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National Gallery, à la redécouverte de grands chefs-d’oeuvre

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
16.10.2014
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  • Frederick Wiseman recevant le « Golden Lion Award », lors de la 71e Mostra de Venise, le 28 août 2014. (Sophie Dulac Distribution)

National Gallery, le nouveau fi lm du géant octogénaire du cinéma documentaire, Frederick Wiseman, pénètre dans le fameux musée londonien pour proposer un voyage insolite où la fiction surgit du réel.

Cet établissement de petite taille – plus petit que le Louvre, le Prado ou le Metropolitan – héberge deux mille quatre cents tableaux allant du Moyen-Âge au XIXe siècle et un nombre impressionnant de chefs-d’œuvre, parmi lesquels on retrouve entre autres Vinci, Van Eyck, Rembrandt, Le Caravage, Rubens.

L’intrigue des institutions de prestige

Frederick Wiseman filme les institutions devenues icônes, l’Opéra de Paris dans La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris (2009), le cabaret parisien Crazy Horse dans Crazy Horse (2011) ou encore l’université de Berkeley dans At Berkeley (2013) – haut lieu du savoir, le premier campus de l’université de Californie, qui a fourni 65 prix Nobel et plus d’une dizaine de lauréats d’Oscar et de Pulitzer.

Wiseman rentre dans leurs entrailles pour comprendre leur fonctionnement, leur rôle social et leur rapport à la transmission dans une société de consommation.

  • Image tirée du film National Gallery. (Sophie Dulac Distribution)

Dans National Gallery, il nous montre un débat autour de la politique de communication de cette institution culturelle prestigieuse: faut-il s’approcher du public de plus en plus ignorant ou garder des standards? Il nous révèle tous ces gens passionnés qui travaillent au sein du musée, conférenciers enthousiastes, restaurateurs ou commissaires, qui ont hâte de transmettre leur extraordinaire savoir et ont en vue l’éducation du public.

Frederick Wiseman laisse longtemps couver ses idées avant de réaliser un film. Parfois, plus de dix ans peuvent passer avant que le moment propice ne s’apprête. Tel a été le cas pour National Gallery. L’idée de faire un film sur un musée est née il y a 30 ans, deux fois plus longtemps que ce qu’il lui a fallu pour réaliser son film sur la Comédie-Française La Comédie-Française ou l’amour joué (1996).

Une fois le moment mûr, il filme des centaines d’heures en peu de temps, pour ne garder qu’un petit pourcentage qui figurera dans la version finale. Wiseman assure lui-même la prise de son et le cadrage, mais l’essentiel de son travail se fait sur la table de montage. C’est là où émerge une mosaïque d’images, d’émotions et de significations, de réel et d’illusion, des fragments d’images qui entretiennent une correspondance, une mise en abîme.

Douze semaines de tournage quotidien entre janvier et mars 2012, 7 jours sur 7, 12 heures par jour et 170 heures de rush ont permis à Frederick Wiseman de réaliser ce film de 2h53.

  • Image tirée du film National Gallery. (Sophie Dulac Distribution)

Le mystère du regard

Briser les cadres, effacer l’encadrement, oublier les murs, l’accrochage, le cartel qui indique le nom et la date, gros plan, un regard, c’est ainsi que Frederick Wiseman donne vie aux tableaux, nous fait plonger dans leur profondeur, découvrir leur mystère, vivre les moments de gloire et de chute, de volupté et d’intrigues, de complots ou d’amour tendre, la cruauté ou la bienveillance des héros. Le spectateur se promenant parmi ses chefs d’œuvres croise les regards des personnages, vit leurs moments de tourment ou d’exaltation.

À l’instar de ses autres documentaires, Wiseman reste fidèle aux principes de base qu’il a établis dès son premier film: l’absence d’interviews, de commentaires qui accompagnent le film, et de musiques supplémentaires. Il juxtapose des sons et des images et laisse le spectateur instaurer et déchiffrer le sens, tirer ses propres conclusions, avoir ses compréhensions.

National Gallery est un film sur la peinture, sur le cinéma et la relation entre les deux. C’est un fi lm sur le regard, sur l’observation et la transmission qui se font à travers le regard du spectateur, du cinéaste, du personnage. C’est un fi lm sur le passé, le présent, le fil qui passe entre les deux. C’est un film sur nous, nos passions, nos expériences, un fi lm sur l’humanité.

 

 

 

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