Les enfants des survivants de génocide peuvent conserver le traumatisme dans leur ADN

9 décembre 2015 17:32 Mis à jour: 25 février 2016 17:44

NEW YORK- Une récente recherche a révélé que le vécu d’un traumatisme peut altérer le fonctionnement des gènes, et que ces changements pourraient affecter les enfants. Une découverte qui remet en cause la théorie du déterminisme, affirmant que les gens sont seulement le produit de leur environnement. Du point de vue biologique, les humains pourraient être ainsi un produit de l’environnement de leurs parents.

Une équipe de chercheurs de l’hôpital Mount Sinai à New York s’est penchée sur la situation des survivants de l’holocauste, et sur leurs enfants, nés après la Seconde Guerre mondiale. Cette étude, publiée en août dernier, a constaté que les survivants de l’holocauste et leurs enfants avaient un niveau de cortisol plus faible que les familles juives qui vivaient en dehors de l’Europe pendant la guerre.

Le cortisol est une hormone qui aide les humains à faire face au stress. Un faible niveau de cortisol peut amener plus facilement à la dépression, à l’hypersensibilité émotionnelle et à l’anxiété sociale.

Rachel Yehuda, la chercheuse principale du projet, a trouvé des résultats similaires lorsqu’elle étudiait la progéniture des anciens combattants et des survivants du 11-septembre. Son étude ne signifie pas que tous les descendants des survivants du traumatisme seront victimes du traumatisme intergénérationnel, mais elle offre un nouveau regard sur la condition humaine.

Le traumatisme intergénérationnel est non seulement transmis à travers l’environnement socioculturel, mais aussi par l’ADN. Quelle est l’empreinte biologique d’une mère juive qui a perdu tous ses enfants lors de l’holocauste, mais a donné naissance à d’autres enfants à Brooklyn ? Comment l’expérience d’une esclave sexuelle arménienne affecte l’ADN de sa progéniture ? Qu’en est-il avec la progéniture d’une femme vietnamienne déformée par l’agent orange; ou de l’enfant d’une Argentine qui a donné naissance en prison pendant la « guerre sale » ?

Epoch Times a interviewé ces descendants. Beaucoup parmi eux ont confié qu’ils ont trouvé un réconfort dans les résultats de l’étude et ont manifesté un espoir : la preuve scientifique sur la transmission biologique d’un traumatisme pourrait faciliter l’accès au traitement.

Légitimer les émotions et chercher de l’aide

 Chhaya Chhoum, the executive director Mekong, a nonprofit that advocates for Southeast Asians in New York City on Oct. 26, 2015. (Samira Bouaou/Epoch Times)
Chhaya Chhoum, directrice exécutive de Mékong, une ONG à but non lucratif qui représente les intérêts des Asiatiques du sud-est à New York, le 26 octobre 2015. (Samira Bouaou / Epoch Times)

Delena Hoang, 21 ans, affirme qu’elle éprouve des symptômes de traumatisme intergénérationnel. « J’ai beaucoup de pensées négatives et de colère », raconte cette Américaine d’origine vietnamienne qui est née et a grandi dans le Bronx.

Sa mère a été déformée par l’agent orange et son père était un soldat de l’armée sud-vietnamienne qui combattait contre les Khmers rouges. Elle souligne que sa mère était une femme réservée qui regardait souvent dans le vide avec une expression d’inquiétude, alors que son père restait rarement à la maison.

« Il ne pouvait jamais rester assis sans bouger », se souvient Delena Hoang. « Je pense qu’il faisait toujours la guerre dans sa tête. » En apprenant l’aspect biologique de la transmission d’un traumatisme, Mme Hoang sent qu’il lui est plus facile de légitimer ses sentiments. Ceux qui souffrent du traumatisme intergénérationnel pensent souvent que leur douleur n’est pas digne d’être reconnue.

Nadine Murshid, maître de conférences à l’Université de Buffalo qui se spécialise en génocides et traumatisme, craint que la plupart des gens qui souffrent du traumatisme intergénérationnel ne cherchent pas de l’aide. « Leur traumatisme secondaire est souvent perçu comme moins grave que les expériences traumatisantes directes », affirme-t-elle. « La nouvelle étude […] est très importante pour ce domaine et elle a des implications énormes pour les soins en santé mentale. »

Le traumatisme intergénérationnel est un problème permanent auquel fait face Mékong, une ONG sans but lucratif qui représente les intérêts des Asiatiques du Sud-Est à New York. Le bureau de Mékong est situé dans le Bronx, où résident 10 000 réfugiés cambodgiens et vietnamiens.

On estime qu’entre un demi-million et trois millions de Cambodgiens ont perdu la vie pendant le génocide cambodgien et que des charniers ont eu lieu partout au Vietnam pendant la guerre qui a frappé le pays. Beaucoup de réfugiés de l’Asie du Sud-Est ainsi que leurs enfants vivant dans le Bronx affichent des symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT).

« Le traumatisme intergénérationnel nous a guidés depuis le début », souligne Chhaya Chhoum, directrice exécutive de Mékong. « Nous n’avons jamais pu prouver le traumatisme avant que quelqu’un n’en devienne victime », résume-t-elle, en soulignant que sa communauté a besoin de plus de soins préventifs en santé mentale liés au traumatisme intergénérationnel. L’étude représente une « base importante » pour l’association.

Toutefois, trouver un traitement du traumatisme intergénérationnel sera difficile dans le Bronx, car sa communauté est déjà sur le point de perdre le peu de ressources qu’elle dispose dans le domaine de la santé mentale.

Au cours des 20 dernières années, le Montefiore Medical Center, l’hôpital universitaire de l’Albert Einstein College of Medicine, appliquait le programme de santé mentale indochinois dans le Bronx. Ce programme, à la réputation d’efficacité, offrait des services en santé mentale à la communauté asiatique, mais il est sur le point de prendre fin en raison de coupes budgétaires.

« Cette étude change les règles du jeu pour nous », affirme Mme Chhoum. « Je peux l’utiliser pour demander un financement fédéral. »

Le rabbin David Niederman, président de la United Jewish Organizations de Williamsburg, a également demandé plus de services en santé mentale pour sa communauté. David Niederman est né après la Seconde Guerre mondiale à Williamsburg, Brooklyn. Trois de ses frères et sœurs ont été tués par les nazis en Allemagne. « Je sentais qu’il y avait une différence entre moi et les autres enfants du quartier », confie-t-il.

Même s’il affirme qu’il ne souffre pas de dépression, il connaît beaucoup de juifs dans sa communauté qui en souffrent et il pense que le traumatisme intergénérationnel doit être abordé à une plus grande échelle. « Il est important pour le public et le secteur privé de comprendre la nécessité de ces services », insiste-t-il.

Un impact sur plusieurs générations

Dans le village de Ayintab, au sud-est de la Turquie, la grand-mère d’Anoush Ter Taulian a été kidnappée et vendue comme esclave sexuelle pendant le génocide arménien.

L’International Association of Genocide Scholars estime que le gouvernement ottoman a tué 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1918. Les hommes ont été massacrés, tandis que les personnes âgées, les femmes, les enfants et les malades ont été obligés de faire des marches de la mort en traversant le désert syrien. Beaucoup de femmes ont été réduites à l’esclavage sexuel.

La grand-mère d’Anoush Ter Taulian a survécu, mais son expérience traumatisante a été transmise à plus d’une génération au sein de sa famille. « Cela ne s’arrête pas avec les enfants », explique Mme Ter Taulian. « Cela passe aussi aux petits-enfants. »

Mme Ter Taulian affirme qu’elle avait toujours lutté avec le traumatisme intergénérationnel. Elle a été soulagée en apprenant qu’il avait été scientifiquement prouvé que le traumatisme peut être transmis par l’ADN. « Cela me réconforte. Je sens qu’il y a toujours des gens qui disent que vous ne faites que l’imaginer », confie-t-elle. « Ce genre de recherche est important. »

Prendre soin du traumatisme

Les experts disent que le traumatisme intergénérationnel n’est pas nécessairement difficile à soigner. Parfois, il ne faut qu’une plus grande sensibilisation des professionnels de la santé mentale et des personnes qui présentent des symptômes de traumatisme intergénérationnel.

Nadine Murshid espère que la récente étude amènera à plus de ce que les gens effectuant le travail social appellent l’information sur le traumatisme. Ainsi, lorsque les travailleurs sociaux prennent en charge leurs patients, ils doivent être au courant de l’histoire de leur traumatisme, qui peut comprendre le traumatisme intergénérationnel.

Selon Mme Murshid, la thérapie comportementale des parents qui ont expérimenté un traumatisme peut aussi aider à diminuer les chances que leurs enfants héritent du traumatisme.

Être mieux préparé pour survivre

Natalia Frias-Staheli, la fille d’un survivant de la « guerre sale » en Argentine, voit une lueur d’espoir dans la découverte de la transmission biologique de traumatisme.

Mme Frias-Staheli travaille dans la recherche au sein d’une entreprise de biotechnologie. Elle est née dans une prison argentine; sa mère était enceinte d’elle lors de la guerre sale en Argentine. Entre 1976 et 1983, 30 000 personnes ont « disparu » dans ce pays.

« C’est une bonne chose que quelqu’un entreprenne une approche scientifique », suggère Mme Frias-Staheli, qui détient un doctorat en sciences biologiques. « Je suis persuadée que tous les changements moléculaires ont une bonne raison pour se produire. Du point de vue évolutif, c’est complètement logique. »

Elle continue : « Je veux croire que mes cellules sont mieux préparées. Si jamais je dois faire face à nouveau à une telle situation, mes enfants seront mieux préparés pour survivre. »

Histoires de traumatismes intergénérationnels

Anoush Ter Taulian

Anoush Ter Taulian, the granddaughter of an Armenian Genocide survivor in Manhattan, New York, on Oct. 20, 2015. (Samira Bouaou/Epoch Times)
Anoush Ter Taulian, la petite-fille d’une survivante du génocide arménien à Manhattan, New York, le 20 octobre 2015. (Samira Bouaou / Epoch Times)

Anoush Ter Taulian se souvient encore de l’odeur de la pizza d’agneau, des pignons de pin et des feuilles de vigne farcies à la maison de sa grand-mère dans le comté d’Orange en Californie. Sa grand-mère, une survivante du génocide arménien, cuisinait pour oublier sa douleur.

La grand-mère d’Anoush Ter Taulian, une grande femme aux longs cheveux roux, habitait dans un monde de souvenirs violents. Elle avait été une esclave sexuelle pendant le génocide, mais elle ne parlait jamais de son passé. Personne dans sa famille ne le faisait. Pendant de nombreuses années, sa famille était imprégnée d’une colère toujours inexpliquée.

Il a fallu attendre les années 1980 pour que Mme Ter Taulian entende parler du génocide arménien au collège de l’Université de Californie à Berkeley. Cela sonnait le début de sa recherche pour se comprendre elle-même et son histoire.

Mme Ter Taulian a commencé à fréquenter les foyers des personnes âgées afin de rencontrer d’autres survivants du génocide arménien et les encourager à parler. Elle écoutait leurs histoires des Turcs et des Kurdes qui arrivaient et coupaient en morceaux les gens avec des haches. Il y avait des morts partout. Des cadavres suspendus aux arbres. Des corps entassés sur les routes. Beaucoup d’Arméniens âgés lui ont confié qu’ils avaient survécu en se cachant sous des cadavres.

Une femme âgée qui a survécu à une marche de la mort sans eau ni nourriture lui a parlé de sa conversation avec son fils : « Si je meurs, je veux seulement que tu me manges ». Pour Anoush Ter Taulian, la négation du génocide arménien par le gouvernement turc a ajouté une autre couche à sa douleur. Bien que l’International Association of Genocide Scholars estime que le gouvernement ottoman a tué 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1918, le gouvernement turc considère toujours cette tuerie comme un massacre, mais pas comme un génocide.

Mme Ter Taulian a consacré sa vie à organiser des événements culturels, des émissions radio et des conférences dans des écoles et des églises sur le génocide arménien. Elle a même voyagé en Europe pour combattre du côté arménien dans le conflit arméno-azerbaïdjanais connu sous le nom de la guerre du Haut-Karabagh.

Du haut de ses 66 ans, Mme Ter Taulian cherche toujours à comprendre par elle-même. Même si elle souffre du TSPT à la suite de ses expériences sur le champ de bataille, elle affirme avoir ressenti des symptômes de traumatisme intergénérationnel bien avant la guerre. Elle a été soulagée d’apprendre l’existence des preuves scientifiques du traumatisme intergénérationnel : « C’est bien qu’ils l’explorent à ce niveau. »

« Dans mon ADN, j’ai beaucoup de force et de douleur », affirme-t-elle. « Je peux prendre du recul émotionnel. Je pense que, pour survivre, ma grand-mère n’était pas toujours mentalement présente. »

En se référant à l’actuelle guerre en Syrie, Anoush Ter Taulian pense qu’il est grand temps pour les sociétés de savoir comment traiter le traumatisme direct et intergénérationnel.

« Nous savons que le problème de traumatisme intergénérationnel existe, mais qu’avons-nous fait dans ce domaine ? », s’interroge-t-elle. Et elle répond : « Maintenant, nous pourrons faire quelque chose. »

Natalia Frias-Staheli

Natalia Frias-Staheli, the daughter of a Dirty War survivor in Manhattan, New York, on Oct. 31, 2015. (Samira Bouaou/Epoch Times)
Natalia Frias-Staheli, fille d’un survivant de la guerre sale à Manhattan, New York, le 31 octobre 2015. (Samira Bouaou / Epoch Times)

Natalia Frias-Staheli se souvient d’une enfance heureuse remplie de balades à vélo et de courses en montagne dans une ville en Suède. Et pourtant, elle est née dans une prison argentine.

Sa mère était enceinte lors de la guerre sale, une période de terrorisme d’État en Argentine qui a duré de 1976 à 1983. Son père était parmi les 30 000 personnes tuées sous la dictature militaire. Quand sa mère a été libérée de prison quatre ans après sa naissance, elles sont parties en Suède, où elles ont obtenu le statut de réfugiées.

Le reste de sa vie s’est déroulé en toute sécurité. Mme Frias-Staheli a obtenu un doctorat en microbiologie et est devenue une scientifique. Elle a épousé un collègue scientifique et a eu deux enfants. Malgré l’expérience douloureuse de sa mère pendant la guerre sale, Mme Frias-Staheli affirme qu’elle n’a jamais souffert de dépression ou de difficultés face au stress.

Tous les enfants de parents traumatisés ne montrent pas forcément les mêmes symptômes. « L’idée de la recherche est de montrer qu’il pourrait y avoir une raison pour laquelle certaines personnes se sentent plus vulnérables aux symptômes de dépression et d’anxiété », explique Rachel Yehuda, chercheuse principale de l’étude sur le traumatisme intergénérationnel. « Je ne pense pas que les gens aient besoin de traitement s’ils n’en manifestent pas les symptômes. Être descendant d’un survivant d’un traumatisme ne signifie pas que vous allez vous sentir de cette façon. »

Bien que Natalia Frias-Staheli ne manifeste pas de symptômes de traumatisme, elle cherche toujours à tourner cette page. Depuis dix ans, elle cherche activement son demi-frère ou sa demi-sœur. Quand son père a été tué, sa petite amie était enceinte. Bien que sa petite amie ait disparu, Mme Frias-Staheli croit que son enfant a survécu.

La dictature argentine attendait que de nombreuses femmes enceintes donnent naissance avant de les tuer. Les enfants ont ensuite été donnés aux membres associés au régime et à d’autres conservateurs.

Les Grands-mères de la Plaza de Mayo, une organisation qui s’occupe des enfants illégalement adoptés pendant la sale guerre, a pris l’ADN des enfants nés entre 1978 et 1983 dans le but d’identifier leurs familles biologiques.

« Je ne sais pas si j’ai une sœur ou un frère », confie Natalia Frias-Staheli, dont la famille a donné le sang aux Grands-mères de la Plaza de Mayo dans l’espoir de trouver des membres de leur famille. « Mais si je trouve mon frère ou ma sœur, cela me permettra de tourner la page. Tout le monde mérite de savoir d’où il vient. »

Le Rabbin David Niederman

Rabbi David Niederman, president of the United Jewish Organizations of Williamsburg in Brooklyn, New York, on Oct. 27, 2015. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Rabbi David Niederman, président de United Jewish Organizations de Williamsburg à Brooklyn, New York, le 27 octobre 2015. (Samira Bouaou / Epoch Times)

Durant son enfance à Williamsburg, Brooklyn, le rabbin David Niederman pensait que les hot-dogs étaient sublimes. « Avoir un hot-dog […] était un vrai, vrai régal à l’époque », se souvient-il.

Ses parents étaient des tailleurs qui ont immigré à New York après la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’il soit né et ait grandi à Brooklyn, il trouvait qu’il était différent des autres enfants de son quartier. Trois de ses frères et sœurs ont été tués pendant l’Holocauste. David Niederman se souvient que sa mère allumait des bougies et pleurait à certaines dates. Cependant, ses parents ne tenaient jamais à évoquer le passé.

« C’était une blessure qu’ils ne voulaient pas rouvrir », explique-t-il. « Ils ont toujours essayé de paraître heureux quand j’étais là. Pourtant, j’ai grandi avec la peur. » « Cette étude est importante, car elle porte un message moral qui doit être compris par les gens », précise David Niederman. « Quand les gens tuent, que ce soit pour leur croyance ou leur religion, ils punissent non seulement la personne, mais aussi ses futures générations. »

Delena Hoang

Dalena Hoang in New York City on Oct. 26, 2015. Her mother was disfigured by Agent Orange and her father was a soldier in the South Vietnamese army who fought the Khmer Rouge. (Samira Bouaou/Epoch Times)
Delena Hoang, à New York, le 26 octobre 2015. Sa mère a été défigurée formée par l’agent orange et son père était un soldat de l’armée sud-vietnamienne qui combattait contre les Khmers rouges. (Samira Bouaou / Epoch Times)

Dans la maison d’enfance de Delena Hoang, dans le Bronx, le congélateur était toujours sur le point de craquer. « Ma mère achète constamment la nourriture. Le frigo est déjà plein, mais elle en achète encore et encore », a confié Delena Hoang. « Elle craint de ne pas en avoir assez. »

La mère de Delena Hoang a été déformée par l’agent orange au Vietnam. Comme la guerre et la pauvreté habitent toujours son esprit, son regard se perd souvent dans l’horizon, empreint d’une expression d’inquiétude.

« Les gens disent que je suis comme ma mère », continue Delena Hoang. « Je n’arrive pas à gérer le stress. Mon cœur commence à battre. J’ai des troubles anxieux. Il m’est difficile de communiquer avec les gens. »

« J’ai des soucis pour moi-même. Comment ne pas le transmettre à la prochaine génération ? », se questionne-t-elle. Quand elle a du temps libre, Delena Hoang rencontre d’autres jeunes d’Asie du Sud-Est dans un modeste bureau au sous-sol d’un immeuble dans le Bronx. C’est le bureau de Mékong, une ONG sans but lucratif qui milite pour les intérêts des Asiatiques du Sud-Est à New York.

Les jeunes d’Asie du Sud-Est s’y réunissent pour organiser leurs activités et partager leurs histoires. Ils discutent des sujets qui varient de la guerre civile cambodgienne à la déportation aux États-Unis de réfugiés asiatiques. Leurs conversations aboutissent souvent au sujet de la guérison et du traumatisme intergénérationnel.

« Le traumatisme intergénérationnel nous a guidés depuis le début », souligne Chhaya Chhoum, fondatrice de Mékong qui a passé les sept premières années de sa vie dans un camp de réfugiés cambodgiens. « Ne pas le reconnaître serait une grave erreur. »

Version anglaise : Children of Genocide Survivors Can Inherit Trauma in Their DNA

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