17:45

Les villes fantômes chinoises sont une bonne preuve du fait que la Chine a gaspillé des milliers de milliards d’euros d’investissements. Mais ont ils vraiment été gaspillés ?

Exceptées quelques belles photos de rues et centres commerciaux vides, les données réelles sont difficiles à recueillir sur ce phénomène. Jusqu’à la récente publication de la Banque mondiale qui s’est intéressée à l’urbanisation du continent asiatique.

Le rapport confirme que la Chine a bel et bien gaspillé des milliers de milliards en investissant dans des constructions urbaines non utilisées, même si 131 millions de Chinois ont quitté les zones rurales pour s’installer en villes entre 2000 et 2010.

Selon l’analyse de Pew Research Center, basé sur le rapport de la Banque mondiale, pendant cette période, même si la densité de population globale dans les zones urbaines en Chine est restée stable, elle est très inégalement répartie entre différents centres urbains.

La densité de la population augmente dans les villes de l’Asie de l’est et Pacifique, mais la Chine reste une exception suite à un boom dans la construction urbaine. (Source: PEW Research Center)

Par exemple, selon le Pew Research Center, Pékin a augmenté sa densité de population, tandis que près de 50 villes ont augmenté leurs surfaces tout en étant vidées d’une partie de la population – un phénomène constaté seulement dans une seule autre région urbaine dans toute l’Asie orientale. Le plus souvent, la densité de population augmentait dans les centres urbains.

Au total, la densité de population a diminué dans 62 % des zones urbaines chinoises de plus que 100 000 habitants, comparé à 9% dans le reste de l’Asie de l’est.

« Malgré une très importante croissance de la population urbaine en Chine, la densité de cette population est restée stable (5 300 personnes par km carré en 2010) et inférieure à la moyenne de la région en raison de l’expansion rapide du territoire urbain, ainsi que des barrières à la migration », explique le rapport de la Banque mondiale.

Increase of urban land in square kilometers (World Bank)
Augmentation de territoires urbains en km carrés (Banque mondiale)

 

Et cela ne comprend même pas les villes complètement vides comme la ville d’Ordos en Mongolie intérieure.

« Bien que l’on dispose de témoignages et de photographies indiquant que ces villes restent pratiquement vides, leur population est souvent trop petite pour apparaître dans les données de la Banque mondiale ; ou elles sont parfois incluses dans de plus grandes zones urbaines », souligne l’analyse de Pew Research Center.

Que faut-il comprendre ? Oui, la Chine a déplacé une grande partie de ses habitants dans les villes, ce qui augmente leur productivité tout en conservant une densité de population relativement faible.

Toutefois, plutôt que de laisser cela se produire naturellement, la planification centralisée de cette opération en Chine a entraîné une perte de milliers de milliards d’euros d’investissements dans l’infrastructure et dans des habitations localisés dans des lieux où personne ne veut vivre. Preuve, s’il le fallait, d’un mauvais investissement.
Version anglaise : Urbanization Data Shows China’s Bad Infrastructure Investment

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