Défaillance d’une fusée Soyouz après le décollage, l’équipage indemne

11 octobre 2018 15:39 Mis à jour: 11 octobre 2018 15:47

L’astronaute américain Nick Hague et le cosmonaute russe Alexeï Ovtchinine sont revenus indemnes mais secoués sur Terre, jeudi au Kazakhstan, après la défaillance au décollage d’un moteur de la fusée Soyouz qui devait les transporter vers la Station spatiale internationale (ISS). Cet incident est rarissime: le dernier échec d’un vol habité lancé par une fusée Soyouz remonte à 1983 et s’était achevé, lui aussi, par le retour sans dommage des deux cosmonautes soviétiques.

A peine deux minutes après le décollage, jeudi, un incident lors de la séparation des premier et deuxième étages de la fusée Soyouz a provoqué l’extinction d’un moteur. La capsule dans laquelle avaient pris place Nick Hague et Alexeï Ovtchinine a alors été expulsée, puis a entamé un brutal retour sur Terre, où elle s’est posée. « Au moment du décollage du vaisseau Soyouz MS-10, une situation inhabituelle est apparue. Les systèmes de secours ont été activés, le vaisseau a atterri au Kazakhstan. L’équipage est vivant et le contact a été établi », a annoncé Roskosmos dans un communiqué, après quelques minutes d’incertitude sur le sort des deux astronautes.

« Nous les avons récupérés », a ajouté un peu plus tard une source au sein de Roskosmos aux journalistes présents sur le cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan pour suivre le lancement, qui devait emmener l’Américain et le Russe pour une mission de six mois sur la station orbitale. « Problème de lanceurs, deux minutes 45 secondes », peut-on entendre dire d’une voix parfaitement calme Alexeï Ovtchinine, lors de la retransmission en direct du décollage. « C’était un vol rapide », a ajouté avec un humour et un sang-froid désarmants.

Il s’agissait du second vol dans l’espace pour ce scientifique russe de 47 ans, qui avait passé 172 jours dans l’espace en 2016. Au moment de l’incident, Nick Hague et Alexeï Ovtchinine voyageaient à près de 7.563 km/h, selon la Nasa. Équipée de parachutes, leur capsule les a ramenés sur Terre mais ils ont été soumis à une très forte pression de 6 g, pour laquelle les deux hommes ont cependant été entraînés. Récupérés par les secours quelques minutes après leur atterrissage forcé, ils ont été évacués vers Jezkazgan, une ville de 80.000 habitants. Roskosmos a alors publié sur Twitter une photo des deux hommes assis sur un canapé, tandis que des médecins prenaient leur pression artérielle. Ils ont ensuite pris l’avion pour Baïkonour.

Selon un photographe de l’AFP sur place, le décollage s’est bien passé mais « après la séparation du premier étage, on a eu l’impression qu’il y avait une sorte de flash ». Le directeur de l’agence Roskosmos, Dmitri Rogozine, a annoncé l’ouverture d’une d’enquête gouvernementale pour déterminer les raisons de cet accident, dans un message publié sur son compte Twitter. Tous les lancements de vols   pilotés sont suspendus en attendant les résultats de l’enquête et l’identification des problèmes qui ont provoqué cet accident, a indiqué le vice-Premier ministre russe Iouri Borissov, cité par l’agence officielle TASS.

Le prochain vol vers l’ISS, où se trouvent actuellement trois cosmonautes, l’Allemand Alexander Gerst, l’Américaine Serena Aunon-Chancellor et le Russe Sergueï Prokopiev, est théoriquement prévu pour décembre prochain. Cet incident intervient alors que le cosmonaute Alexeï Ovtchinine devait notamment, au cours de son séjour sur l’ISS, vérifier lors d’une sortie dans l’espace le trou ayant causé une fuite d’oxygène sur le vaisseau Soyouz MS-09 amarré à la station orbitale.  Après la découverte de cette fuite de deux millimètres de large fin août, Dmitri Rogozine avait évoqué publiquement l’hypothèse d’un sabotage, parlant d’un possible « acte prémédité » sur Terre ou dans l’espace.

Selon M. Rogozine, une première commission mise en place par la Russie pour déterminer les causes de l’incident avait écarté la piste du défaut de fabrication. Des médias russes avaient évoqué la thèse d’un trou fait par les astronautes américains pour créer une situation d’alerte, leur permettant de ramener plus vite sur Terre un de leurs collègues malade. Plusieurs responsables russes avaient ensuite démenti que les astronautes américains étaient suspectés d’avoir percé le trou, qui a provoqué une baisse de pression dans la station orbitale.

D.C avec AFP

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