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Un nouveau rapport d’économistes franco-allemands préconise des réformes

La rigidité du marché de travail français sur les devants

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
02.12.2014
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  • Jean Pisani-Ferry du Commissariat à la stratégie et à la prospective présente le 25 juin 2014 son rapport «Quelle France dans dix ans?». (AFP Photo/Bertrand Guay)

Jeudi dernier deux économistes franco-allemands, Jean Pisani-Ferry et Henrik Ederlein ont remis un rapport aux ministres de l’économie français et allemand. Intitulé «Réformes, investissement et croissance: un agenda pour la France, l’Allemagne et l’Europe», celui-ci préconise des réformes destinées à maintenir la croissance. Il fait apparaître une certaine dualité, voire complémentarité entre la France et l’Allemagne. Tandis qu’en France «les incertitudes à court terme réduisent la confiance à long terme», l’Allemagne voit  les incertitudes à long terme réduire la confiance à court terme. Alors qu’en Allemagne la situation à court terme semble, relativement bonne et à long terme incertaine, en France des perspectives meilleures semblent à envisager. Cependant les deux pays, ainsi que l’Europe tout entière doit faire face au piège de la stagnation, dont le seul remède serait des réformes audacieuses. 

Réformer pour mieux avancer

Jean Pisani-Ferry est à la tête du Commissariat à la stratégie et à la prospective dont la mission consiste à donner au gouvernement une vision macroéconomique de la situation économique du pays en comparaison avec l’international. C’est le ministre de l’Économie Emmanuel Macron avec son homologue allemand  Sigmar Gabriel qui lui ont commandité ce rapport en collaboration avec son acolyte allemand. Celui-ci met en avant trois ensembles de réformes à mettre en œuvre rapidement. Le premier consiste en la construction d’un système de «flexisécurité» du travail efficace, accompagné d’un cadre renouvelé à la législation du travail. Ceci implique la réforme de certains dogmes français dont les 35 heures qui ne sont pas à balayer comme le stipule la rumeur mais à remettre dans un cadre moins rigide pour pouvoir s’adapter à la loi de l’offre et de la demande. Cependant, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron s’est empressé de statuer qu’il n’était pas prévu de modifier ou réformer ces domaines, ce qui montre aisément l’enracinement de ces directives.

La publication en septembre dernier du rapport sur la compétitivité globale du Forum économique mondial (World Economic Forum ou WEF) avait montré que la France se trouvait à la 134e place mondiale en termes de pratiques d’emploi et de licenciement et que la législation n’était pas vraiment en faveur de la création d’emplois stables, ce qui est confirmé dans le présent rapport. En effet, 84% du total des recrutements au second trimestre 2014 étaient des emplois à durée déterminée (CDD), ce qui a pour mérite de redorer l’image du contrat à durée indéterminé (CDI) mais en ajoute quant à sa rigidité. La réduction de cette dualité ainsi que la fluidification de la mobilité, le renfort de la concurrence et une meilleure flexibilité du temps de travail sont d’autant de voies d’approfondissement de ces réformes.

Penser en terme de compétitivité durable

Le deuxième volet concerne l’élargissement du socle pour une compétitivité durable, qui passe par un élargissement des producteurs exportateurs pour doper le marché et accélérer l’innovation, ainsi qu’une meilleure disponibilité des terrains de construction en zones urbaines. Le rapport préconise de revoir les négociations salariales annuelles et passer aux triennales, en changeant l’indexation du salaire minimum (smic) qui devrait être indexé sur la progression globale de la productivité afin d’assurer les partages de bénéfice de croissance et non seulement le partage de la hausse des salaires.

Enfin, une réforme économique de l’État est envisagée, notamment les «pratiques de gestion publique obsolète» et l’ensemble des dépenses publiques qu’il serait judicieux de passer de 55% du PIB à moins de 50%. En outre, la revue complète des dépenses à moyen terme et l’implication d’un organisme budgétaire indépendant dans l’évaluation de l’impact des mesures économiques pour renforcer la crédibilité de la France au niveau national et international, en fait partie.

Et investir

«La France, en comparaison d’autres pays européens, ne souffre pas d’un retard majeur d’investissement», stipule le rapport, en ajoutant que l’investissement non résidentiel des entreprises est resté assez élevé. C’est surtout au niveau européen que l’investissement privé et public devrait se poursuivre crescendo. La création d’un fond européen de dons pour soutenir les investissements publics dans l'Union européenne pourrait renforcer la solidarité et servirait à promouvoir l’excellence des entreprises innovantes.

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