La Chine développe ses capacités de guerre dans l’espace

De nouvelles armes visent à interférer avec les systèmes américains

Écrit par Joshua Philips, Epoch Times
10.10.2013
  • Le 11 juin 2013, la fusée Long March -2F transportant le vaisseau spatial habité Shenzhou- 10, décolle du site de lancement de satellites à Jiuquan, province du Gansu en Chine. L’envol dans l’espace de vaisseaux habités est le coté visible de l’avancée spatiale de la Chine, qui inclue également des efforts secrets pour construire des armes anti-satellites. (ChinaFotoPress/Getty Images)

De nouvelles arènes de combat ouvrent leurs portes. Les forces armées  américaines utilisent largement les satellites et systèmes de communication et des pays comme la Chine cherchent à contrer ces systèmes.

Le 21 septembre, le général William L. Shelton, commandant de l’Air Force Space Command à la base aérienne de Peterson dans le Colorado, a déclaré que selon le ministère de la Défense: «Il n’y a pas d’opération menée où que ce soit et à n’importe quel niveau, qui ne soit pas dépendante de l’espace et du cyberespace d’une façon ou d’une autre.»

Pourtant, malgré l’importance de l’espace et du cyberespace dans le domaine militaire, il n’est pas facile d’avoir toutes les  troupes connectées et de sécuriser ces connexions.

Selon Shelton, les États-Unis sont  confrontés à quatre grandes menaces: le brouillage, les lasers, les attaques sur des sites terrestres et les explosions nucléaires dans l’espace.

Il  affirme qu’il faut  reconnaître les dangers que ces  technologies représentent pour l’armée américaine: «Je pense que nous ne pouvons pas continuer à fonctionner avec cette mentalité du ‘ciel vaste et clair’».

Ces quatre principales menaces sont également les quatre éléments-clés que le régime chinois est en train de développer.

Des documents publiés par Wikileaks mettent en évidence de fortes tensions entre les États-Unis et la Chine dans le domaine des armements  de guerre dans l’espace.

Le 11 janvier 2007, la Chine a détruit un de ses propres satellites en utilisant un missile antisatellite basé au sol (ASAT). Selon des dépêches du département d’État repérées  par Wikileaks, le test a été fait sans préavis et la Chine n’a fourni «de réponse raisonnable» à aucun pays qui l’aurait contacté par la suite.

Le test a également rempli une orbite assez proche avec environ 2.500 morceaux de débris dangereux. Le document Wikileaks affirme que les États-Unis auraient clairement déclaré à la Chine qu’ils «se réservent le droit, conformément à la Charte des Nations unies et du droit international, de défendre et de protéger leurs  systèmes spatiaux avec un large éventail d’options, du diplomatique jusqu’aux militaires.»

Ce test a soulevé des inquiétudes relatives au fait que la Chine est en train de développer ces propres systèmes de guerre dans l’espace, tout en affirmant le contraire. Un  câble précise que les États-Unis ont arrêté leur coopération dans l’espace avec celle-ci, et «l’une des principales raisons est le manque continuel de transparence de la part de la Chine pour l’ensemble de ses activités spatiales».

Les pays ont été contraints de chercher et d’éliminer les débris au moyen de leurs satellites et d’autres équipements spatiaux. En mai de cette année, les débris du test chinois de 2007 ont percuté et détruit  un satellite russe.

Un câble du département d’État affirme que le 11 janvier 2010, la Chine aurait lancé un missile interceptant un missile balistique à moyenne portée lancé à peu près au même moment au centre spatial de Shuangchengzi.

Selon la dépêche, ce missile était du même type que celui du test d’ASAT en 2007, et «ce test est considéré avoir largement contribué au progrès dans le domaine des missiles ASAT et de la technologie des missiles balistiques (BMD) chinois».

Pendant que la Chine fait autant de bruit que possible au sujet de la mise au point d’un avion de combat de cinquième génération et  de sa marine, elle garde le silence  au sujet de la guerre spatiale et a même essayé de dissimuler ses tests.

Selon le site d’information militaire Alert5, en mai, lorsque la Chine a lancé  un nouveau missile antisatellite Dong Ning 2, elle a essayé de convaincre le public que c’était son Académie des Sciences qui expérimentait une fusée-sonde.

Le développement d’armes chinoises liées à l’espace et au cyberespace font partie de sa stratégie d’interdiction d’accès, a souligné  Roger Cliff de RAND Corporation au cours de son témoignage  en janvier 2011 devant l’U.S.-China Economic and Security Review Commission du Congrès des États-Unis.

Selon Cliff cette stratégie vise à désactiver une armée supérieure du point de vue technologique en détruisant les systèmes cruciaux au fonctionnement de cette technologie. «Ce concept est basé sur l’idée que, plutôt que d’essayer de détruire toute l’armée  de l’adversaire, l’Armée populaire de libération devrait essayer de paralyser l’adversaire en attaquant les points critiques dans son système», a-t-il expliqué.

Selon un rapport intitulé Chine: recherche médicale sur les effets biologiques des impulsions électromagnétiques et des micro-ondes de fortes radiation, qui a été déclassifié mais soigneusement rédigé, la Chine cache ses armes cybernétiques et spatiales sous les rubriques vagues d’armes nommées «Massue de l’assassin» ou «Carte atout» ( Sha Shou Jian).

D’après ce rapport, ces armes sont destinées à «permettre à la Chine de l’emporter sur les États-Unis dans un conflit de réunification forcée avec Taïwan». Elles comprennent, entre autres, des armements de détonation nucléaire en haute altitude pour brûler les appareils électroniques par des impulsions électromagnétiques. 

Le général Ronald L. Burgess, le chef de l’U.S. Défense Intelligence Agency, a déjà mis en garde contre l’intérêt accrue de la Chine pour la guerre spatiale dans son rapport de l’Evaluation annuelle du danger présenté en février 2012 au Sénat américain.

Burgess a déclaré que le programme spatial officiel de la Chine sert à renforcer sa capacité à nuire aux systèmes spatiaux d’autres pays, ainsi qu’à renforcer ses capacités militaires. «Pékin reconnaît rarement l’application militaire directe de son programme spatial et qualifie presque tous ses lancements de satellites comme scientifiques ou de nature civile», a-t-il poursuivi.

Outre les missiles anti- satellites, la Chine est également en train de «mettre au point des brouilleurs et des armes à énergie dirigée pour des missiles ASAT», a-t-il ajouté.

Bien que la Chine annonce un budget militaire de 93 milliards de dollars (69 milliards d’euros), les États-Unis estiment que ce budget s’élève à 183 milliards de dollars (136 milliards d’euros), a souligné  Burgess.

Version en anglais: China Expands Space Warfare Capabilities

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