Rien ne semblait les lier, et pourtant voilà deux villes qui ont pu tisser un lien fort entre elles: Suresnes dans les Hauts-de-Seine et le Cap-Haïtien en Haïti, sont partenaires depuis bientôt 16 ans.

Une coopération pérenne

Avec près de 700.000 habitants, le Cap-Haïtien est la deuxième ville d’Haïti, après Port-au-Prince la capitale. Jean-Louis Testud, maire adjoint délégué au Commerce et Artisanat, à la Coopération décentralisée et aux Relations internationales, nous a présenté la ville du Cap-Haïtien ainsi que l’une de ses problématiques: «Le Cap Haïtien est une ville à l’urbanisme en damier avec une architecture hispanique, dessinée par un Français et comparable au carré français de la Nouvelle-Orléans, … si ce n’est qu’au Cap, les balcons sont en bois, alors qu’à la Nouvelle-Orléans, ils sont en fer, car on est près du Mississipi et pas près de la mer… Cette ville qui comptait 60.000 habitants au milieu des années 1970, pour des infrastructures étudiées pour 40.000 habitants, compte aujourd’hui près de 700.000 habitants, sans centre d’enfouissement des déchets et autres… » Un accord de coopération décentralisé a permis à la mairie de Suresnes d’intervenir en appui-conseil auprès de la collectivité: «Nous avons fait du renforcement institutionnel pour permettre à la mairie du Cap de se réapproprier ses domaines de compétences et assurer un plan de développement… Nous sommes heureux de voir que cela progresse bien de ce côté-là…»

Ti coup d’œil sou Haïti

«Rendre compte de cette coopération tout en faisant découvrir les facettes positives d’Haïti», tel était l’objectif premier de la mairie de Suresnes en instaurant son exposition annuelle: Ti coup d’œil sou Haïti, qui amène le public suresnois à découvrir le patrimoine culturel riche du cap, et par là-même, d’Haïti. Langue créole, peinture, musique, habitat au Cap-Haïtien, produits de l’agriculture haïtienne ont donc été autant de thèmes qui ont jalonné ces différentes éditions…

Pour cette dixième édition, l’équipe de Jean-Louis Testud nous plonge dans l’Histoire d’Haïti, avant de devenir Haïti, avant l’arrivée des Européens et de Christophe Colomb. Quand l’île était peuplée des Taïnos, ces Amérindiens dont la culture et la forme d’art précolombien se découvrent à travers les vestiges, les pierres gravées, taillées, les poteries et qui ont donné son nom actuel au pays, Haïti, patronyme ensuite conservé par Jean-Jacques Dessalines, ancien esclave devenu gouverneur d’Haïti après son d’indépendance.

C’est André Delpuech, archéologue et conservateur en chef du patrimoine au Musée du Quai Branly qui nous fera revivre, lors d’une conférence le samedi 22 novembre, la découverte du Nouveau-Monde et le destin de ce peuple avant et après l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique.

Information pratique:

Exposition du 12 au 23 novembre à la médiathèque de Suresnes.

Davantage de renseignements sur www.mediatheque-suresnes.fr ou au 01 42 04 96 77