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A Girl at my Door, un regard sur la Corée du Sud profonde

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
11.12.2014
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  • Dohee, une jeune adolescente solitaire au cœur d'un film sur la Corée provinciale. (Epicentre Films)

A Girl at my Door, le premier long-métrage de la jeune réalisatrice July Jung, ouvre une fenêtre sur la Corée du Sud, celle qui est restée loin derrière le développement du high-tech et la croissance représentée par Seoul.

July Jung pose un regard sur les problèmes de ce pays qu'il reste à résoudre : l’exploitation des immigrants clandestins, la loi du plus fort dans les villages reculés, la mentalité provinciale et l'intolérance envers toute différence.

Le film a été sélectionné dans la catégorie Un certain regard au festival de Cannes et a attiré l'attention par l'interprétation exceptionnelle du trio Doona Bae, Kim Sae-ron et Song Sae-byuk.

Les acteurs

Doona Bae est la star sud-coréenne, actrice, chanteuse et mannequin connue en Occident par sa participation dans les films Air Doll du Japonais Hirokazu Kore-Eda et sélectionné au festival de Cannes 2009, et Cloud Atlas (2012) des frères Wachowski qui marque son entrée à Holywood. Elle tient le rôle principal dans ce film et l’interprète avec virtuosité, rendant toutes les nuances et les ambigüités que son personnage exige.

Le deuxième rôle féminin est joué par la jeune Kim Sae-ron (14 ans) qui a interprété dans Une Vie toute neuve (2009) à peu près le même personnage farouche qu'elle interprète dans A Girl at my Door.

Une Vie toute neuve et A Girl at my Door ont été produits par le réalisateur Lee Chang-Dong que July Jung a rencontré à l’Ecole nationale coréenne des beaux-arts, où il a donné des cours. Il est connu pour ses films Secret Sunshine (2007) et Poetry (2010).

 Song Sae-byuk joue plutôt dans des comédies. Il a débuté sa carrière dans Mother (2009) et a été primé pour The Servant (2010). Il a interprété les rôles principaux dans les comédies Meet the In-Laws (2011) et The Suck Up Project: Mr. XXX-Kisser (2012).

Dans A Girl at my Door, il interprète le rôle d'une racaille alcoolique venue de Chine avec sa mère et qui, à eux deux, font la loi dans le village et maltraitent entre autre sa belle-fille la jeune Dohee. Le personnage extraverti de Song Sae-byuk met en contraste les deux rôles féminins tout en augmentant la tension.

La solitude réconfortée

Young-Nam, jeune femme commissaire de police à Séoul, est mutée d'office dans un village de pêcheurs en Corée. Elle se retrouve confrontée au monde rural avec ses habitudes, ses préjugés et ses secrets.

Elle croise la jeune adolescente, Dohee. La petite est maltraitée par son beau père, le mafieux du village, mais grâce à qui les «indigènes» peuvent gagner leur vie, et par la vieille mère alcoolique du beau-père, qui fait elle aussi sa propre loi dans le village.

Dohee est la première personne que Young-Nam rencontre en arrivant dans ce nouveau monde. Elle la voit au bord de la route en train de jouer avec un crapaud qu'elle attrape entre ses mains – une petite allusion à la jeune fille emprisonnée chez ses proches en attendant le geste d'amour qui la sauvera.

Abandonnée par sa mère, maltraitée par ses proches, Dohee est également rejetée par ses camarades d'école. Elle erre la nuit, danse sur la digue, se cache et réapparait. Son comportement singulier et solitaire attire l'attention de la commissaire.

Seule femme dans ce poste de police, Young-Nam s'exclut elle-même de son nouveau milieu peuplé d’hommes machistes et de femmes médisantes. Elle se renferme et boit de l'alcool qu'elle cache dans des bouteilles d’eau.

Une nuit Dohee se sauve après avoir été maltraitée et arrive chez Young-Nam. La jeune femme l'accueille, la nettoie, la nourrie. Elle la protège des autres et la rassure avec son uniforme. Young-Nam devient sa gardienne, sa grande sœur, sa mère. Elle lui offre une parenthèse heureuse dans sa vie.  

Le film est basé sur les non-dits, les humeurs, les contrastes entre douceur et violence, gentillesse et agressivité, innocence et monstruosité. Le film puise sa force dans ce sentiment d'aliénation créé par le juste dosage des contrastes. La fin est par contre un peu moins convaincante dans son intrigue, mais nous propose un moment joyeux et bienveillant où tout se résout contre toute logique.

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