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Taïwan veut démonter des antennes diffusant des informations non censurées en Chine

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
05.07.2013
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Avant de devenir une cause célèbre en Occident, l’avocat non voyant défenseur des droits de la personne, Chen Guangcheng, enfermé dans son domicile du Shandong, écoutait souvent les informations de la Radio Son de l'Espoir (RSE).

Mais, maintenant, les ondes radio de cette station indépendante sont menacées par les bulldozers et les décrets bureaucratiques. La plus importante station de radio du gouvernement taïwanais, Radio Taiwan International (RTI), s’apprête à abattre des dizaines de tours onéreuses qui diffusent des signaux à ondes courtes en Chine et partout dans le monde. Beaucoup soupçonnent que cette décision a été influencée par le Parti communiste chinois (PCC).

Le 1er juillet, la première tour diffusant des ondes courtes située dans le sud de Taïwan est tombée, selon Sean Lin, le vice-président de RSE qui vit à Washington.

Son collègue Allen Zeng, PDG de RSE, a désespérément tenté au cours des deux derniers mois de mettre fin au processus, mais les autorités taïwanaises de diffusion ont fait la sourde oreille.

Il y a environ 28 structures hautes de 75 mètres situées à Tianma et à Huwei, Taïwan. Radio Son de l'Espoir les a louées pendant neuf ans, diffusant des émissions en Chine continentale pendant quatre ou cinq heures chaque nuit, devenant ainsi un des plus importants clients de RTI.

Radio Taiwan International utilise de moins en moins les ondes courtes ces dernières années. Établie avec l’aide et les fonds de l’armée américaine, la technologie faisait partie dans les années 1970 de la stratégie visant à diffuser des nouvelles non censurées à la population en Chine, où les médias internes sont asservis au Parti communiste chinois. L’idée était d’aider le pays à accomplir une transition démocratique. Voice of America (VOA) et Radio Free Asia (RFA) diffusent également en Chine continentale, où les communistes ont bloqué leurs signaux et les ont cataloguées de «stations ennemies».

Maintenant, plutôt que de diffuser des informations libres en Chine, RTI se concentre sur le public taïwanais, lequel peut être très bien desservi par Internet. Les diffusions d’ondes courtes ont un rôle minime, ainsi la station cherche depuis un certain temps à réduire les coûts en faisant tomber les tours.

Cependant, ce changement n’explique pas les circonstances particulières du moment ni la soudaineté de la décision de détruire les tours qui, à l’origine, devaient être simplement mises hors service à la fin de l'année. Cela n'explique pas non plus le mutisme de RTI ni son refus de conclure une entente avec RSE et RFA pour qu'elles prennent les tours en main plutôt que de les détruire.

En mai, RSE a appris par la bande que les tours allaient être détruites vers le milieu de l’été. Ils n’ont toutefois reçu aucun avis officiel de RTI. Les efforts de M. Zeng pour s'entretenir avec RTI ont été largement infructueux, même s'il s’est immédiatement rendu de Californie à Taïwan après avoir entendu la nouvelle.

«Non seulement le président de RTI a ordonné le démontage, mais il s’est rendu en personne à Tainan, à l’autre bout de Taïwan, afin de s’assurer du résultat – montrant l’importance qu’il accordait à l’évènement», a noté M. Zeng dans un courriel. «Vendredi, sa secrétaire m’a dit : "Le président ne peut vous rencontrer lundi, il est totalement pris ce jour-là." En d’autres termes, plutôt que de me rencontrer et écouter mes doléances afin de garder les tours, ce président de RTI s’est rendu à Tainan pour être sûr qu’elles soient démontées.»

Le gouvernement taïwanais a reçu des lettres venant de membres du Congrès américain, bien connus pour leur soutien à la liberté d’expression et aux droits de l’homme en Chine, mais une source proche de RSE a déclaré que lorsqu’il a été interrogé sur la question, le président Ma Ying-jeou a déclaré ne pas être au courant de la controverse.

Supposant que M. Ma ne ment pas en disant que les lettres sur la question ne lui sont jamais parvenues, M. Zeng affirme que cela pourrait indiquer que des jeux politiques sont joués par les fonctionnaires de l’administration qui auraient quelque chose à gagner en accordant une faveur au régime chinois.

Aucune preuve concrète ne suggère que c’est ce qui s’est produit. Cela s’inscrirait toutefois dans un schéma international bien établi au cours des années, dans lequel le Parti communiste exerce une pression intense pour réaliser ses objectifs politiques, notamment en ce qui a trait à faire taire ses critiques.

«Le Parti communiste chinois est directement à l’œuvre», a écrit M. Zeng dans une lettre, tentant de récolter des appuis. «RTI, plutôt que d’honorer des demandes venant du Congrès américain, choisit de s’assurer que ces tours soient démolies aussi rapidement que possible. Seuls le PCC et ses représentants à Taïwan ont cette motivation.»

Si les tours sont démolies et que RSE n’est plus en mesure de les utiliser, son signal continuera à être diffusé en Chine grâce à ses propres équipements mais, selon Sean Lin, il pourrait être plus vulnérable au brouillage.

Il est encore possible que la démolition des tours soit interrompue, bien que cela puisse impliquer une décision politique de haut niveau à Taïwan. Selon Sean Lin, une seule tour a été démontée jusqu'à maintenant et les sympathisants de RSE continuent de chercher des appuis dans les capitales américaine et taïwanaise.

Cependant, il y a encore des vents contraires. Selon M. Zeng, un fonctionnaire de l’agglomération de Tainan, où sont situées les tours de Tianma, a expliqué à RSE : «La raison pour laquelle vous voulez préserver ces tours est exactement la raison pour laquelle ils veulent les démolir. RTI nous a dit que ces tours sont trop puissantes et peuvent rejoindre la moitié du globe. Ils ont dit : “Nous avons peur que quelqu’un d’autre puisse obtenir ces tours pour d’autres buts; ainsi nous devons les détruire lorsque nous partirons.”»

«En d’autres termes, les lettres et les inquiétudes du Congrès américain au sujet de Radio Free Asia, Voice of América et Radio Son de l'Espoir qui pourraient reprendre les tours sont devenues un catalyseur pour les détruire plus rapidement.»

Version originale : Taiwan Tears Down Antennae Carrying Uncensored News to China

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.