Alternance : l’Insee anticipe 65.000 suppressions de postes d’ici la fin de l’année

Photo: THOMAS SAMSON/AFP/Getty Images
Environ 65.000 postes d’alternants devraient disparaître d’ici à la fin de l’année, alerte l’Insee dans sa note de conjoncture publiée jeudi. Un recul marqué, conséquence directe de la baisse du soutien public aux entreprises qui recrutent en apprentissage.
Sur le marché du travail, « l’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait d’ici la fin de l’année avec 65.000 postes d’alternants détruits en six mois », prévient l’institut statistique.
Cette contraction pèserait sur l’ensemble de l’activité : « l’emploi dans le secteur privé reculerait en 2025 (-51.000 sur l’ensemble de l’année), notamment du fait de l’alternance », poursuit l’Insee. En parallèle, l’emploi public, après des progressions ininterrompues depuis 2019, entrerait dans une phase de stabilisation, sous l’effet de la raréfaction des dispositifs aidés.
Une réforme qui change la donne
La réforme de l’apprentissage, conçue par l’ancien gouvernement afin d’assurer la soutenabilité financière du système, est entrée en vigueur en juillet dernier. Elle instaure, en particulier, une « participation obligatoire » des entreprises au financement des contrats d’alternance. Pour chaque apprenti préparant un diplôme de niveau Bac+3 et au-delà, les employeurs doivent désormais s’acquitter d’une contribution de 750 euros, destinée à couvrir une partie des coûts pédagogiques.
Cette nouvelle contrainte met fin à une période d’essor sans précédent. Entre 2017 et 2024, le nombre de contrats signés avait en effet triplé, culminant à plus de 870.000 en 2024.
Des signaux persistants d’inquiétude sociale
Au-delà de l’emploi en alternance, l’étude souligne la montée d’un climat de défiance sur le marché du travail. L’Insee constate que « les craintes sur le chômage culminent au plus haut depuis dix ans (hors crise sanitaire), alors même que l’emploi résiste et que le chômage n’augmenterait que légèrement d’ici la fin de l’année, à 7,6% » de la population active.
Au deuxième trimestre 2025, le taux de chômage selon la définition du Bureau international du travail (BIT) s’élevait à 7,5%. La France compte par ailleurs 140.000 actifs supplémentaires en un an, essentiellement en raison de la réforme des retraites, rappelle l’institut national de la statistique.

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