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Des villageois viennent à la défense d'un concitoyen persécuté

Écrit par Angela Wang, The Epoch Times
29.05.2012
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  • Une pétition demandant la libération d'un pratiquant de Falun Gong(攝影: / 大紀元)

Les autorités s'en prennent à 300 villageois sympathiques au Falun Gong

Il s'agit d'un geste brave et altruiste peu commun dans la Chine d'aujourd'hui : près de 300 villageois ont apposé leur signature à une pétition demandant la libération d'un de leurs concitoyens persécuté par les autorités en raison de ses croyances. Les signataires ont eux-mêmes été ciblés par la suite, alors que le régime cherche à répliquer contre ceux qui osent défendre les pratiquants de Falun Gong.

Wang Xiaodong, un enseignant qui pratique le Falun Gong et qui réside dans le village de Zhoutun, province du Hebei, a été défendu par ses concitoyens. Il a été mis en arrestation le 25 février et 40 policiers ont alors saccagé sa résidence, confisquant également 20 000 yuans (3245 dollars).

Après plusieurs vaines tentatives de secourir son frère, la sœur de Wang Xiaodong, Wang Xiaomei, et d'autres membres de la famille ont invité les villageois à signer une pétition demandant sa libération. Sans tarder, 300 personnes ont apposé leur signature et les fonctionnaires du village ont certifié l'authenticité du document avec un sceau officiel.

Les 10 et 14 avril, les membres de la famille de Wang sont allés au bureau de la Sécurité publique local, mais le chef adjoint à la sécurité nationale, Gao Guiqi, a indiqué que la lettre ne pouvait être acceptée. La famille a par la suite commencé à distribuer dans les rues des photocopies de la lettre et des dépliants racontant le cas de Wang.

Les forces de sécurité du régime se sont alors mises en branle. La Commission des affaires politiques et législatives (CAPL), le puissant organe qui supervise les agences en charge de l’application de la loi et de la répression des dissidents en Chine, persécute le Falun Gong par l'entremise du Bureau 610 – une agence extrajudiciaire qui a vu le jour en 1999 sous l'ex-dirigeant Jiang Zemin. La CAPL a ordonné à sa branche de la province du Hebei de faire pression sur les villageois. Il est possible que la pétition soit devenue embarrassante pour la CAPL, alors qu'elle démontre l'échec de la campagne contre le Falun Gong.

Le 23 avril, environ une dizaine de responsables de la Sécurité intérieure ont rendu visite au secrétaire du Parti communiste du village afin de se renseigner sur qui a signé la pétition et obtenir le document original. Ils ont arrêté Wang Xiaomei, et son enfant a par la suite été forcé de quitter la maternelle.

Le 24 avril, le chef local de la sécurité publique, Wang Wen, et le secrétaire local du Parti, Zhou Yinzhong, ont convoqué dans un restaurant une dizaine de villageois qui avaient signé la pétition. On leur a demandé de se rétracter, tout en étant filmés et enregistrés. Selon d'autres villageois, il s'agissait d'une tentative d'intimidation. On leur a aussi demandé de signer des documents indiquant qu'ils désavouaient leur prise de position précédente, ceux qui ont accepté ont pu participer à un banquet au restaurant.

Des responsables d'une localité avoisinante ont par la suite contribué à la campagne de harcèlement en formant des équipes pour traquer les autres signataires et les faire se rétracter.

Le 18 mai, le gros du travail avait été accompli, alors que la majorité des villageois qui avaient signé la pétition s'est fait demander de signer un papier indiquant que la pétition n'exprimait qu'une sympathie envers la mère âgée de Wang Xiaodong et son enfant de 7 ans, et n'avait aucun rapport avec le Falun Gong. De plus, ils ont dû signer une carte dénonçant le Falun Gong, dans une tentative de miner l'appui des villageois envers les adeptes de la pratique qui sont persécutés.

Le chef de la CAPL, Zhou Yongkang, tient personnellement à ce que se poursuive la campagne de persécution. Des poursuites ont été entreprises contre lui à l'étranger par des pratiquants de Falun Gong et il a été promu à sa position actuelle par l'ex-dirigeant Jiang Zemin, lui qui avait promis «d'éradiquer» la pratique en Chine. Depuis le début de la persécution en 1999, Zhou Yongkang est passé de ministre de la Terre et des Ressources à ministre de la Sécurité publique, ensuite il est devenu le secrétaire de la CAPL en l'espace de quelques années. Cet organe a accumulé d'immenses pouvoirs sous Jiang et Zhou, le transformant en «deuxième centre de pouvoir» au sein du Parti, selon des analystes.

La position de Zhou Yongkang serait actuellement remise en question en raison de son alliance avec Jiang Zemin et Bo Xilai, cet ex-membre du Politburo récemment congédié et faisant l’objet d’une enquête. Le Financial Times a rapporté dernièrement que Zhou avait perdu ses pouvoirs décisionnels. Zhou était le fonctionnaire ultimement responsable des mauvais traitements qu'a subis Chen Guangcheng, l'avocat non voyant qui est récemment arrivé aux États-Unis après s'être évadé d'une détention à domicile pour se réfugier à l'ambassade américaine de Pékin.

Les défenseurs du Falun Gong sont généralement traités brutalement, selon les témoignages et les expériences d'avocats spécialistes des droits de la personne et de militants. Le cas le plus en vue est probablement celui de Gao Zhisheng, qui a tenté de défendre les pratiquants de Falun Gong devant les tribunaux et qui a par la suite écrit des lettres ouvertes aux dirigeants du Parti dénonçant la persécution. Depuis 2006, Gao est sous une forme de détention ou de surveillance quelconque et il est actuellement incarcéré. Il a également été torturé à maintes reprises, par chocs électriques ou insertion de cure-dents dans ses parties génitales.

Après que la sœur de Wang Xiaodong, Wang Xiaomei, est sortie de détention, elle a écrit une lettre le 13 mai demandant l'aide de la communauté internationale. «J'espère que vous pourrez organiser pour moi une rencontre avec le gouvernement chinois et des organisations internationales des droits de l'homme afin que les conditions que j'ai tenté d'expliquer aux autorités puissent être vérifiées», a-t-elle écrit. «En tant que femme de la Chine rurale, je m'agenouille pour supplier votre aide!»

Version anglaise : Villagers Rallying to Defense of Friend Are Persecuted by Party

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.