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Un hymne à l’espoir

Écrit par Michal Bleitreu Neeman, Epoch Times
28.10.2014
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La samba, au rythme pétillant, à la mélodie triste et vive à la fois, que les esclaves ont gardé avec leur espoir, symbolise l’effondrement des frontières entre riches et pauvres, fantaisie et réalité. La samba unit toutes les couches de la société dans le lâcher-prise. Samba, c’est le nom du nouveau film du couple gagnant du box-office Éric Toledano et Olivier Nakache, un film palpitant, vif et doux, triste et gai... Comme la samba!

Éric Toledano et Olivier Nakache, qui ont séduit les spectateurs français, en 2011, avec Intouchables, reviennent avec un nouveau film sur le même thème, la réconciliation entre les couches sociales. Cette fois-ci, ils ont choisi une comédie aigre-douce sur la fragilité de l’humain, sur l’espoir et les rêves des vies brisées.

Samba illustre également la vie clandestine de la France. Celle qu’on ne croise, qu’accidentellement, dans notre vie aisée.

Samba (le formidable Omar Sy) est un immigré sénégalais habitant en France depuis dix ans. Il gagne sa vie en faisant des petits boulots occasionnels et envoie l’argent à sa maman qui n’a pas de quoi payer l’épicier, au pays. Un jour, quand Samba a l’impression de pouvoir vivre sans papiers éternellement, de passer inaperçu et même de grimper les échelons de la cuisine du restaurant où il travaille, il se fait attraper par les autorités.

Au centre de rétention, il rencontrera d’autres cas comme lui, des sans-papiers qui n’ont pas perdu l’espoir de mener un jour une vie normale.

Au centre de rétention de l’autre côté des barreaux, il rencontre Alice (la talentueuse Charlotte Gainsbourg), une jeune cadre supérieure qui a «pété les plombs» suite à un burn out. Elle a frappé son collègue et lui a arraché les cheveux. Dans le cadre de sa cure, Alice caresse les chevaux et travaille dans une association qui aide les sans-papiers.

Aux côtés d’Alice se trouvent l’énergique Manu (Izïa Higelin) qui croit s’y connaître dans la vie et quelques retraitées tantôt au bord d’une crise de nerfs, tantôt au bord de la sénilité.

C’est ici qu’Alice, la fille bourgeoise, témoigne du désespoir de la situation des sans-papiers et de ceux qui les aident, allant parfois jusqu’à l’absurdité. Dans cette Tour de Babel où personne ne parle la même langue, des immigrés racontent inlassablement la même histoire dans l’espoir de se faire comprendre. En vain, des interprètes résument les discours, les demandes et les situations en deux mots. «Globalement, elle dit qu’elle est fatiguée» résume l’interprète. Alice perd encore le contrôle.

C’est à ce moment qu’elle rencontre Samba et qu’elle fait toutes les erreurs qu’une bénévole de la Cimade peut faire. Et la pire, elle s’attache à un homme sans-papier. À partir de là commencent les montées et descentes de leur histoire d’amour.

Un mélange de genres cinématographiques

Éric Toledano et Olivier Nakache mélangent comédie et drame social. C’est à ce croisement des deux genres que nous verrons la fuite de deux immigrés sur les toits de Paris, nous rappelant ces Africains ou Chinois que nous avons vu un jour emballer leurs affaires en vitesse et courir dans tous les sens. Ici, on leur rend leur visage, leur identité, leur histoire.

C’est aussi là que nous verrons de vieilles dames languissant d’amour et le lâcher-prise à la fête du réveillon nous rappelant que ces personnes âgées que nous croisons parfois et qui nous regardent avec méfiance ont, elles aussi, de tendres souvenirs.

C’est aussi à ce croisement des genres que nous sommes invités à regarder, en face, nos propres stéréotypes et concepts. En effet, si Wilson (Tahar Rahim) l’Algérien emprunte une identité brésilienne c’est pour que les portes s’ouvrent plus facilement y compris auprès des filles les plus lucides, et nous en sommes responsables. Une scène qui rappelle d’ailleurs la fameuse rencontre amoureuse de Kevin Kline et Jamie Lee Curtis dans Un poisson nommé Wanda de Charles Crichton et John Cleese, au cours de laquelle Kevin Kline est prié de parler en italien pour enchanter la dame. Comme quoi les relations amoureuses sont basées sur des concepts et des idées reçues.

Si le film d’Éric Toledano et d’Olivier Nakache est aussi séduisant, c’est grâce à son parfait dosage d’émotion, d’humour et de réflexion. Le résultat est une excellente comédie, intelligente, drôle, et touchante réhaussée par la formidable interprétation des acteurs.

Et si les Français aiment autant ce fi lm, c’est peut-être dû au fait que dans une société où le burn out est de plus en plus répandu, où l’on croise des visages froids dans la rue et des regards vides dans le métro, il laisse entrevoir un espoir de réconcilier le blanc et le noir, le riche et le pauvre, le névrosé et le simple d’esprit, bref d’instaurer un dialogue.

 

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