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Un «circuit Mégapoles» Bombay, Hyderabad et Madras

Écrit par Marie-Noëlle Delfosse, Epoch Times
07.12.2014
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  • Bombay, capitale économique, a repris le nom de Mumbai en 1995. (MND)

Bombay

La capitale économique du pays a officiellement repris le nom de Mumbai en 1995. La plus grande ville de l’Inde est, à l’origine, une agglomération de sept îles qui comptaient peu, jusqu’à ce qu’une princesse portugaise les amène en dot à la famille royale anglaise. Elles sont restées sauvages jusqu’au moment où les militaires ont décidé d’y construire un fort. La colonie anglaise vivra alors derrière son enceinte tandis que les Indiens demeuraient à l’extérieur. Au centre on stockait le coton fabriqué en ville. Les îles étaient étroites, alors l’armée anglaise décida de les agrandir et de les relier entre elles. Bombay fait aujourd’hui 86 km de long. Rejoindre son lieu de travail en ville peut prendre deux heures.

Au quartier des blanchisseurs on trouve, cantonnés en périphérie, 5.000 intouchables. Ils lavent les vêtements contre dix roupies la pièce, pour les fabricants et exportateurs de linge, mais aussi pour les touristes et les autochtones... On y aperçoit les premières motos Royal Enfield – louées aux touristes pour des itinéraires «vintage». Sur une série d’affiches, deux yeux posés sur des rails regardent un train qui se rapproche: «Don’t kill your eyes, give them». «Les ONG incitent les indiens à les donner après leur mort pour les greffes», explique notre guide Rakesh. Autrefois interprète de conférence, il parle un français parfait, c’est confortable car s’habituer à l’accent anglais des Indiens peut prendre du temps.

Sur le front de mer, The Queen Necklace (collier de la reine), quartier des buildings Art déco, est l’endroit où il faut être la nuit à Mumbai. Il a été gagné sur la mer et le port a été construit de l’autre côté, en eau profonde. Reliquat de la pudeur imposée à l’époque victorienne, les femmes indiennes restent vêtues sur la plage. La mer, en août, sert surtout à immerger les milliers de statues du Dieu Ganesh, lors de la fête qui lui est consacrée!

À l’approche de la gare centrale, qui a accueilli son premier train en 1854, l’architecture rectiligne du quartier moderne de Malabar laisse place au style néo-gothique du vrai Bombay des Indiens: «The Town», classé par l’UNESCO. «Néo car le rouge des pierres locales donne ici au gothique un style original», commente Ranesh.

Sur les hauteurs de la ville, les «tours du silence» ont été érigées par les Parsis. Ils ont fui l’Iran sous domination arabe au VIIIe siècle, persécutés pour leur pratique du  zoroastrisme. Ce culte qui vénère le feu interdit la crémation et les morts sont déposés dans ces tours où ils sont la proie des rapaces. Le corps se transforme retournant aux cinq éléments fondateurs... Personne ne pénètre ici, à l’exception du gardien. Des jardins suspendus ont été aménagés pour protéger les réserves d’eau voisines, car les rapaces lâchaient parfois leurs proies, polluant l’eau de la ville...

  • Les habitants d’Hyderabad aiment voir des touristes. (MND)

Hyderabad

Bâtie sur les rives de la rivière Musi et entourée de 140 lacs, ville-frontière entre le nord et le sud du pays, elle est la capitale du Télangana, 29e État créé en juin dernier par la division de l’Anda Pradesh. Avec 8 millions d’habitants, c’est la sixième mégapole indienne et celle dont la croissance est la plus rapide, tirée par les hautes technologies comme l’avait décidé, il y a 14 ans, l’actuel Premier ministre Modi. C’est la première ville musulmane du pays (10% des Indiens sont musulmans et 8% catholiques) et on est au royaume des nizams – pendant du maharadjah ou du pacha en terre d’Islam. Ils ont bâti leur fortune au XVIIe siècle avec le commerce des perles puis des diamants qui se marchandaient dans l’enceinte du fort. De la légendaire mine de Golconda, ont été extraits les plus gros diamants du monde et une malédiction semblait frapper ceux qui possédaient le Caïno – 440 carats. Ils mouraient de mort violente.  

Le Charminar, sorte d’arc de triomphe de 56 mètres de haut, posé sur quatre tours couronnées de minarets, abrite la plus ancienne mosquée de la ville. À l’heure de la prière, c’est le tohu-bohu du marché étalé à ses pieds et du Laad Bazar qui domine. On s’y laisse facilement happer par le marchandage des verroteries multicolores! Aujourd’hui, des estrades ont été installées en ville pour fêter le retour chez elle, dans ce district de Nizamabad, de la plus jeune fille au monde ayant gravi l’Everest. En 2013, une autre indienne, handicappée, l’avait conquis mais avec une seule jambe.

  • A Hyderabad, le fort de Golconda est très bien conservé. (MND)

«Hyderabad est absente de nombreux circuits touristiques, c’est pourtant une étape idéale quand on descend vers le Râjasthân», précise Rakesh. La visite des tombeaux de Qutub Shahi et du fort de Golconda n’en est que plus pittoresque. Séduits par les broderies Zardosi (à l’or et aux pierres précieuses), nous demandons à visiter un atelier. Vinita Pattie nous reçoit dans son Havelî, maison traditionnelle bâtie il y a 250 ans par sa belle famille, de la communauté des Marvasi (végétariens). À cette époque, les femmes écoutaient les conversations des hommes derrière les moucharabiehs. Aujourd’hui les hommes actionnent la pédale des machines à coudre dans l’atelier de Vinita qui crée des modèles pour la haute couture. Prendre le thé chez elle fait partie des visites privées proposées par notre  voyagiste VDM comme celle du centre de tissage de Suraiya Hasan. Agée de 77 ans, elle a créé pour les veuves – souvent placées au banc de la société en Inde – une école pour leurs enfants et un atelier où elle forme les mères et les emploie au tissage traditionnel. Comme Ghandi, elle rêve de revoir un métier à tisser dans chaque maison d’Inde...

  • Madras, haut lieu de l’architecture dravidienne. (MND)

Madras, alias Chennai

Elle fut baptisée ainsi par les Anglais en souvenir du pêcheur qui leur céda la plantation de bananes où ils ont bâti le fort Saint-Georges. Au début, seul l’intérieur des remparts s’appelait Madras et l’extérieur restait Chennai. Porte d’entrée de l’Inde du sud, la capitale du Tamil Nadu – 7 millions d’habitants et 35 km de circonférence – est une ville industrielle textile où sont fabriqués aussi Tuk-Tuk, taxis, chaussures et... 500 films Bollywood par an.

Sur la plage de Mérina – seconde plus longue au monde après Copacabana – les familles jouent sur la plage et ne demandent qu’à poser avec nous pour la photo. Mais personne ne se baigne, malgré l’eau tiède et peu profonde. Comme à Bombay, exposer son corps au soleil n’est pas dans la culture locale. La mousson sévit d’octobre à décembre et c’est ici, dans le golfe du Bengale,  que fut prononcé pour la première fois, en décembre 2004, le mot tsunami. Il tua 10.000 personnes entre Madras et Pondichéry et mit à jour de nouveaux vestiges...

  • Au Laad Bazar, difficile de résister à l’artisanat multicolore. (MND)

Certains bâtiments coloniaux comme la toute rose maison de la Glace où les Anglais conservaient les pains d’eau gelée, ou encore le palais de justice ont été restaurés par les institutions qui les occupent, mais la majorité est à l’abandon. Ainsi, l’UNESCO veille surtout à ce que les plus anciens, comme les palais des nababs, ne soient plus détruits. On vient principalement en Inde du sud pour l’architecture des dravidiens – premiers habitants de l’Inde – car leurs temples construits loin des villes de pouvoir, ont été épargnés par les invasions mongoles, musulmanes et anglaises.  Le crâne rasé des enfants – leurs cheveux ont été offerts aux dieux – est couvert d’une poudre jaune qui les protège du soleil. La médecine ayurvédique aussi, bien cachée dans la chaîne des Ghats, est restée vivante et l’Inde – mais aussi l’Occident – redécouvre ce savoir conservé par les tribus du sud. La danse, porte d’entrée des plateaux de cinéma, a aussi de nouveau la cote chez les filles.

Une file interminable s’est formée devant l’ambassade des États-Unis. 50.000 ingénieurs informaticiens sortent chaque année des universités indiennes et ils veulent tous faire leur master aux États-Unis et rester y travailler. Ils obtiennent facilement le visa. C’est le cas du fils de notre guide Thiyu. «Il a 25 ans et à ses prochaines vacances nous lui présenterons la femme que nous lui avons choisie... J’ai déjà commencé à acheter les saris tissés à l’or à Kanchipuram que j’offrirai aux femmes de la famille pour la cérémonie»... Belle image de l’Inde «moderne», cette jeune femme a été choisie selon son horoscope, mais la pré-sélection a été faite… sur Internet!

INFOS PRATIQUES

Y aller: Compagnie Jet Airways

Chaque jour, deux vols directs Paris-Bombay en Airbus A330 en code share avec Air France. Son réseau domestique dessert Delhi, Madras, Bangalore, Goa... Aller-retour à partir de 823 € TTC en classe économique et 3.821 € TTC en Première. Celle-ci présente des sièges inclinables qui se transforment en lit et une cuisine gastronomique élaborée par le Chef étoilé Yves Mattagne. Les repas y sont servis sur nappe! Rés.: 01 49 52 41 15 ou paris@jetairways.com

La compagnie a aussi 7 vols avec escale (à Bruxelles, ou Londres ou Abu Dhabi) vers Bombay et Delhi. Toutes les combinaisons d’itinéraires sont possibles au même tarif.

Forfait «voyageurs du Monde» correspondant à cet itinéraire: 7 nuits en hôtel TAJ avec petit-déjeuner, transferts, transports, excursions, les entrées pour les visites des monuments, les guides locaux parlant anglais ou français, les vols internationaux et intérieurs Jet Airways: 3.500 € par personne en chambre double de mai à septembre) et 5.800 € d’octobre à avril. Rens.: 0184172164 et www.voyageursdumonde.fr.

Les hôtels TAJ: Créé en 1903, Taj Hotels Resorts & Palaces est l’un des principaux groupes hôteliers d’Asie. Il fait partie du Tata Group, le premier groupe industriel indien. Dix pour cent de ses hôtels indiens sont d’authentiques palais situés dans différentes provinces comme le Taj Lake Palace à Udaipur, un palais de marbre semblant flotter comme par magie sur le lac Pichola, le Rambagh Palace à Jaipur, cerné par 19 hectares de jardins ou l’Umaid Bhawan qui surplombe la ville bleue et où réside toujours l’actuel maharajah de Jodhpur. 

www.tajhotels.com

 

 

 

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