Circuits : Architecture en lumière

Dans le cadre du Festival Montréal en lumière 2011 samedi dernier, ont eu lieu les circuits en autobus des visites guidées Architecture en lumière proposées par le Centre Canadien d'architecture et par l'Ordre des architectes du Québec.

Chaque circuit d’une durée d’une heure environ était une occasion unique de découvrir les projets primés de l'année en cours par l’Ordre des architectes du Québec. Les rendez-vous à différentes heures de la journée permettaient de découvrir trois projets par circuit.

Parfois accompagnés de leur client, les architectes ont accueilli sur place le public pour faire une présentation de leur réalisation. Au cours de ma visite et sous l'œil bienveillant de nos guides accompagnateurs, Véronique De Bellefeuille et Olivier Lapierre, j'ai eu la chance de rencontrer trois architectes.

Nous avons commencé par la place des Festivals et le Quartier des spectacles à l'angle des rues Jeanne-Mance et de Maisonneuve qui ont obtenu le 1er Prix du jury, en Design urbain. Ce projet a été réalisé par le cabinet d'architecture Daoust Lestage pour la Ville de Montréal.

La place des Festivals est un amalgame d'urbanisation, d'architecture et de design de mobilier urbain.

Une grande place adjacente à la rue Jeanne-Mance a été choisie pour ériger une scène et des gradins pour accueillir les spectateurs lors de la tenue des festivals. Le tout était soutenu par l'éclairage très distinctif placé dans ce lieu.

Les axes routiers, comme la rue Jeanne-Mance et la rue Balmoral, ont été redessinés afin de fluidifier la circulation piétonne et automobile.

Les vitrines de certains bâtiments avoisinants ont été retouchées, et des restaurants longeant le Musée d'art contemporain ont été construits. Ayant une large fenestration, ces restaurants de petite superficie offrent une vue panoramique des activités d’animation sur la grande place.

Les nouveaux éclairages urbains, faisant office de lampadaires, servent aussi à l'éclairage des évènements culturels le soir.

Le second projet architectural est la maison-atelier du Moine urbain qui se situe au coin des rues Saint-Dominique et des Pins, au quartier Plateau-Mont-Royal de Montréal. Ce bâtiment écologique a reçu la mention du jury aux prix d’excellence en architecture de cette année. Il a été réalisé en étroite collaboration avec l’architecte Gabriel Rousseau et le maître-d’œuvre, Mario Lafrenais.

L’atelier est une extension qui a été construite en annexe à un cottage résidentiel sur le lieu d'un ancien stationnement, et ce, afin de servir d’espace de travail au rez-de-chaussée et de lieu résidentiel à l'étage.

Il était essentiel pour le propriétaire de faire un projet de construction écologique, comme la réutilisation de poutres et de portes de vieilles granges, mais aussi en intégrant des énergies renouvelables. Le chauffage passif (exposition plein sud) et l’utilisation de panneaux solaires sur le toit ont donc trouvé leur place. La maison-atelier le Moine urbain offre des produits modernes de création artisanale (lavabos, bains, etc.).

De plus, ce bâtiment a été réalisé en mode autoconstruction, ce qui veut dire que le propriétaire lui-même a participé à la réalisation de son projet. C'est un bel exemple de réalisation verte à vocation mixte dans un contexte urbain; d'ailleurs, ce projet a suscité un grand intérêt de la part des visiteurs.

Enfin, nous avons été invités dans les entrailles du Théâtre de Quat'sous qui s'est vu mériter plusieurs prix : le 1er Prix du jury, Bâtiments culturels de 2 millions de dollars et plus, le Prix Norman-Slater pour l’intégration des arts à l’architecture, le Prix du jury MDEIE, Innovation et potentiel de rayonnement à l’international, attribué en collaboration avec le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation.

Situé au 100, avenue des Pins, son architecte, Éric Gauthier, de la firme d'architectes FABG, nous a servi de guide dans les coulisses du théâtre.

Le Quat'sous a été fondé en 1963 par un groupe d'acteurs sous la direction de Paul Buissonneau. Construit en 1907, le bâtiment a eu plusieurs vocations, il a servi de résidence, puis de synagogue, pour finalement devenir un théâtre.

Du fait de ce passé empreint d'histoire et ayant contribué à l'identité du théâtre, le défi était de taille, comme nous l'explique l'architecte : «Les habitués avaient peur de perdre le théâtre. C'est pourquoi nous avons choisi de récupérer certains éléments de l'ancien bâtiment.» On retrouve ainsi une banquette d'origine, une œuvre en métal servant aujourd'hui de séparation avec le sas d'entrée et la récupération de l'idée de la mosaïque de marbre au sol du hall principal.

À ce concept, des mélanges de nouveaux matériaux ont été inclus comme le verre, la brique noire et l'aluminium perforé, ce qui contribue à faire du nouveau Théâtre de Quat'sous une figure fantomatique qui, d'après les architectes, continuera à agir comme un accumulateur de la mémoire pour cette institution.

Collaboration spéciale