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Urbanisation typique de l’Asie

La rapide expansion des villes asiatiques se poursuit, engendrant à la fois avantages et inconvénients

Écrit par Gary Feuerberg, Epoch Times
29.09.2012
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  • Des ouvriers sur un chantier à Manille, dans les Philippines, le 30 août 2012. (Noel Celis/AFP/GettyImages)

Les villes asiatiques se développent à un rythme sans précédent en même temps que des millions de personnes migrent vers les zones urbaines. Cette tendance pourrait se poursuivre pendant un certain temps, puisqu’une grande partie de l’Asie n’est pas urbanisée. Selon un récent rapport de la Banque Asiatique du Développement (BAD), cette croissance phénoménale s’accompagne d’une augmentation des crimes urbains, de l’expansion des bidonvilles, des inégalités croissantes, et est à l’origine d’une dégradation de l’environnement à la fois complexe et alarmante.

Particularités uniques

De 1980 à 2010, la population citadine de l’Asie a augmenté d’un milliard d’habitants. Près de la moitié des citadins de la planète vivent en Asie. Un milliard  supplémentaire s’ajoutera à ce territoire d’ici 2040, notamment en raison de la croissance urbaine de pays comme la Chine continentale, l’Inde, le Pakistan, l’Indonésie et le Bangladesh.

Une des caractéristiques unique de cette urbanisation massive est sa rapidité. Il a fallu 150 ans pour que la population des villes de l’Europe augmente de 12 à 51% (1800-1950). L’Amérique du Nord a atteint les 51% en 1930, sur 105 ans.

La Chine, par exemple, a passé la barre des 50% en un peu plus de 60 ans, à partir de 1950, alors que seulement 11% de la population vivait dans les villes.

Même avec cette expansion rapide, le territoire a encore du retard à rattraper. En 2010, le taux d’urbanisation de l’Asie et du Pacifique était de 43% par rapport à la moyenne mondiale de 52%. La BAD prévoit que les villes d’Asie continuent à croître plus rapidement que dans tout autre territoire.

Une autre caractéristique unique de l’urbanisation en Asie est sa forte densité de population. Dix-sept des 25 plus grandes villes du monde classées selon leur indice de densité sont en Asie et dans le Pacifique. Les trois premières de la liste sont Mumbai et Kolkata (Calcutta) en Inde, et Karachi, au Pakistan.

L’Asie possède également la plupart des villes mégapoles avec 10 millions d’habitants ou plus. Sur les 23 mégapoles de la planète, 12 sont en Asie: Pékin, Dhaka, Delhi, Guangzhou, Karachi, Calcutta, Manille, Mumbai, Osaka-Kobe, Shanghai, Shenzhen et Tokyo.

Coût de la croissance sur l’environnement

Ce rythme d’expansion étourdissante a un prix sur l’environnement, selon la BAD. «La vitesse de croissance de l’urbanisation va de pair avec le peu de temps disponible pour s’adapter ou apprendre. Leur forte densité rend les villes plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux maladies», explique l’étude.

Les deux tiers des villes asiatiques ne parviennent pas à se conformer aux normes standards européennes de qualité de l’air sur les particules en suspension, en comparaison à 11%des villes en dehors de l’Asie. Aujourd’hui, plus de la moitié des villes les plus polluées du monde se trouvent en Asie.

L’augmentation des émissions de CO2 par habitant en Asie entre 2000 et 2008 était de 97%, soit plus de cinq fois celle outre-Asie qui était de 18%.

Si on permet à ce scénario de se poursuivre de manière incontrôlée, les émissions de CO2 atteindront 10,2 tonnes par habitant en 2050, soit trois fois le niveau de 2008, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’Asie et le monde, selon les déclarations de Guanghua Wan, économiste principal de la BAD et collaborateur-clé d’un rapport annuel de l’organisme intitulé «Indicateurs clés pour l’Asie et le Pacifique de 2012», sorti il y a quelques semaines. Wan a fait cette déclaration lors du débat sur l’urbanisation asiatique à l’Urban Institute à Washington le 30 août.

Ces prévisions sont basées sur la Courbe Environnementale de Kuznets (CEK) pour le territoire asiatique, qui présente le rapport entre les émissions de CO2 et le produit intérieur brut.

Avec une plus grande urbanisation, le nombre de personnes vulnérables aux inondations augmentera également. En 2000, la BAD estime que 251 millions de citadins étaient exposés au risque d’inondation, comparativement à 40 millions en Europe, le plus grand territoire à risque suivant. On prévoit que 410 000 000 citadins Asiatiques se trouveront en zone à risque d’inondations côtières d’ici 2025.

Lors de la conférence-débat, le Dr Sandra Rosenbloom, responsable du programme de l’Institut Urbain sur l’Innovation des Infrastructures, a déclaré que les inondations ont un impact direct sur les plus pauvres qui sont obligés de quitter leur domicile et de trouver un endroit où vivre à leur retour. Elle souligne que cet impact spécifique a été aussi constaté aux États-Unis, quand (l’ouragan) Katrina est passé.

Vision positive de l’Urbanisation

Mais l’urbanisation de l’Asie n’est pas négative et peut constituer un développement positif pour l’environnement. «Nous voyons les avantages de l’urbanisation», a déclaré Wan.

L’urbanisation s’accompagne du développement du secteur des services, qui pollue généralement moins que le secteur industriel. Les industriels ont tendance à préférer déménager loin des centres urbains vers les zones industrielles, où les terrains sont moins chers.

L’urbanisation peut permettre de bénéficier plus aisément aux services essentiels comme l’eau courante, l’assainissement de base, et l’élimination des déchets solides. L’urbanisation amène un taux de natalité régulé, une population plus instruite, une augmentation de la classe moyenne, des revenus et des supports pour accéder aux nouvelles technologies ainsi qu’aux énergies renouvelables.

«L’Asie, en tant que retardataire, peut bénéficier de la R & D et de la technologie déjà développée dans l’Ouest», a déclaré Wan. Le rapport souligne les aspects positifs de cette urbanisation modèle observés par l’EKCs, comme la diffusion de particules de CO2, qui a fortement baissé en dix ans.

D’autres intervenants plus modérés ont contenu  leur optimisme. Nancy Convard, ingénieure en environnement présente à la BAD depuis sept ans, a soulevé de nombreuses questions sur la mise en œuvre de la planification urbaine présentée dans le rapport.

Par exemple, quand une partie de la classe moyenne urbaine recherche et développe l’amélioration de l’habitat, elle annonce que le challenge est de le faire de manière à ce que logement demeure abordable, évitant ainsi une situation comme des copropriétés de luxe qui côtoient des bidonvilles.

Le Dr Rosenbloom a souligné que l’équité doit être envisagée lors de la construction des infrastructures.

Nancy Convard souligne également que lorsque la Banque mondiale et d’autres organismes de développement financent un système de transport en commun, on leur dit souvent que celui-ci «éteint les autres modes de transport.» En général, cela nuit aux femmes. Souvent, les femmes les plus pauvres ne peuvent pas profiter du nouveau système de transport, de sorte que leurs options de voyage sont réduites. En étudiant Washington DC même, elle a noté que, lorsque la ville a mis dans son système ferroviaire, il a mis fin à un grand nombre de services de bus.

 

Version anglaise: Urbanization Asian Style

 

 

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