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Le Maroc médiéval

Un empire de l’Afrique à l’Espagne

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
20.12.2014
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  • Madrasa El Attarine, Fès, Maroc. (Fondation Nationale Des Musées Marocains)

Jusqu’au 19 janvier 2015, le musée du Louvre présente Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne. 
300 objets réunis à l’occasion de cette exposition permettront aux visiteurs de voyager dans le temps et de redécouvrir l’apogée de l’Occident islamique qui a duré du XIe au XVe siècle.

Œuvres architecturales, pièces de textile, objets de décoration, manuscrits rares, objets de culte, pièces de monnaie, céramiques et mobilier présentent les réalisations les plus somptueuses de l’âge d’or de l’islam, dont nous avons connu principalement jusqu’à présent le pan andalou.

L’exposition présente le parcours de différentes dynasties berbéro-andalouses qui ont permis de faire rayonner cet empire, du sud du Sahara à travers l’Espagne et le Portugal, jusqu’en Italie. Le musée du Louvre propose un voyage qui nous fera découvrir l’épanouissement artistique et intellectuel de l’Occident islamique manifesté dans les ouvrages urbains.

Les dynasties

Guerres et paix, les dynasties se succèdent et les nouvelles villes sont bâties.

Le parcours s’ouvre avec la dynastie des Idrissides dont l’histoire débute dans la ville romaine de Volubilis, fondée par Idris Ier, cousin et gendre du prophète. Il échappe à la grande tuerie des Alides près de la Mecque et gagne Volubilis où il s’allie avec des tribus locales et fonde un royaume indépendant du califat de Bagdad et de celui de Cordoue.

Son fils Idris II s’installera à Fès et fera de la ville la capitale de ce royaume. Il y construira la somptueuse mosquée d’al-Qarawiyyin, symbole de son pouvoir.

Avec la mort d’Idris II, la dynastie se dissout et cède sa place aux Almoravides.

De leur côté, les Almoravides développent Marrakech comme capitale, sans pour autant abandonner Fès. C’est l’occasion d’agrandir et de rénover la belle mosquée, dont nous pourrons voir les témoignages dans l’exposition.

Contrairement à leurs prédécesseurs, les ambitions des Almoravides vont au-delà d’un pouvoir local. Issus d’une partie des tribus du côté du fleuve Sénégal, ils souhaitent gouverner toute la zone qui s’étend entre ce fleuve et l’Andalousie arabe. Dans ce sens, ce sont les Almoravides qui constituent le premier empire.

La culture commune marocaine-andalouse trouve à s’illustrer dans le décor architectural des villes et dans la graphie arabe andalouse qui apparaît alors au Maroc. Les sciences juridiques connaissent un développement important et le mouvement spirituel du soufisme se développe.

  • Dinar, almohades. Or moulé et frappé. (Fondation Nationale Des Musées Marocains)

L’empire s’étend

Au milieu du XIIe siècle, une nouvelle alliance tribale annonce une nouvelle ère dynastique, une nouvelle construction politique et idéologique et sans doute la plus aboutie de l’Occident islamique médiéval. Il s’agit de la dynastie des Almohades pendant laquelle l’empire rayonne du Portugal à Tripoli en Lybie et au sud de l’Espagne. Les Almohades mènent un commerce maritime prospère et sont dotés de flottes importantes. Malgré les confrontations avec le monde chrétien, ils maintiennent des relations diplomatiques avec Pise et Gênes, favorisant ainsi le commerce.

Le centre de ce califat se trouve à Marrakech et une nouvelle cité palatiale est aménagée.

L’empire entier connaît un essor d’urbanisation. Des établissements émergent les uns après les autres, hôpitaux, madrasas – des collèges de sciences religieuses formant les élites du royaume –, ponts, hammam, parcs et jardins. Dans ce contexte, la grande mosquée et l’autorité représentant le sultan (Qasba) occupaient l’espace central. L’expression artistique est riche et se manifeste dans la rénovation des mosquées.

De cette époque, le visiteur pourra admirer à l’entrée du hall Napoléon le magnifique lustre millénaire de la mosquée d’al-Qarawiyyin restauré pour l’exposition. Le lustre, un vrai chef d’œuvre doté de 520 godets à huile étagés, est construit sur la base d’une haute coupole à douze pans et à plateau, englobée dans un cône au sommet percé, sur lequel s’empilent neuf couronnes à luminions. Dans le temps, il fallait cinq cruches d’huile pour l’allumer. Un autre lustre d’une époque plus tardive attend le visiteur, le cœur fut une cloche d’église prise par le sultan Abu al-Hasan en 1333 lors de la bataille de Gibraltar.

Le coffret à ferrures ornementales, fait d’os, de cuivre doré et de bois et datant de la fin du XIIe début XIIIe, surprendra également le visiteur par la finesse de ses petites fenêtres et son couvercle ajourés, telle une délicate dentelle mise en contraste avec les surfaces pleines, où les inscriptions et les motifs végétaux sont peints à l’or.

La chute

À la fin du règne des Almohades, le champ politique maghrébin se partagera en trois dynasties dont les Mérinides qui régneront au Maghreb al-Aqsa (actuel Maroc). Les Mérinides conserveront les mêmes fondements du pouvoir au Maroc, appuyés sur le rite malékite et la doctrine achâarite, lesquels, alliés à des courants soufis sunnites, ont formé la base de l’identité marocaine actuelle.

Les Mérinides choisiront Fès comme capitale et y construiront des madrasas, une sorte d’« écoles supérieures » aux admirables décors. La dynastie des Mérinides marquera à la fois l’apogée et le déclin de cette ère glorieuse et sophistiquée de l’Occident islamique. Avec l’avancée des chrétiens d’un côté et la peste noire de l’autre, elle s’éteindra au XVe siècle.

 

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