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La Seine-Saint-Denis, un département de contraste

Écrit par Sarita Modmesaïb, Epoch Times
11.04.2014
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  • La Basilique Saint-Denis dans la ville éponyme montre le contraste du département de la Seine-Saint-Denis entre réalités historique, culturelle et économique. (François Guillot/AFP/Getty Images)

Quand on parle de la Seine-Saint-Denis, beaucoup pensent aux cités de banlieues situées au nord-est de la capitale où grisaillent bitume et barres d’HLM rythmant le quotidien. Il est un fait avéré que depuis des décennies, on distingue traditionnellement deux zones socio-culturelles autour de Paris: une banlieue de l’ouest et du sud, économiquement plus aisée, et une banlieue du nord et de l’est, connaissant une situation plus précaire. Pourtant, la Seine-Saint-Denis recèle des trésors du patrimoine historique allant de la demeure des rois de France aux vestiges de l’ère industrielle; ainsi que des projets plus récents attestant du potentiel économique du département.

Une histoire dépassant les limites de la région

Département jeune, n’existant que depuis une quarantaine d’années, la Seine Saint Denis doit pourtant son nom à l’un de ses monuments dont le poids historique dépasse largement les limites de la région. La basilique de Saint-Denis, abritant la sépulture de Saint-Denis (considéré comme le premier évêque de Paris) est aussi la nécropole des Rois de France. En effet, construite sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, la Basilique fut d’abord un lieu de pèlerinage pour les croyants catholiques venus se recueillir devant la sépulture du martyr Saint-Denis, avant de devenir le symbole de la puissance divine des Rois de France : Pépin le Bref s’y fait ainsi sacrer roi en 754 et la plupart des Rois de France y sont enterrés, depuis Clovis, premier roi Chrétien, jusqu’à Louis XVI et Marie-Antoinette.

Au siècle dernier, Saint-Denis a connu tout comme d’autres villes limitrophes, les conséquences d’une désindustrialisation massive, notamment dans le domaine de la métallurgie, entraînant chômage et précarité. En effet, le nord de Paris étant plus favorable à l’installation de voies ferrées et de canaux du fait des plaines, les villes de cette zone furent rapidement dédiées dès le XIXe siècle, à l’industrie de transformation des matières premières, attirant une main-d’œuvre nombreuse et peu qualifiée, et créant ainsi de nombreuses «villes ouvrières». Le sud du département est demeuré davantage résidentiel avec des villes telles que Le Raincy, dont les allées verdoyantes regorgent de petits manoirs qui n’ont rien à envier aux plus prestigieuses villes de l’ouest de Paris. C’est donc encore une fois l’histoire et les conditions géographiques qui permettent de comprendre le façonnage des zones urbaines de la région.

Des défis à relever aujourd’hui

Avec un taux de chômage de 13,3%, le plus élevé d’Ile-de-France, le département fait face à de véritables défis afin d’améliorer les conditions de vie des quelque 1,2 million d’habitants de la Seine-Saint-Denis. Parmi eux, 30% ont moins de 20 ans, une population jeune porteuse d’un dynamisme propice au réseau associatif et à la création d’entreprise. 31% de la population étant d’origine étrangère, la Seine-Saint-Denis est un véritable carrefour culturel où langues, traditions culturelles et religions se côtoient et se mélangent chaque jour.

La présence de structures importantes telles que l’aéroport de Roissy ou le pôle industriel et tertiaire de La Plaine Saint-Denis (studios d’enregistrement, commerces de gros, zones d’activités, etc.) présage d’une attractivité croissante pour entreprises. En effet, avec un PIB proche de 2,5% du PIB national, la Seine-Saint-Denis se classe au deuxième rang des départements les plus riches du pays.

C’est aussi l’un des départements bénéficiant le plus des conventions et dispositifs liés aux politiques de la ville: Zone Franches Urbaines (ZFU) favorisant l’implantation des entreprises grâce aux exonérations de taxes, Zones d’Éducation Prioritaires (ZEP) conférant davantage de ressources humaines et matérielles pour l’éducation des jeunes, Projets de Rénovation Urbaine (PRU) et Maisons de l’Emploi. Le faible niveau de qualification des jeunes, dû souvent à un échec scolaire récurrent, nécessite encore de rendre attractif ce département considéré comme étant le pire par la majorité du corps enseignant.

Ces dispositifs visant à désenclaver les cités et enrailler un taux de chômage élevé dans les quartiers connaissant régulièrement des situations explosives nécessitent encore des améliorations. Notamment dans le domaine des transports collectifs, essentiels pour accéder à l’emploi. Le Projet de Grand Paris Express, avec la construction d’une ligne de métro automatique de rocade desservant plus de 72 gares autour de Paris, pourrait ainsi contribuer à ces avancées. Les futures lignes 15, 16 et 17, prévues entre 2018 et 2030, desserviront entre autres, plusieurs villes de la Seine-Saint Denis telles que la ligne 16 qui reliera Noisy-Champs à Saint-Denis Pleyel, en passant par Le Bourget. Un pas vers l’avenir pour une région empreinte de son histoire où les initiatives et les projets régionaux visent à reconstruire sur les zones industrielles du siècle dernier.

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