Grand Paris : les véhicules diesel d’avant 2001 interdits en proche banlieue dans les prochains mois

13 novembre 2018 17:46 Mis à jour: 13 novembre 2018 17:46

La métropole du Grand Paris (MGP) a voté lundi l’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dès juillet 2019, soit les véhicules diesel de plus de 18 ans et essence de plus de 21 ans, dans un large périmètre autour de la capitale.

« Nous devons faire preuve de courage collectif », a déclaré devant les élus le président de la MGP, Patrick Ollier, évoquant les « 5 000 à 6 000 morts par pollution chaque année dans la région ».

Pour entrer en vigueur, l’interdiction doit faire l’objet de consultations auprès de la population de chacune des communes, et les 79 maires concernés doivent ensuite prendre des arrêtés.

Selon le vice-président chargé de l’environnement, Daniel Guiraud (PS-DVG), sont frappés d’interdiction « les véhicules diesel immatriculés et mis en circulation entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000 » et les « voitures essence de plus de 21 ans », soit des véhicules « qui ne respectent pas les normes européennes et nationales en termes d’émissions de polluants et de particules fines ».

Si la mesure n’est valable que de 08H00 à 20H00 du lundi au vendredi pour les véhicules des particuliers, ou professionnels, elle est en revanche permanente pour les poids lourds, a précisé la MGP à l’Agence France Presse (AFP).

Ce projet dit de création d’une « zone à faibles émissions » (ZFE) concerne 79 communes de la zone située à l’intérieur de l’A86, qui forme une boucle autour de Paris, et relie de grandes villes de la banlieue parisienne comme Versailles (Yvelines) ou Bobigny (Seine-Saint-Denis).

« Je mesure tout à fait les réactions que les maires peuvent avoir, l’inquiétude qui peut être la vôtre », a déclaré Patrick Ollier (LR) devant les élus, tout en soulignant que « Lisbonne, Vienne, Helsinki… tous (sont) très en avance par rapport à ce que nous ambitionnons de faire ».

« Il y a 227 zones ZFE en Europe et nous, nous sommes la dernière à être créée », a-t-il souligné, appelant les 131 élus de la MGP à « faire preuve de courage collectif ». « Bien sûr, les personnes défavorisées ont des problèmes pour changer de voitures, bien sûr qu’il faut répondre à cette attente », mais « on ne peut pas donner l’impression que nous sommes ignorants de ce problème de santé publique. »

Le président de la métropole veut désormais « se tourner vers l’État, la région Ile-de-France, IDF Mobilités » pour obtenir des moyens financiers.

Ce vote intervient au moment où le gouvernement lance des mesures incitant les Français à se tourner vers des véhicules plus propres.

« On sera capable de revenir sur ce vote si l’État n’est pas capable de nous accompagner, si la région n’est pas capable et si les villes ne sont pas capables de faire des efforts nécessaires », a-t-il assuré aux élus.

Après la mise en demeure par Bruxelles de la France en juin 2015, pour dépassement des valeurs limites de dioxyde d’azote sur 19 zones, dont la région parisienne, de nombreux élus métropolitains, de gauche comme de droite, ont manifesté leur souhait de diminuer le niveau de pollution de l’air à Paris et dans sa région, à horizon 2030.

« Nous devons poursuivre des objectifs ambitieux », a estimé Robin Reda, conseiller LR à la MGP. Mais, « si on ne veut pas faire rimer écologie et punition, la pédagogie sera un enjeu majeur », a-t-il prévenu, alors que le gouvernement fait face à une fronde contre la hausse des prix du carburant.

Dans un message posté sur Twitter, la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo s’est réjouie de ce vote estimant que c’est une « très bonne nouvelle » et que cette zone renforcera celle créée à Paris.

D. S avec AFP

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