Après la chute de la bourse de Shanghai, les autorités chinoises traquent les ventes à découvert

11 juillet 2015 11:55 Mis à jour: 24 octobre 2015 21:20

 

Alors que les actions chinoises se sont redressées après 10 jours de chute libre en enregistrant le plus important gain journalier depuis 6 ans, le deuxième homme le plus puissant de l’Agence de la sécurité publique de la Chine a annoncé l’ouverture d’une enquête sur « les ventes à découvert frauduleuses ».

Ce terme est juridiquement contestable: bien qu’assez limitée, la vente à découvert est légale en Chine. De plus il n’y a aucune définition juridique de sa forme « frauduleuse  » – mais la formule sert de base au Ministère de la sécurité publique pour cibler des responsables de la récente panique boursière.

Selon l’agence Xinhua, porte-parole du régime chinois, le vice-ministre de la sécurité publique Meng Qingfeng a annoncé qu’une enquête conjointe se penchera sur des délits d’initiés, la divulgation d’informations confidentielles et la diffusion de fausses informations sur les titres et les marchés à terme.

Comme l’a souligné Xinhua, Meng Qingfeng, qui a été promu le 2 juillet dernier, s’est rendu à la tête d’une équipe d’enquêteurs au siège social de la China Securities Regulatory Commission, afin de démontrer à quel point le régime prenait au sérieux la lutte contre les pratiques étant illégales ou faisant fi des réglementations.

Selon le journal officiel Beijing News,  plus de dix institutions et personnes font actuellement l’objet d’une enquête pour « ventes à découvert frauduleuses » d’actions de premier ordre.

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La vente à découvert consiste dans la négociation de titres empruntés au profit du vendeur, et elle peut être très risquée dans un marché qui monte rapidement.

Accuser les «  vendeurs à découvert  » de l’effondrement du marché boursier chinois est un vieux truc de régime chinois. Il est actuellement difficile de négocier à court terme les actions en Chine, tandis qu’une grande partie du marché est remplie par des investisseurs inexpérimentés qui n’essaient que d’entrer ou quitter le marché rapidement en jouant avec de sommes d’argent empruntées sur marge.

Tony Hsu, responsable des placements de la société d’investissement OTS Capital Management basée à Hong Kong, a confié au Wall Street Journal: « en Chine, la vente à découvert de titres A individuels est fortement restreinte, tandis que les coûts d’emprunt sont prohibitifs. »

Si Meng Qingfeng et ses collègues trouvent des preuves de vente à découvert, on ne sait pas sur quelle base juridique les coupables pourront être poursuivis. 

Huang Jianzhong, professeur agrégé à l’Université normale de Shanghai, a expliqué dans une interview à China Business News, média financé par l’État chinois, que la vente à découvert est une stratégie de la spéculation, mais pas une infraction pénale.

Liu Junhai, professeur de droit à l’Université Renmin, a précisé à China Business News que la manipulation des marchés, les délits d’initiés et la divulgation de fausses informations dans la vente de titres sont toutes qualifiées de crimes. Mais «la vente à découvert», frauduleuse? Il n’y a aucune législation contre cette pratique.

Article original  : After Market Rout, Chinese Authorities Go After Short Sellers


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