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Des femmes violées dans les camps de travail chinois

Une survivante surmonte une «profonde horreur et douleur» pour exposer un bloc cellulaire utilisé pour briser les femmes

Écrit par Huang Qing, Epoch Times
31.10.2013
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  • En octobre 2000, six mois avant les événements survenus au camp de travail forcé pour hommes de Zhangshi décrits par Yin Liping, 18 pratiquantes de Falun Gong ont été dénudées et envoyées dans des cellules de prisonniers masculins au camp de travail de Masanjia. Cette gravure sur bois dépeint cet événement. (Minghui.org)

Une survivante de la torture et d'abus sexuels extrêmes a fui la Chine vers la Thaïlande et elle veut maintenant que le monde entier sache que le régime chinois a établi un bloc cellulaire spécial dans un camp de travail pour hommes, visant à abuser sexuellement les pratiquantes de Falun Gong. Elle a publié son témoignage sur le site du Falun Gong, Minghui.org, d'où cet article a été adapté.

Le 7 janvier 2000, Mme Yin Liping, alors âgée de 32 ans, a été arrêtée et condamnée à un an et demi d'emprisonnement dans le camp de travail forcé de Tieling.

Durant les neuf mois qui ont suivi, elle a été transférée de Tieling au camp de travail forcé du Liaoning, et ensuite au camp de travail de Masanjia.

Au fil des jours, elle a subi différentes formes de torture, la privation de sommeil et une charge de travail quotidienne assommante. Son poids a chuté de 165 à 135 livres et elle a commencé à vomir du sang fréquemment.

Mme Yin aurait pu réduire les mauvais traitements, elle n'avait qu'à renoncer à sa pratique de Falun Gong et elle aurait ainsi été «transformée» par les autorités. Elle a refusé.

Le 19 avril 2001, après avoir purgé 15 des 18 mois de sa peine, Mme Yin et 9 autres détenues qui avaient refusé d'être «transformées» ont été averties qu'elles allaient être transférées.

Un des gardes en chef a déclaré, affichant un sourire malicieux : «Nous vous envoyons quelque part où vous pourrez mieux pratiquer le Falun Gong.»

Mme Yin s'est adressée à un des gardes en chef responsable de son équipe et lui a demandé de ne plus maltraiter les pratiquants de Falun Gong.

Elle s'est tournée vers une autre garde, du même âge qu'elle et qui avait été responsable des prisonniers qui tourmentaient Mme Yin, elle a ressenti de la compassion pour la garde. Elle l'a prise dans ses bras et lui a chuchoté à l'oreille qu'elle allait finalement devoir payer pour avoir fait du tort aux autres et qu'elle devrait cesser ses mauvaises actions.

La garde a éclaté en sanglots et lui a répondu : «Dis-leur que tu es malade. Tu es malade.» Mme Yin s'est rendu compte plus tard que les gardes savaient très bien ce qui attendait les détenues.

Le camp de travail pour hommes

Un autobus a transporté ce groupe de pratiquantes de Falun Gong au camp de travail pour hommes de Zhangshi.

«On nous a demandé de nous tenir en ligne dans la cour du camp», raconte Yin Liping. «Deux policiers très imposants ont pris les présences. Ensuite, l'un d'eux a lu une liste de règlements. Il a dit : “Si des pratiquants de Falun Gong qui refusent d'être transformés périssent, leurs décès seront considérés comme des suicides.” On raconte qu'il s'agissait de la directive de Jiang Zemin [ex-dirigeant chinois]. Les gardes avaient l'air très féroce. Je ne me rappelle plus des autres règlements qui ont été lus.»

Le groupe a été emmené à l'intérieur d'un édifice blanc où leur pression artérielle a été vérifiée. Une personne dans le groupe a été emmenée ailleurs et les neuf autres sont restées. Il y avait le bureau des gardes à côté de barres de métal avec une porte barrée. Derrière la porte il y avait un couloir avec des chambres.

Les neuf détenues ont passé la porte et chacune a été placée dans une chambre. La chambre de Mme Yin avait un lit grand format et une armoire en bois pour y suspendre des vêtements.

Il y avait déjà quatre hommes dans sa chambre. Lorsqu'elle est sortie dans le couloir pour aller aux toilettes, elle a vu une grande chambre avec 30 hommes qui dormaient sur le plancher. Elle a eu peur et s'est demandé ce qu'elle faisait dans cet endroit.

À 22 heures, elle a demandé aux hommes qui étaient dans sa chambre de quitter afin qu'elle puisse dormir. «Dormir?», a répondu un homme d'âge moyen avant de s'esclaffer de rire. «Vas-tu dormir? Personne peut dormir ici avant d'avoir été “transformé”. Une femme a été “entraînée” ici pendant 18 jours et elle n'a pas eu la permission de dormir. En fin de compte, elle est devenue folle.»

Cris terrifiés

Ensuite Yin Liping a entendu les cris dans le corridor de la pratiquante Zhou Guirong. «Elle m'appelait sans cesse», raconte Mme Yin. «J'ai utilisé toutes mes forces pour sortir de la pièce et j'ai vu que Zhou Guirong s'était échappée dans le corridor. Je l'ai serrée très fort sans vouloir la relâcher.

«Les hommes prisonniers nous ont tabassées à plusieurs reprises. Mon œil droit a enflé et mes vêtements étaient déchirés. Mme Zhou et moi avons été traînées dans nos cellules. Quatre ou cinq hommes m'ont tabassée et je suis devenue désorientée. Finalement, on m'a forcée de me coucher à plat sur le lit. Un homme s'est assis sur moi et m'a battue. Je suis devenue étourdie et j'ai perdu connaissance.

«Lorsque je suis revenue à mes sens, j'ai trouvé trois hommes couchés à côté de moi et leurs mains et leurs corps étaient sur moi. Deux étaient entre mes jambes, un filmait une vidéo et l'autre regardait. Ils tenaient des propos vulgaires. Je ne sais pas combien d'autres étaient à mes pieds, ils grattaient mes talons et ricanaient. Ils tenaient des propos vulgaires et l'un d'eux n'arrêtait pas de dire : “Ne fais pas semblant d'être morte. Tu dois renoncer au Falun Gong même dans la mort!”

«Je ne pouvais en croire mes yeux», indique Mme Yin. «J'ai vomi du sang et il y avait du sang partout.

«J'ai entendu les cris terrifiés de Zhou Guirong. Elle criait  : “Liping”. C'était mon nom. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar. Non, ce n'était pas un cauchemar, j'en étais certaine. Les cris horrifiés m'ont ramenée à cet horrible enfer sur terre.

«Je ne pouvais entendre aucun bruit et soudainement je ne pouvais plus rien voir. J'ai eu de la peine à me lever pour me diriger vers cette voix familière. Ma tête a été frappée avec un cintre en bois et soudain j'ai senti un liquide chaud couler sur mon visage.

«Je me suis levée de peine et de misère. Je n'avais aucune conception de la vie ou de la mort. Rien ne pouvait m'arrêter. J'ai donné des coups contre la porte de la chambre le plus fort possible alors que les prisonniers me frappaient. J'appelais constamment “Zhou Guirong, Zhou Guirong.” Elle a ensuite pénétré dans ma chambre, m'a aidée à me lever et nous avons couru vers la porte au bout du corridor.

«Nous nous sommes efforcées d’ouvrir la porte de métal, qui s'est finalement ouverte. Nous étions toutes deux blessées gravement. Devant ces policiers, nous n'avions plus peur de la mort. Nous leur avons demandé : “Est-ce un camp de travail chinois ici? Pourquoi la Chine nous traite-t-elle comme des malfrats? Avez-vous une mère, une sœur, une fille, des tantes? Ces gestes, est-ce qu'ils représentent notre pays?”

«“Si ces hommes ne quittent pas nos chambres, je vais me souvenir d'aujourd'hui. C'est le 19 avril 2001, et vous étiez de service ce soir. Si nous sortons d'ici vivantes, nous allons vous poursuivre. Et si nous mourons ici, nos esprits ne vous laisseront jamais tranquilles. Notre tolérance n'est pas sans borne.” La police a appelé les prisonniers et leur a dit de nous laisser dormir ce soir-là.

«On nous a emmenées dans ma chambre et quatre détenus sont restés pour nous surveiller. Nous n'avons pas dormi de la nuit en nous regardant les larmes aux yeux. Nous pouvions entendre les cris et les coups sur les portes dans les autres chambres.

«Étudier»

«Le jour suivant, les prisonniers qui m'avaient torturée la veille sont à nouveau entrés dans ma chambre avec une caméra vidéo. Cette fois, une femme les accompagnait. Ils ont amené beaucoup de livres du Falun Gong. Ils lisaient un paragraphe et fournissaient une explication dérogatoire, et ainsi de suite.

«Ensuite, un des hommes qui m'avait agressée la veille m'a demandé pourquoi je n'étudiais pas avec eux. Il m'a ensuite traînée sur le lit et a commencé à me frapper en me demandant pourquoi je ne voulais pas étudier avec eux. “Ne veux-tu pas être une pratiquante de Falun Gong?”, m'a-t-il demandé.

«J'ai répondu que je n'avais commis aucun crime et que ce lieu n'était pas propice pour moi pour étudier. Pourquoi dois-je être détenue pour étudier?

«Les prisonniers ont transcrit tout ce que j'ai dit et m'ont ensuite demandé si ce qu'ils avaient écrit était exact. C'était ensuite l'heure de manger, mais je ne pouvais pas manger leur nourriture et mon corps était très faible.

«Le soir est venu et il s'est reproduit la même chose que la veille. Ils ont commencé à me torturer, à me violer. Les policiers n'étaient pas les mêmes que la veille.

«Zhou Guirong s'est fait battre et elle a couru jusqu'à ma chambre. Je me suis levée et j'ai vomi du sang. À ce moment-là, tous les sons ont disparu. Zhou Guirong criait mon nom. Les policiers se sont rapportés à leur chef et ils ont ensuite permis à Zhou Guirong de s'occuper de moi.

«Ils n'ont toutefois pas oublié de persécuter Mme Zhou et ils étudiaient les enseignements du Falun Gong avec elle d'une manière tordue. Mme Zhou n'avait pas vu un livre du Falun Gong depuis longtemps et allait le prendre, mais j'ai dit : “Nous ne pouvons étudier ici, c'est de l'humiliation.” Elle a posé le livre. “Quand nous sortirons d'ici nous allons étudier les enseignements du Falun Gong de manière appropriée.”

«Le troisième jour, Zhou et moi, nous nous sommes souvenues de Ren Dongmei, qui n'avait jamais été mariée. Elle était emprisonnée dans la cellule la plus isolée. À ce moment, Zhou et moi n'avions pas peur de la mort. Nous avons accouru dans le couloir et avons crié le nom de Ren. J'ai trouvé les gardes et leur ai dit que Ren Dongmei était encore vierge. Je les ai suppliés de l'épargner. “Vous avez des filles également, n'est-ce pas.”

«Pendant des années, je n'ai pas écrit les détails de ce qui s'est passé là-bas. Mon esprit s'effondrait quand j'essayais. Je n'osais même pas y penser, puisque chaque fois que cela me venait à l'esprit, je devenais prisonnière d'une profonde horreur et d’une profonde douleur.

«Plus tard, j'ai appris, avant d'y être envoyée, que 33 pratiquantes envoyées là avaient été “transformées” de cette manière. Certaines se sont effondrées mentalement. Pendant des années, ils n'ont jamais cessé la persécution brutale des pratiquants de Falun Gong.»

Du groupe de neuf qui ont été agressées sexuellement dans le camp de travail pour hommes de Zhangshi, Yin Liping sait que Zhou Guirong et Su Juzhen ont succombé à la torture.

Épilogue

Dr Jingduan Yang est un psychiatre de Philadelphie qui a traité des survivants de la torture dans le camp de travail chinois et qui a également interviewé plusieurs survivants du tristement célèbre camp de travail de Masanjia.

Dr Yang affirme qu'il est commun pour les victimes de graves abus d'être incapables de décrire par écrit ce qu'elles ont vécu.

«C'est ce qu'on appelle le trouble de stress post-traumatique», mentionne Dr Yang. «Un des symptômes est de devenir insensible, de chercher à éviter, de ne pas entendre ou regarder quoi que ce soit qui pourrait rappeler à la victime ce qu'elle a vécu. Elle vit constamment dans la peur et l'anxiété. Ce sont des syndromes courants.»

«Les effets de tels abus sur une personne sont terrifiants», ajoute Dr Yang. «Il est impossible de quantifier ce dont ils ont été victimes. L'estime de soi de la personne est détruite. La peur et la terreur sont implantées dans la personne au niveau physique, émotif et cognitif.

«Cette peur est toujours présente dans la personne et peut refaire surface n'importe quand, du moment que quelque chose leur rappelle le traumatisme. Cela affecte de manière permanente comment ils interagissent avec les gens. Même s'ils sont loin des lieux où les abus ont été commis et qu'ils habitent dans un endroit sûr, ils ont des cauchemars, des réviviscences et ressentent la terreur.»

Traduit par Leo Chen et Hsin-yi Lin. Écrit en anglais par Stephen Gregory. Traduit en français par Époque Times.

Version anglaise  : Gangs of Male Prisoners Sexually Abuse Women in Chinese Labor Camp

 

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