Acte 9 des « Gilets jaunes » : mobilisations prévues à Paris et Bourges et dans plusieurs grandes villes

11 janvier 2019 12:14 Mis à jour: 11 janvier 2019 18:11

Le lancement imminent du grand débat national n’y change rien : les « gilets jaunes » préparent de nouveaux rassemblements samedi à travers la France, et semblent vouloir se concentrer entre Paris, théâtres de violences samedi dernier, et un lieu inhabituel, Bourges.

Le chauffeur routier Éric Drouet privilégie Paris. Le lieu de rassemblement, annoncé à La Défense sur Facebook – avec 3 000 participants et 15 000 personnes intéressées jeudi – devrait être dévoilé au dernier moment, comme lors des autres samedis.

De leur côté, Priscillia Ludosky et le Breton Maxime Nicolle ont choisi Bourges (Cher) comme épicentre de la mobilisation. Au centre de la France, cette préfecture est « une ville un peu moins connue des forces de l’ordre pour éviter qu’il y ait du « nassage » (encerclement, ndlr) de fait, que la tension monte », a expliqué l’intérimaire à Konbini.

L’autorisation de manifestation a été déposée, selon la préfecture. 2 500 participants disent vouloir s’y rendre sur Facebook et 12 000 personnes sont intéressées. Inquiète, la ville démonte ses horodateurs, fait retirer les engins de chantier et fermera ses musées samedi.

D’autres rassemblements sont annoncés dans plusieurs villes : Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Nantes, Rennes… Les manifestants prévoient aussi une reprise des blocages et certains appellent à retirer leur argent des banques, sans susciter l’inquiétude du secteur. Ils sont soutenus par Solidaires, seul syndicat à appeler à rejoindre les cortèges.

Après une baisse de la mobilisation pendant les fêtes, les « gilets jaunes » ont réussi leur pari pour leur acte 8, le 5 janvier : avec 50 000 manifestants partout en France, selon le gouvernement, la contestation a rebondi et montré sa résistance à l’usure.

Le placement en détention provisoire de l’ex-boxeur surnommé le « gitan de Massy », la cagnotte de soutien organisée en sa faveur, et celle lancée pour soutenir les forces de l’ordre ont nourri plusieurs passes d’armes sur le terrain des valeurs.

« On condamne la violence, explique Kamel Amriou (mouvement citoyens des gilets jaunes). Certains « gilets jaunes » ont commis des erreurs. Mais il faut comprendre que, pour la majorité des gens, des erreurs ont également été commises par le camp d’en face ».

Selon 20 minutes, un nombre important de personnes sur les réseaux sociaux ont affiché que l’ex-boxeur M. Dettinger, par son attitude, leur a donné du « courage » pour la suite.

Pour samedi, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé un dispositif de sécurité « considérable » : avec 80 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris, il retrouvera son niveau de la mi-décembre.

Dans ce contexte, le grand débat national, promis comme la voie de sortie de crise, semble patiner avant son coup d’envoi.

« La méthode proposée par le gouvernement pour son grand débat, c’est une locomotive du 19e siècle », a déclaré Christophe Chalençon, figure du mouvement dans le Vaucluse.

La France en colère a publié sur sa page Facebook un communiqué : « La France en colère » assure qu’elle se rendra vendredi à la Commission nationale du débat public (CNDP) afin de faire valoir ses revendications. La liste est courte :  baisse de tous les impôts sur les produits de première nécessité, l’introduction du référendum d’initiative citoyenne (RIC) dans la Constitution et la baisse de toutes les « rentes, salaires, privilèges et retraites des élus et hauts fonctionnaires d’État ».

D. S avec AFP

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