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Carène Souhy, la magie de l’éphémère

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
01.03.2014
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  • Brume sur lac France. (Carène Souhy)

Carène Souhy saisit la magie de l’instant. À l’ère de la technologie numérique et du Photoshop où il suffit d’avoir un Smartphone pour devenir photographe.

Carène Souhy a choisi le travail à l’ancienne, à l’argentique donc, avec un appareil classique et de la pellicule. Le développement en chambre noire lui procure la joie de la surprise, de la découverte: sans retouche, sans recadrage, on est assuré d’avoir une image authentique.

«Cette technique est une évidence pour moi. Nous capturons un instant qui n’aura plus jamais lieu. La chimie du procédé photographique me fascine et j’aime cette idée de figer quelque chose de fugace sur une pellicule», dit-elle.

Forcément, la photographe doit aiguiser sa sensibilité à la chimie ou plutôt à l’alchimie. Par un acte de magie, Carène Souhy transforme la matière en souffle originel: celui qui relie les choses et les êtres dans l’univers et convertit le regard en pur moment de contemplation.

Contemplation

«La photographie me permet d’écrire en images. Lorsque je prends une photo, mon esprit se vide, c’est une forme de méditation. Parfois, je ressens le "sentiment océanique", notion inventée par Romain Rolland.»

Que ce soit dans ses paysages embrumés évoquant les estampes chinoises, ou en milieu urbain, dans les couloirs d’hôtels démodés ou de vieux appartements, l’absence invite au recueillement. Son instant figé devient fluide, refusant de se définir. Il nous oblige à admettre qu’aucun moment ne sera plus pareil à celui qui le précède, comprendre que notre vie est un perpétuel voyage, et le grain de sable que nous sommes dans l’immense univers. La photo prise à Mar del Plata en Argentine, lieu de tourisme, illustre bien l’éphémère de notre existence. L’homme minuscule dans l’eau, la civilisation toute jeune comparée à l’océan nous dit que tout cela a commencé un jour et disparaîtra un jour avec les vagues.

  • Forêt. Thaïlande. (Carène Souhy)

«Je suis inspirée par le brouillard. J’aime ces ambiances où le paysage, les villes, les silhouettes, jouent à cache-cache. En une seconde, nous pouvons avoir une partie qui se découvre laissant apparaître d’autres formes. Il y a aussi le vide, l’absence… La poésie du quotidien. Je suis également fascinée par la découverte de nouveaux pays, de nouvelles cultures.»

Voyage

Les photos des voyages, c’est aussi la joie des couleurs flamboyantes, d’un monde au seuil de la consommation (en Inde), généreux et accueillant, c’est le mouvement, l’action, l’étonnement. Revisité par Carène Souhy, dans l’ouvrage Paris en 50 chansons de Bertrand Dicale édité chez Tana éditions, la capitale française devient, elle aussi, un lieu de voyage, de charme, de moments inattendus, de visions inhabituelles.

«Je me suis baladée dans les rues à différentes heures en ayant les chansons en tête. Des scènes se présentaient à moi et je les capturais. Habitant cette ville depuis longtemps, cela m’a permis de l’appréhender différemment.»

Son prochain projet se réalise autour des femmes enceintes. Un sujet qui l’interpellait par sa beauté. «C’est un moment particulier de la vie, éphémère, beau.»

Son rêve: reprendre la route, pour le compte d’un éditeur, en Amérique du Sud par exemple où elle pourrait jouer de sa passion pour ce qui attire son regard… et le nôtre. À suivre.

Pour en savoir plus: www.carenesouhy.com

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