Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Eau potable empoisonnée en Chine; un rapport d’Etat accorde peu d'importance aux problèmes de fond

Écrit par Gu Chunqiu, Epoch Times
07.06.2013
| A-/A+
  • Cette photo de dossier montre une usine chimique dans la ville de Dalian, dans la Province nord-est de la Chine, Liaoning, le 18 Janv. 2013. Des journalistes en Chine indiquent que certaines usines chimiques en Chine polluent la nappe phréatique en déversant leurs déchets dans les puits. (STR/AFP/Getty Images)

Suite à l’indignation provoquée chez les «cybercitoyens», les exigences d’avocats de Pékin, et la pression des média, le Ministère chinois de la Terre et des Ressources a récemment sorti un rapport sur la qualité des eaux souterraines de la nation. Le rapport a négligé d’évoquer aussi bien l’étendue que la sévérité du problème, disent les critiques.

L’attention publique s’est saisie d’intérêt pour les eaux souterraines début février à la suite de commentaires postés sur un blog par le journaliste Dong Fei au sujet du rejet sous terre d’eau remplie de déchets industriels dans la province orientale de Shandong en Chine. On dénonça aussi des usines chimiques et de papier dans la province de Jiangsu, juste au sud de Shangdong, et à Huabei (une région rassemblant plusieurs provinces en Chine du nord) comme utilisant des puits pour se débarrasser de leurs eaux usées.

A la mi-février 2.9 millions de «citoyens du Net» avaient publié des messages internet avec photos à l’appui de pollution des eaux dans leurs villes en réponse à une requête de Dong.

Trois avocats de Pékin demandèrent ensuite publiquement que les autorités publient des données officielles sur la pollution des eaux souterraines en Chine et les média chinois rebondirent sur le sujet.

Vers la fin mars, un rapport de 400 pages apparut, intitulé Données 2011 sur la Qualité des Eaux Souterraines sur des Sites Sous Surveillance Nationale.

L’environnementaliste Zhao Zhangyuan, membre à la retraite de l’Académie Chinoise de Recherche des Sciences de l’Environnement, déclara au très étatisé Jinghua Times (une filiale du porte-parole officiel du Parti Communiste People’s Daily), que le rapport faisait usage de critères de référence dépassés, datant de 1993, qui ne testent pas les nombreux polluants organiques qui constituent le gros de la pollution moderne.

Le Centre d’Etudes de l’Académie Chinoise des Sciences Géologiques de Nanjing examina les eaux souterraines près du Delta de la Rivière Yangtze —une zone fortement urbanisée dans l’est de la Chine et qui inclut Shanghai— et découvrit qu’elles contenaient des éléments chimiques cause de cancer tels que le dichloroéthane  et le dichlorométhane, ainsi que d’autres produits chimiques organiques connus pour affecter le système nerveux, les reins et le foie, tels que le toluène et le chloroforme. Aucun de ces éléments n’est couvert par les normes de 1993.

Les indications disponibles suggèrent que la Chine souffre de pollution phréatique à une échelle bien plus importante que les autorités n’ont bien voulu le dévoiler.

Des examens effectués par l’Etude Géologique de Chine depuis 2006 indiquent que dans la région de Huabei, seuls 22.2% des eaux profondes de la région sont potables. La nappe phréatique forme pourtant l’essentiel de l’approvisionnement en eau potable de la région.

L’étude indiquait que sur l’ensemble de la région, on trouvait les eaux souterraines fortement polluées près de la surface. Bien qu’à des niveaux plus profonds on les trouvât un peu plus propres, 12.86% s’avérèrent également polluées.

Une eau potable?

Selon l’Institut de Recherche sur l’Industrie de Qianzhan, un groupe de réflexion spécialisée basé à Shenzhen, la Chine devra de plus en plus se tourner vers les sources souterraines pour s’approvisionner en eau potable entre maintenant et 2017, du fait du relatif manque de ressources en eau du pays.

L’institut de recherche projette qu’approximativement 70% de la population chinoise – ou plus de 400 sur les 660 villes de la Chine – tirera son eau de table en priorité de sources souterraines.

La population rurale chinoise tire l’essentiel de son approvisionnement en eau potable de puits, lesquels se branchent sur des sources souterraines proches de la surface. Cependant l’usage indiscriminé de fertilisants et de pesticides a sévèrement pollué la nappe phréatique en campagne.

Des «villages-cancer» sont apparus dans les provinces de Henan, Anhui, Sichuan, Guangdong, Heilongjiang, et Shandong.

D’après un rapport de Voice of America, on a trouvé que la nappe phréatique dans la région de Huabei contenait des métaux lourds excédant largement les limites tolérables, comprenant mercure, chrome, cadmium, et plomb.

De plus, une pollution aux substances organiques est apparue dans: les banlieues méridionales de Pékin, le Shijiazhuang, la capitale de la Province du nord de la Chine, Hebei, Jinan, la capitale de la Province de Shandong et la Plaine de Yuxi dans la Province de Henan. Les principaux polluants sont le benzène, le tétrachlorure de carbone, et le trichloréthylène, lesquels peuvent tous provoquer le cancer ainsi que d’autres problèmes de santé.

A côté de ces polluants, au moins 100 millions de gens en Chine boivent des eaux phréatiques contenant de dangereux niveaux d’arsenic, qui peuvent causer des problèmes cardiovasculaires et un risque accru de cancer, ainsi que de la fluorine, laquelle est connue pour provoquer des difformités osseuses chez les enfants, et des problèmes rénaux.

Générations futures

Selon le rapport de Voice of America, il y a 20 ans que d’un bout à l’autre de la Chine, des sociétés creusent des puits dans le seul but de déverser leurs effluents industriels dans la nappe phréatique.

Les «cybercitoyens» chinois, depuis, sont allés en ligne exprimer leur mécontentement sur le sujet. Sur Sina Weibo —un service micro-blog populaire similaire à Twitter—, un utilisateur du nom de Wang Pan écrivit: «Les grandes entreprises injectent sans sourciller des polluants dans notre réserve d’eau souterraine, et pourtant le gouvernement, aveuglé par ses visées politiques, l’a ignoré et même ouvertement toléré».

«Nos rivières et nos fleuves souffrent de la pollution de l’eau en surface, mais nos sources mêmes souffrent de la pollution de l’eau souterraine. En quoi est-ce différent des déchets nucléaires? Cela mettra fin à la vie de nos générations futures. Quand il n’y aura plus d’eau propre en Chine, à quoi donc servira notre PNB?»

Le compte de Wang Pan se vit retiré peu après que le commentaire eut été posté, indiquant le refus du régime à autoriser une libre discussion du problème.

D’après Fan Xiao, géologue et ingénieur-chef au Bureau Provincial de Sichuan pour les Ressources Géologiques et Minérales, la Chine manque actuellement de règles officielles sur la décharge d’eaux usées dans les sources souterraines, et les agences d’Etat manquent de la capacité pour faire appliquer ces réglementations.

«[Nous] dépendons lourdement de nos sources phréatiques, et si elles se polluent, il sera à peu près impossible de les nettoyer», déclara Fana.

L’urbanisation rapide a conduit à une augmentation à la fois de l’étendue et de la gravité des problèmes de pollution souterraine en Chine métropolitaine. Et à la clef de cela se trouve la course-poursuite obstinée du régime communiste à la croissance du PNB.

Selon le Rapport Annuel 2012 du Registre Chinois des Cancers, à cause des niveaux extrêmes de pollution environnementale, il y a 3.5 millions de nouveaux cas de cancer chaque année en Chine métropolitaine, résultant annuellement en 2.5 millions de décès. C’est l’équivalent de 8,550 nouveaux cas de cancer diagnostiqués tous les jours.

Version en anglais: China’s Drinking Water Poisoned, State Report Misses Cause

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.