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Des haies, en ville comme à la campagne

Écrit par Sandra Kunzli, Epoch Times
08.05.2014
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  • La haie champetre demande un savoir-faire et fait l objet d une reglementation qu il est parfois important de connaitre. (Lamiot/WIKIMEDIA)

En ville, les vertus des haies sont multiples: elles préservent notre intimité, ravissent notre regard, coupent le vent, luttent contre l’érosion et sont une source nutritionnelle pour les oiseaux… Quant à sa grande sœur, la haie champêtre, elle requiert des techniques particulières et fait l’objet d’une réglementation qu’il est important de connaître.

Étroitement liées à l’histoire de l’agriculture et à la domestication des animaux, il semblerait que les premières haies datent du Néolithique. Matérialisées par du bois coupé, des levées de terre ou des murets, eux-mêmes colonisés par des aubépines, des ajoncs, etc. Au Moyen-âge, nos paysages ont été marqués par des haies vives ayant pour but de parquer les animaux d’élevage.

C’est au XVIIIe siècle que le bocage se développe réellement et ce, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. La modernisation, l’intensification de l’agriculture, la vulgarisation de la tronçonneuse et le manque de considération pour le patrimoine paysager sont les principales raisons d’une importante régression des bocages depuis les années 50.

Jusqu’aux années 90,600 000km de haies ont été arrachés, entraînant l’érosion des sols, la pollution des cours d’eau par les pesticides, les inondations et aussi la disparition de nombreux oiseaux autochtones et migrateurs.

C’est à partir des années 70, que des agriculteurs ont lancé une dynamique de plantation représentant environ 1.000 à 1.500 km de nouvelles haies chaque année dans l’Ouest et le Sud-Ouest de la France.

La haie, une évidence négligée?

Par récurrence visuelle ou habitude culturelle, nous avons tendance à reproduire le schéma du voisin, ce qui se traduit bien souvent par des haies de thuyas. Ainsi, de ville en ville, de banlieue en banlieue, de village en village, nous assistons à l’édification de fortes barricades qui se dressent, compactes, denses, impénétrables et au final, étouffantes et sans vie.

De prime abord, nous pensons atteindre le résultat escompté, mais la monoculture porte avec elle son lot d’inconvénients dont la lassitude visuelle.

Car si l’homme a besoin de verdure, il a besoin également de nuances, de formes, de changements. Il aime être étonné et surpris par les beautés que nous offre la nature. De plus, une personne touchée par la beauté de son jardin aura plaisir à y passer plus de temps.

Outre l’aspect esthétique, privilégier différentes variétés donne aux plantes la force de combattre les maladies, les parasites et les ravageurs, et chaque variété a sa particularité au sein de son biotope.

Les feuillages des arbustes champêtres amèneront la matière organique nécessaire à leur développement et indispensable à la qualité de la terre, permettant également les échanges gazeux entre l’atmosphère et la terre, ainsi que l’infiltration de l’eau vers les nappes phréatiques. Leurs fleurs et fruits constitueront la nourriture des insectes et des oiseaux qui pourront aussi y nicher. Le mélange des arbres et des arbustes fournira des abris aux différentes espèces animales.

Tailler à bon escient

Attention aux tailles trop sévères. Chaque année, en croyant relancer le développement de nouvelles branches et la floraison de l’année suivante, on risque d’affaiblir les arbustes. Or, ils n’ont pas besoin d’être taillés aussi souvent. Au contraire, à moyen terme, la taille excessive  augmente le risque de parasites et peut causer un déséquilibre car la plante dépensera alors  trop d’énergie à guérir ses blessures et à redémarrer.

Pour autant, la taille reste inévitable afin de maintenir la haie dans des proportions raisonnables et tolérées par la loi. Réalisée au moment opportun en fonction de l’essence de la plante, la taille se révèlera indispensable pour densifier et renforcer la haie. Garder une forme naturelle et enlever le bois mort et bien s’informer car certains arbustes se taillent en automne, d’autres au printemps.

Concernant l’arrière-plan de votre jardin, osez des mélanges de bouleau, chêne, cormier, sorbier, alisier, églantier, noisetier, érable, sureau, tilleul, aubépine, saule, charmille, buis, frêne, noyer, châtaignier, hêtre, if, chèvrefeuille, clématite, figuier et quelques fruitiers de variétés anciennes avant de placer des végétaux plus décoratifs au premier plan. Ainsi, les buddleias attireront les papillons, choisissez les osmanthus pour les fleurs, les seringats pour le parfum et les rosiers pour la douceur et le raffinement…

La haie, la loi et le voisinage

Si la haie mesure moins de 2m de hauteur, la loi demande de laisser 50 cm entre la clôture et les arbustes. Si elle dépasse 2m, il faut alors au moins 2m afin de laisser un passage entre le grillage et la clôture. Dans tous les cas, un voisin peut exiger les 2m légaux. Une haie en limite de propriété sera considérée comme mitoyenne.

Quoi qu’il en soit, souvenez-vous qu’un bon compromis vaudra toujours mieux qu’un mauvais procès. À la suite d’une décision de justice, l’arbre ou la haie seront toujours les premières victimes.

Pour en savoir plus:

Plantez votre haie naturelle de Rémy Bacher et Yves Perrin, éditions Terre vivante

QUE DIT LA LOI?

Article 672 du Code Civil Créé par Loi 1804-01-31 et promulguée le 10 février 1804: «Le voisin peut exiger que les arbres, arbrisseaux et arbustes, plantés à une distance moindre que la distance légale, soient arrachés ou réduits à la hauteur déterminée dans l’article précédent, à moins qu’il n’y ait titre, destination du père de famille ou prescription trentenaire.

Si les arbres meurent ou s’ils sont coupés ou arrachés, le voisin ne peut les remplacer qu’en observant les distances légales.»

Article 673 créé par Loi 1804-01-31 promulguée le 10 février 1804: «Celui sur la propriété duquel avancent les branches des arbres, arbustes et arbrisseaux du voisin peut contraindre celui-ci à les couper. Les fruits tombés naturellement de ces branches lui appartiennent.

Si ce sont les racines, ronces ou brindilles qui avancent sur son héritage, il a le droit de les couper lui-même à la limite de la ligne séparative.

Le droit de couper les racines, ronces et brindilles ou de faire couper les branches des arbres, arbustes ou arbrisseaux est imprescriptible.»

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