WEC/24 Heures du Mans – Alonso vainqueur pour la postérité

18 juin 2018 11:02 Mis à jour: 18 juin 2018 11:10

Fernando Alonso, qui désire plus que tout marquer l’histoire de son sport, a fait un grand pas vers la postérité en inscrivant son nom au palmarès des 24 Heures du Mans dès sa première participation dimanche. Le double vainqueur du Grand Prix de Monaco (2006 et 2007), attraction de cette 86e édition, est devenu le sixième pilote de l’histoire à réaliser le doublé en Principauté et dans la Sarthe, après Tazio Nuvolari, Maurice Trintignant, Bruce McLaren, Jochen Rindt et Graham Hill.

Seul ce dernier est parvenu à coiffer la Triple couronne du sport automobile (Monaco, Le Mans et 500 Miles d’Indianapolis), objectif ultime de l’Espagnol de 36 ans, qui n’a plus gagné en F1 depuis 2013.  « Pour être un meilleur pilote, plus complet, il faut gagner dans des séries différentes, contre les spécialistes de ces séries. Battre les spécialistes de l’ovale (en IndyCar) ou ici de l’endurance, qui connaissent tous les secrets, c’est très tentant comme objectif », ne cachait-il d’ailleurs pas après son succès.

Comme ce compétiteur né, qui « pense à la victoire à chaque GP » et défiait sa grand-mère à la course en rentrant de l’école, ne fait jamais les choses à moitié, il s’est lancé dans cette quête en parallèle de son programme en F1. L’an dernier, Alonso a participé aux 500 Miles (abandon sur casse mécanique à 21 tours de l’arrivée alors qu’il évoluait aux avant-postes) plutôt qu’au GP de Monaco. Cette année, il disputera vingt-six week-ends de course et vise également le titre en WEC après avoir remporté les deux premières manches.

La trajectoire du double champion du monde de F1 2005 et 2006 a d’abord été rectiligne et ascendante. Phénomène de précocité, il n’a que deux ans lorsqu’il effectue ses premiers tours de roue sur un karting bricolé par son père… pour sa sœur aînée. A trois ans, il dispute sa première course et remporte ensuite tous les titres locaux, régionaux, nationaux puis mondial de la discipline, avant de passer à la monoplace.

« Fernando a vraiment un don particulier. Au début, il parlait à peine deux, trois mots d’anglais et ne comprenait pas grand-chose à la technique, mais bon Dieu il a fait vite », expliquait en 2005 Mike Van Hool, son ancien directeur d’écurie de F3000. Repéré par Flavio Briatore, Alonso dispute son premier GP pour Minardi en 2001, à l’âge de 18 ans. Il débarque ensuite chez Renault et remporte sa première course à 22 ans et 26 jours (un record de jeunesse qui lui a depuis été subtilisé par Sebastian Vettel puis Max Verstappen).

L’Espagnol s’adjuge la couronne mondiale en 2005, à 24 ans, 1 mois et 27 jours (un autre record dont l’ont dépossédé depuis Lewis Hamilton puis Vettel), et réalise le doublé en 2006. Le « taureau des Asturies » part la saison suivante chez McLaren-Mercedes. C’est alors que sa bonne étoile faiblit. Coéquipier d’Hamilton, avec qui il entretient des relations houleuses, il échoue pour un point dans sa quête du titre. Alonso, qui attribue cet échec aux erreurs commises par son manager Ron Dennis, témoigne ensuite contre son écurie dans une affaire d’espionnage avec Ferrari.

Le natif d’Oviedo (Asturies, nord de l’Espagne) retrouve en 2008 Renault, aux performances déclinantes, puis s’en va chez Ferrari, chez qui il espère renouer avec le succès, en 2010. Il remporte ses onze dernières victoires en GP (sur 32) lors de ses trois premières saisons avec la Scuderia, mais manque le sacre en 2010 pour quatre points et en 2012 pour trois. Ferrari s’éloigne des places d’honneur après le passage à la motorisation hybride en 2014 et « Nando » quitte les Rouges pour retrouver McLaren en 2015, attiré par les promesses d’une nouvelle association avec Honda.

Le pari est désastreux, sanctionné par une 17e place au Championnat la première année, une dixième la suivante et une quinzième en 2017, ses plus mauvais résultats en F1 depuis son année de rookie.  Propulsé désormais par Renault, ça va mieux pour McLaren et sa star, septième après sept manches, mais cela suffira-t-il à maintenir Alonso en F1 ?

Le Mans en poche, il se murmure qu’il pourrait aller voir dès l’an prochain si l’herbe en plus verte en IndyCar, « attristé » par la direction prise par la catégorie reine, qu’il juge « trop prévisible ». A moins que celui qui vient de boucler son 300e week-end de GP ne prolonge d’un an pour s’offrir le record de Rubens Barrichello (326).

DC avec AFP

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