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Un long week-end à Boston

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
19.12.2014
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  • La Washington Tower offre, de son sommet, une vue spectaculaire sur la ville quadrillée de Boston et sur Cambridge de l’autre côté du fleuve Charles. (Charles Mahaux)

Toute l’histoire des États-Unis semble avoir déferlé sur les côtes du Massachusetts. Ville de pionniers venus du Vieux Continent, Boston respire une qualité de vie aux accents européens. En équilibre permanent entre le passé et le futur, elle se veut résolument la gardienne d’une Amérique idyllique.

Tout a commencé en décembre 1620, à Plymouth, à quelques kilomètres à peine au sud de Boston. Le Mayflower, petit navire de 30 mètres, chargé d’animaux, de provisions, de sacs de graines, d’outils et de 101 passagers accoste sur le site d’un village amérindien abandonné. De la centaine de pèlerins britanniques, fanatiques partisans d’une forme stricte du calvinisme, la moitié ne survivra pas au scorbut et au froid de ce premier hiver. Le salut viendra des Amérindiens Wampanoags qui leur apprendront à faire pousser le maïs, à creuser des canoës et à pêcher dans les eaux poissonneuses du littoral. Cette rencontre salutaire sera célébrée l’année suivante, en novembre, par un traité de paix entre les envahisseurs et les autochtones lors d’une grande fête de réconciliation, commémorée depuis, chaque année, à la même époque, lors du jour de la Thanksgiving.

Boston, le berceau de l’Amérique

D’autres pionniers suivront et, peu à peu, coloniseront la côte du Massachusetts. C’est à John Winthrop, à la tête d’une imposante flotte de 11 vaisseaux et accompagné de 750 pèlerins, que Boston doit d’exister, avec cet élan qui en fit rapidement une grande ville. De fait, six ans à peine après leur arrivée, les puritains avaient déjà fondé une école doublée d’un séminaire, établissement qui portera un jour le célèbre nom de Harvard.

Un siècle plus tard, c’est encore à Boston qu’éclatera la révolution américaine qui, au terme de batailles meurtrières contre les Britanniques, se soldera par la Déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776, jour de l’actuelle fête nationale. Ce n’est pas pour rien que les Bostoniens et les habitants du Massachusetts revendiquent le statut de berceau de la nation yankee, quitte à être pointés du doigt par leurs compatriotes pour leur esprit quelque peu chauvin.

Par ailleurs, Boston n’est pas peu fière d’être, sans aucun doute, l’une des rares villes américaines à posséder de nombreux vestiges d’un passé qui remonte jusqu’au XVIIe siècle. La cité a conservé vivant le souvenir de la lutte pour la liberté en créant une balade touristique, bien nommée Freedom Trail, dont le chemin est imprimé en rouge dans ses rues et sur ses trottoirs. Difficile en effet de se promener dans la ville sans rencontrer le site d’une bataille, un édifice historique ou quelque monument rappelant l’époque coloniale ou révolutionnaire.

«America’s walking city»

Tel est le surnom de Boston dont le centre est si petit que la plaisanterie habituelle des Bostoniens quand ils se donnent rendez-vous est de se demander s’ils vont y aller à pied ou s’ils auront le temps de prendre un taxi… Ses dimensions humaines sont en tout cas un atout pour le visiteur qui peut aisément flâner d’un quartier à l’autre, depuis les quais de North End jusqu’à la colline bucolique de Beacon Hill, en passant par Dowtown où les jardins publics du Boston Common sont à la ville ce que Central Park est à New York, une vaste pelouse ombragée pour s’y reposer, avant de poursuivre par une incursion à Back Bay, un des quartiers les plus animés de la cité.

  • Le tour de ville de Boston à bord de véhicules amphibies rénovés, datant de la Seconde Guerre mondiale, est une expérience amusante pour découvrir la ville sur terre et sur l’eau. (Charles Mahaux)

Une autre manière, particulièrement ludique, de visiter la ville est d’emprunter un duck tour, à savoir embarquer dans un de ces véhicules amphibies utilisés par les alliés lors du débarquement en Normandie et recyclés depuis en véhicules de loisirs aux couleurs vives. Une balade étonnante, entre terre et eaux, qui emmène les touristes à travers toute la ville et même sur la rivière Charles, de quoi offrir un panorama assez complet de Boston.

Une ville attachante et préservée

La famille paternelle de Rose Fitzgerald Kennedy faisait partie des premiers immigrants irlandais poussés par la grande famine sur les côtes du Massachusetts. Enrichie grâce entre autres au trafic de contrebande, elle s’est ensuite déplacée de North End vers le haut de la ville, laissant la place aux nouveaux arrivants, les Italiens. Dans cette enclave italienne encore vivante aujourd’hui, le capucino servi avec de délicieux croissants a conservé toutes les saveurs de la Méditerranée. Cette atmosphère tout européenne attire de nombreux badauds, qui s’égarent volontiers le long des quais de l’ancien port de pêche, entièrement rénové en un port de plaisance où se balancent des centaines de mâts. Des ferries invitent à une balade en mer, mais il suffit de s’asseoir sur une bitte d’amarrage pour se laisser porter par la rêverie. Le sel flotte toujours dans l’air et le vent du soir qui se lève fouette les visages, comme autrefois il labourait les bras musclés des pêcheurs qui partaient relever leurs filets, lourds de turbots, de morues, de bars, de saumons et de crustacés.

Beacon Hill, par contre, a conservé intacte son ambiance surannée d’autrefois. Ses ruelles pavées, toujours éclairées par de vénérables réverbères à gaz, sont restées étroites, juste assez larges pour laisser passer de front deux vaches, comme l’exigeait la loi fédérale. Elles serpentent entre de superbes bâtisses de briques rouges, ourlées de balcons en fer forgé. Qu’il s’agisse de maisons de poupées ou d’hôtels particuliers, leurs porches sont ornés d’un heurtoir en cuivre. Les squares, dont le plus connu est l’adorable Louisburg, abritent des pelouses arborées, protégées par une grille dont seuls les riverains ont la clé.

Peu importe si les petites oasis bucoliques de Beacon Hill sont inaccessibles au commun des mortels. Le superbe Public Garden, l’un des plus vieux jardins botaniques des États-Unis, offre un véritable havre de verdure au cœur de la ville. On s’y rend seul, en amoureux, en famille, pour y pique-niquer, étudier, lire, bronzer ou simplement rêvasser sous les saules. Les swan-boats, des bateaux-cygnes, glissent à la force des mollets des passagers sur un petit lac paisible tandis que les écureuils folâtrent d’un banc à l’autre, quémandant des morceaux de pain auprès des promeneurs.

Un art de vivre intemporel

  • Comme tous les hôtels sous la bannière Fairmont, celui de Boston est une propriété centenaire prestigieuse
 qui offre une expérience mémorable au cœur d’un décor chargé d’histoire. (Charles Mahaux)

La première richesse de Boston, c’est son enseignement : 117 universités publiques et privées, dont deux prestigieuses, Harvard et MIT (Massachusetts Institute of Technology), situées à Cambridge, sur l’autre rive de la rivière Charles, et des centaines de milliers d’étudiants, venus des quatre coins des États-Unis mais aussi de l’étranger, tous donnent à la ville une impulsion unique et un incomparable élan de dynamisme. Ils la confortent aussi dans un statut qu’elle revendique fièrement, celui de gardienne de la culture et du bon goût.

En effet, Boston détient le record du nombre de librairies, le Museum of Fine Arts compte pour l’un des plus beaux du pays et l’excellent Museum of Science, où la science devient un jeu d’enfants même auprès des adultes les plus allergiques, semble prolonger le MIT, l’université scientifique la plus importante des États-Unis. Par ailleurs, à l’image de John Kennedy, Bostonien de pure souche, il est de bon ton d’être beau, sportif et cultivé. On ne vient donc pas à Boston pour s’éclater dans les rares pubs branchés de la ville, on préfère se retrouver sur les terrasses mondaines des restaurants qui offrent toutes les cuisines du monde, mais il faut absolument goûter le homard, servi à toutes les sauces, un must de la gastronomie du Massachusetts. Après les heures de bureau, les yuppies se retrouvent sur la rivière Charles pour y faire de la voile ou encore dans les parcs pour y courir. Nombreux sont les adeptes du vélo, ravis d’avoir à leur disposition quelque 70 kilomètres de pistes cyclables, de quoi maintenir la forme tout au long de l’année.

Même l’urbanisation de la ville semble respecter la tradition. Quelques tours d’acier et de verre surgissent à côté des bâtisses du siècle dernier, mais rien à voir avec les excroissances vertigineuses de San Francisco ou de Manhattan. Les Bostoniens se protègent des excès des promoteurs immobiliers. Ainsi, Newbury Street, la rue la plus huppée de la ville, affiche des boutiques de luxe de renom, mais leurs vitrines étroites, dessinées dans d’élégantes maisons victoriennes, n’attirent guère le regard.

L’été, des concerts ajoutent une touche estivale aux soirées de Faneuil Hall Market, cet ancien marché ouvert, proche du port et entièrement rénové. Des musiciens, des clowns et des illusionnistes s’y donnent en spectacle tandis que les restaurants voisins accueillent les badauds sur leurs terrasses. Dans la lumière rosée du coucher du soleil, on assiste alors au retour vers les terres des cormorans, des bateaux-taxis, des yachts et des derniers ferries. Un endroit romantique pour un dernier verre autour d’un clam chowder, une délicieuse soupe de palourdes cuisinée avec du lait et des pommes de terre.

La semaine prochaine, découvrez une fin de semaine parfaite à Boston.

Infos pratiques

   

Quand partir : L’été est la période la plus agréable. Éviter la «saison des boues» dite aussi la cinquième saison, de fin mars à avril, car les précipitations y sont importantes.

Infos : www.massvacation.com

S’y loger : Pourquoi ne pas jouer au VIP en logeant au Fairmont Copley Plaza, véritable havre d’élégance au cœur de la ville ou encore au Langham Boston Hotel, petit frère de son célèbre homologue londonien.

Visiter la ville entre terre et eaux dans un Duck Tour, à savoir un véhicule amphibie utilisé par les alliés lors du débarquement en Normandie et recyclé depuis en véhicule de loisirs aux couleurs vives.

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