La soif de pouvoir de Bo Xilai

Écrit par Angela Wang, Epoch Times
11.04.2012
  • Bo Xilai. (Feng Li/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

Au sein du Parti communiste chinois (PCC), les liens familiaux ont leur importance. Bo Xilai est non seulement un «fils de prince», un enfant issu de la génération fondatrice du PCC, mais son père, Bo Yibo, est un des Huit Anciens, huit vétérans du PCC qui ont eu un grand pouvoir dans les années 1980 et 1990. Peut-être du fait de sa naissance privilégiée, Bo a développé un sens du droit au pouvoir. Né en juillet 1949, Bo était un Garde Rouge et son organisation étudiante a été directement mobilisée par Mao Tsé Toung. La critique de son père (une des conséquences du maoïsme dans la lutte des classes) a donné à Bo Xilai la chance de prouver son zèle révolutionnaire—il a battu BoYibo, lui brisant trois côtes.

Dans un mémoire écrit par Yang Guang, un survivant de la Révolution Cuturelle, le père de Bo est cité comme ayant affirmé «lorsque Jiang Qing [un membre du Gang des Quatre] a déclaré que j’étais traître, mon fils m’a battu et fait tombé à terre…Lorsque j’ai vu qu’il n’avait pas peur de briser des liens avec les membres de la famille, je savais qu’il était un bon matériau pour la prochaine génération des dirigeants du Parti.»

En 1976, la mort de Mao a marqué la fin de la révolution. Bo est alors retourné à l’école et a été diplômé en maîtrise de droit international en 1982. Alors que son père est revenu au pouvoir, le chemin de Bo Xilai en tant que politicien était fluide. Quelques années après avoir reçu son diplôme, il a obtenu des postes clés dans les Comités centraux de la province de Liaoning et est devenu maire de sa ville principale, Dalian, en 1993.

Alors qu’il se trouvait à Dalian, Bo a gagné une réputation d’opposant à la corruption. Jiang Weiping, journaliste vétéran, a publié un reportage sur Bo, le décrivant comme un client habituel de prostituées et porté sur la boisson. Un des cas décrit par Jiang, était l’emprisonnement des propriétaires de la chaîne de restaurants très en vue de Dalian, Daily Hub, en 2001. Après avoir appris que les propriétaires étaient impliqués dans un conflit personnel avec le mari de sa maîtresse, Bo les a arrêtés pour fraude fiscale et les a jetés en prison. Bo a aussi transformé des bâtiments gouvernementaux en école de mannequin pour sa maîtresse. Après la publication du reportage, Jiang Weiping a été arrêté et condamné à huit ans de prison.

Sachant que le soutien de Jiang Zemin était vital pour un poste central au sein des dirigeants, Bo a suivi étroitement les étapes de la persécution de Falun Gong du dirigeant d’alors. En 2001, Bo a été nommé gouverneur de la province de Liaoning.

Bo a alloué 1 milliard de yuans (plus de120 millions d’euros) pour reconstruire des prisons. Un endroit sur lequel Bo s’est focalisé était le Camp de travaux forcés de Masanjia. Le camp était étendu jusqu’à devenir la première «ville prison» de Chine.

Elle est connue comme un endroit infernal pour les pratiquants de Falun Gong. Le site Internet de Falun Gong, Clearwisdom, rapporte régulièrement des récits de pratiquants qui y sont battus et choqués avec des matraques électriques. Une fois,  dix huit pratiquantes de Falun Gong ont été déshabillées et jetées avec les détenus masculins, qui les ont violées collectivement. Selon Clearwisdom, des pratiquantes ont aussi été violées dans la prison pour femmes de Liaoning et le camp de travaux forcés de Dalian.

L’auteur Ethan Gutmann, a décrit la province de Liaoning comme l’épicentre des collectes de prélèvements d’organes forcés en Chine. Ces atrocités ont été d’abord découvertes à Sujiatun, banlieue de l’agglomération de Shenyang, capitale de la province de Liaoning, où Bo a été gouverneur de 2001 à 2004. Wang Lijun, bras droit de Bo à Changchun, s’est exprimé en public sur la supervision des milliers d’opérations de prélèvements d’organes, alors qu’il était responsable du bureau de la sécurité publique de l’agglomération de Jinzhou, à Liaoning.

Un câble du Consulat américain à Shanghai, révélé par WikiLeaks, a cité Gu Su, philosophe politique libéral de l’université de Nanjing, affirmant que le Premier ministre Wen Jiabao a critiqué Bo d’avoir été l’objet de plaintes dans plusieurs pays pour sa cruauté envers les pratiquants de Falun Gong.

L’opinion de Wen a «trouvé un sol fertile parmi les fonctionnaires qui éprouvent encore du ressentiment envers Bo pour la façon dont il a traité sa famille, en particulier son père, lors de la Révolution Culturelle» a déclaré Su, cité dans le câble.

En 2007, Bo, alors ministre du Commerce, a été transféré par ses adversaires du centre de la scène politique chinoise vers un poste éloigné de Pékin—il est devenu responsable du Parti de Chongching, agglomération troublée du niveau provincial dans le centre-ouest de la Chine.

Là, Bo a révélé son ambition pour un rôle dirigeant au sein du PCC. Il a lancé une campagne politique, chose qui a toujours été la prérogative du responsable du PCC, jamais d’un dirigeant provincial.

«Chanter le rouge et frapper le noir» impliquait, d’un côté de chanter des chants communistes de style maoïste et avait pour but d’inspirer les gens du peuple à être loyaux à Bo. D’un autre côté, «frapper le noir» aurait été une campagne anti-mafia et a été initialement bien accueillie par les gens de Chongqing ayant soufferts entre les mains des triades. Mais parmi les cibles, les hommes d’affaires indépendants, dont les fortunes ont été expropriées et les fonctionnaires du PCC, loyaux envers le prédécesseur de Bo.

La campagne ressemblait à un culte de la personnalité. Bo a installé une bannière sur un bâtiment qui affirmait: «Secrétaire Bo, Vous travaillez dur», référence évidente à «Président Mao, Vous travaillez dur», slogan populaire du temps de Mao.

Bo a aussi montré qu’il avait développé des liens forts avec l’armée dans la région de Chongqing, organisant des exercices militaires alors que Hu Jintao se trouvait au rassemblement de l’APEC, en novembre 2011. Les actes de Bo ont été compris par des observateurs chinois comme suggérant qu’il puisse lancer un coup d’état, s’il le souhaitait.

Version anglaise disponible à :

http://www.theepochtimes.com:80/n2/china-news/bo-xilais-ambition-to-rule-2-210732.html