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Le chalet: une culture bien québécoise

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
05.04.2013
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Quelles sont les raisons qui poussent de nombreux Québécois à passer leurs vacances, voire toutes leurs fins de semaine, dans un chalet dans le bois? D’où leur vient cette culture du chalet  si présente ici?

  • Bien des Québécois ont hérité d’un chalet typique comme celui-ci, au bord d’un lac. De nos jours, il existe de plus en plus de chalets bien plus luxueux et confortables. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Un chalet est une résidence secondaire à la campagne, bien souvent dans le bois, autant que possible à proximité d’un lac ou d’une rivière. Bon nombre de Québécois comptent parmi leurs meilleurs souvenirs d’enfance ces fins de semaine passées en famille près de la nature. Même pour ceux qui ont été élevés en ville, leurs parents leur permettaient de découvrir le bois en partant dès le vendredi après-midi après l’école. Cette tradition se perpétue toujours, de génération en génération, et il n’est pas nécessaire de posséder un chalet pour avoir cette culture dans le sang. D’après Jean Lamarche, designer-concepteur des Beaux Refuges, même pour les Québécois des villes, «il faut à un moment donné que tu ailles dans le bois, à la pêche. Il faut que tu ailles dans la nature et je pense que c’est ce qui nous ressource le plus».

Selon France Ducharme, architecte de Dufour Ducharme, firme spécialisée dans la construction de maisons résidentielles unifamiliales dans des contextes naturels, «le chalet, c’est le contact direct avec la nature.  C’est un peu laisser le stress de côté», Daniel Ayers, propriétaire d’Aditus, un domaine de terrains en pleine nature, ajoute  : «On s’éloigne de la ville, on a du temps libre, on est moins confiné à courir.»

Lorsqu’on parle de chalet, tout le monde s’entend à dire qu’il y a un côté très familial, très rassembleur dans le fait d’aller faire un séjour à la maison de campagne. «Les enfants ont leur petite gâterie spéciale. Quand je suis au chalet, on a des céréales sucrées le matin, qu’on n’a pas à la maison. On se couche plus tard, [on mange de] la guimauve  : vacances quoi!», souligne M. Ayers qui apprécie ces moments moins structurés de la vie familiale.

«Nos parents, c’était souvent le plus beau cadeau qu’ils pouvaient faire à leurs enfants  : des fins de semaine à la campagne, dans le bois», souligne M. Lamarche qui pense lui aussi que c’est le plus beau cadeau qu’il puisse offrir à ses enfants et à ses petits-enfants. Séjourner dans un milieu de vie stimulant avec des animaux, des points d’eau pour se baigner permet aux petits de développer de la débrouillardise, une musculature tout en respirant du bon air. «La nature améliore même la relation entre les personnes.»

  • Ginette Labbé a construit son chalet avec son conjoint, en utilisant beaucoup de matériaux recyclés. La petite taille du chalet aide à resserrer les liens familiaux : plusieurs enfants et cousins partagent les deux chambres avec les parents, dans des lits superposés, dans une ambiance joyeuse. (Epoch Times)

Le plaisir d’aller au chalet est la plupart du temps lié aux activités de plein air. Il s’agit du plaisir de passer du temps dehors, de pêcher, «de faire de la raquette, de faire du patin sur le lac, l’été le bateau, ou simplement être sur une chaise longue et d’écouter les oiseaux sur le bord d’un lac. C’est la paix», mentionne Thomas Asselin de RSVPchalets.com.

Trois cents kilomètres de forêt

Jean Lamarche est originaire d’Abitibi (qui commence à 400 km au nord-ouest de Montréal) dans une maison devant laquelle passait une rivière. De l’autre côté de la rivière, le bois s’étendait sur 300 km avant de rencontrer la moindre municipalité. «Par contre, on avait un chalet à 12 km de là, qui lui était sur un lac! C’est fou! Comment se fait-il que mes parents avaient besoin d’un chalet à 12 km d’une maison qui était devant une rivière?»

Ses parents, ayant un moulin à scie à la maison, laissaient leur vie quotidienne pour aller au chalet. «C’était bien plus pour mes parents, mais pour moi la différence était où?  Sur le lac, je pêchais de la truite, et sur la rivière je pêchais du brochet!», se souvient le concepteur de chalets en riant.

Jean Lamarche s’interroge sur  cette passion pour les chalets chez les Québécois : «Je suis porté à penser à l’histoire de l’Amérique. Il y a eu toute une époque des coureurs des bois. Le mixte qu’il y a eu avec les Amérindiens, qui eux étaient des gens de forêt, des cueilleurs chasseurs, ça a imprégné notre culture du bois. Cette proximité de la forêt avec les Québécois est omniprésente dans l’histoire et elle continue dans le temps.»

De nos jours, «on commence à avoir des générations de gens qui sont nés en ville, de parents qui sont nés en ville. Mais ceux qui ont eu un chalet quand ils étaient jeunes, ils ne peuvent pas l’oublier». C’est une manière de «se rapprocher de nos origines».

C’est d’ailleurs après avoir réfléchi longtemps à toutes ces questions que cet amoureux de la nature a conçu le concept du Beau Refuge  : pour «permettre à des gens qui n’ont pas les moyens de s’offrir des maisons secondaires à 300 000 $ ou 400 000 $ [d’avoir] un refuge en forêt qui va leur coûter 50 000 $, mais où ils vont pouvoir aller se ressourcer. Dans le mot refuge, il y a une forme de repli sur soi que la forêt opère chez nous, mais qui n’opère pas sur d’autres ethnies ou d’autres cultures».

De nos jours, le concept de chalet a en effet bien changé, passant de la petite cabane rudimentaire dans le bois à une véritable maison avec tout le confort, devenant un luxe. Alors qu’au temps des parents de Jean Lamarche, beaucoup de gens qui ne gagnaient qu’un salaire d’ouvrier étaient propriétaires d’un chalet et y séjournaient les fins de semaine. Les parents d’un de ses amis avaient même payé le sien «à force de ramasser des bouteilles le long des fossés sur le bord de la route», se souvient-il.

Envie de l’essayer?

Si vous êtes convaincu de vouloir essayer l’expérience d’aller au chalet, il n’est pas nécessaire d’en acheter un tout de suite. Il est facile de vivre cette expérience à en louant un, tout simplement. «Lorsqu’on loue, c’est peut-être un peu plus cher une fin de semaine, mais on ne touche à rien. Pas d’arbres à arranger, pas de ménage à faire, on n’a pas à meubler la maison, payer les taxes, déneiger l’hiver et tout ça», explique Thomas Asselin de RSVPchalets.com, une entreprise spécialisée dans la location de chalets sur le web.

  • Les inconditionnels des chalets s’y rendent toutes les fins de semaine, été comme hiver. L’hiver, on chauffe bien le poêle à bois pour se réchauffer des activités hivernales extérieures et faire sécher le linge mouillé.(Nathalie Dieul/Epoch Times)

Cette option permet de vérifier si on aime ça, mais surtout si on est fait pour ce mode de vie  : «l’achat d’un chalet, c’est bien, mais il faut y aller souvent. Si on y va une fois par deux mois, évidemment ça ne vaut pas la peine d’acheter un chalet», continue-t-il. À moins, bien sûr, de se le réserver quand on le désire, et de le mettre en location le reste du temps, encore une autre option. Une chose est sûre  : un chalet sur le bord d’un lac ou d’une rivière, au Québec, à une distance raisonnable d’une ville, est un investissement qui ne peut que prendre de la valeur vu l’engouement des Québécois pour ce type d’habitation.

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