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Améliorer le partage de la voie publique entre cyclistes et automobilistes

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Une photo de Paul, un cycliste de 27 ans décédé après avoir été écrasé par une voiture plus tôt dans la semaine, est vue sur un vélo lors d'un rassemblement sur la place de la République à Paris le 19 octobre 2024.

Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Développer les infrastructures cyclables, faire évoluer l’examen du code de la route et du permis de conduire : un rapport remis lundi au ministère des Transports avance plusieurs pistes pour améliorer le partage de la voie publique entre automobilistes et cyclistes.
Le rapport, rédigé par Emmanuel Barbe, avait été commandé par le gouvernement après le décès de Paul Varry le 15 octobre dernier à Paris. La mort de ce cycliste, écrasé par un automobiliste soupçonné de lui avoir délibérément roulé dessus, avait suscité une forte émotion.

Lors d’un rassemblement sur la place de la République à Paris le 19 octobre 2024, pour rendre hommage à Paul, un cycliste de 27 ans décédé après avoir été renversé par une voiture plus tôt dans la semaine. (BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images)

Le phénomène des violences routières est ancien, mais « il est sans doute exacerbé par l’émergence depuis une vingtaine d’années d’une ‘vélorution’ des mobilités », note le rapport.
« Après les deux-roues motorisés, les plus touchés par les accidents »
D’après lui, les cyclistes et utilisateurs d’autres modes de mobilité dites douces (trottinettes, mono-roues…), « sont après les deux-roues motorisés, les plus touchés par les accidents ».
Emmanuel Barbe formule plusieurs recommandations dans ses travaux, à commencer par la généralisation de certains aménagements cyclables comme « l’adoption d’une couleur unique pour les pistes cyclables, la colorisation des sas vélo, et un marquage explicite des double sens cyclables ».

Panneaux routiers avec la mention « Attention vélo » à la sortie d’un parking souterrain pour avertir les gens du passage d’une piste cyclable près de la place Maréchal Lyautey à Lyon, France, le 19 mars 2024. (ANTOINE BOUREAU/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Il propose de doter chaque agglomération d’une zone 30, le nombre d’accident diminuant drastiquement dans les rues où la vitesse est limitée à 30 km/h.
Verbaliser « les comportements dommageables aux mobilités douces »
Le rapport Barbe appelle aussi à généraliser la « vidéoverbalisation augmentée », assistée par l’intelligence artificielle, pour verbaliser systématiquement « les comportements dommageables aux mobilités douces ».

Vue d’une caméra de vidéo-surveillance, prise le 05 juillet 2007 à Paris. (CLEMENS BILAN/AFP via Getty Images)

Une évolution du cadre législatif serait nécessaire pour l’autoriser. En contrepartie, il est proposé d’adopter « un système de sanctions minorées » pour les infractions commises par les cyclistes, pour justement les réprimer davantage.
 Un « code de la voie publique »
D’autres recommandations concernent l’examen du code de la route que le rapport suggère de renommer « code de la voie publique » pour accorder une plus grande place à la cohabitation entre les différents modes.
Certains prérequis devraient aussi être intégrés à l’examen du permis de conduire, comme faire la démonstration de savoir ouvrir la portière « à la hollandaise », c’est-à-dire avec la main opposée pour voir ce qui arrive par l’arrière du véhicule.
« Rétablir les budgets du Plan vélo et marche »
Le Réseau vélo et marche, qui réunit 450 collectivités dans la promotion de ces modes de déplacement, a salué un « rapport très clair ». Il a insisté sur la nécessité « de rétablir les budgets du Plan vélo et marche (…). C’est la clé pour apaiser l’espace public et réduire la peur de l’accident qui est le premier obstacle à la pratique du vélo ».
Le ministère des Transports a assuré qu’il regarderait « attentivement les mesures proposées » et étudiera « les modalités de leur mises en œuvre ».