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Faire son compost

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
10.06.2014
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Composter les matières organiques au lieu de les mettre aux poubelles comporte de nombreux avantages, autant sur le plan écologique que sur le plan économique. Alors, pourquoi ne pas vous y mettre?

Pour quelles raisons composter?

Près de 30 % du contenu d’une poubelle est en fait de la matière organique (épluchures de fruits et légumes et des résidus de jardin) qui pourrait être compostable et redevenir une terre fertilisante. «Envoyer toute cette matière organique au site d’enfouissement représente un danger potentiel», souligne Justin Verville Alarie, chargé de projet pour les volets propreté, compostage et qualité de vie à l’écoquartier Peter-McGill.

  • Le compost, une fois prêt, ressemble à de la terre. Il faut séparer le compost des éléments qui ne sont pas encore décomposés avant de l’utiliser. (Terres en ville)

«Premièrement, quand la matière organique se décompose dans un site d’enfouissement, elle va émettre beaucoup de gaz à effet de serre, de méthane, ce qui n’arrivera pas avec le compost, parce que ce sont deux processus différents de décomposition.» Ensuite, la décomposition de ces matières au site d’enfouissement produit un liquide, le lixiviat, qui s’infiltre dans le sol et risque de contaminer les eaux souterraines.

Selon le site Web de l’organisme Terres en ville, le compost produit chaque année par une famille de quatre personnes avec ses épluchures de fruits et légumes ainsi que ses résidus de jardin serait l’équivalent de 150 à 200 $ d’amendements, s’il fallait les acheter. En compostant ces matières au lieu de les envoyer dans un site d’enfouissement, vous ralentissez l’augmentation des taxes.

Différentes façons de composter

Il existe différentes manières de composter, à différentes échelles.

À la maison, que ce soit dans sa cuisine ou dans son jardin, on peut envoyer ses matières organiques pour être compostées par des méthodes industrielles de fermentation.

À l’intérieur de votre maison, vous pouvez faire du vermi-compostage, c’est-à-dire donner vos épluchures directement à des vers de terre dans un bac. La majorité des gens qui font du compost le font dans leur jardin.

À Montréal, plusieurs autres options s’offrent à ceux qui veulent composter. Il y a par exemple l’organisme Compost Montréal, qui offre un service payant de collecte de matières compostables. Dans certains quartiers, un projet pilote de collecte à domicile a été mis en place par la Ville de Montréal, avec l’ambition de l’étendre à tous les quartiers résidentiels. Dans ces deux cas, il s’agit simplement de mettre son petit bac à compost sur le bord de la rue le jour de la collecte.

La plupart des écoquartiers de Montréal proposent de participer au compost communautaire, ce qui donne non seulement l’occasion de revaloriser les matières organiques, mais aussi d’apprendre à faire du compost puisqu’il s’agit d’un projet participatif. «À différents endroits dans le quartier, on installe des sites de compost communautaires. […] Les gens sont vraiment appelés à s’impliquer dans l’entièreté du processus. Ils viennent à l’écoquartier, on les forme à séparer leur matière, mais aussi à faire vivre un compost», précise M. Verville Alarie.

Composter dans son jardin

Le composteur

  • Ce modèle de composteur écologique en bois est conçu pour une famille nombreuse, ou encore pour une école de 150 élèves. (Terres en ville)

En ville, il est nécessaire de disposer d’un composteur si vous voulez faire du compost à l’extérieur. En effet, l’un des gros enjeux des villes est la lutte aux animaux tels que les petits rongeurs, les ratons laveurs, les mouffettes, etc. Pour éviter de les attirer avec vos résidus, il suffit de doubler l’intérieur du composteur avec du grillage à poule.

Il existe des composteurs en bois et d’autres en plastique. Les modèles en bois sont généralement plus esthétiques et la plupart disposent d’au moins deux sections : une pour le compost en cours, une autre pour y transférer le compost déjà prêt. À cela s’ajoute parfois une troisième section pour y entreposer les résidus de jardin.

Il est possible de construire son propre composteur en bois. Si vous préférez en acheter un, les composteurs les moins chers coûtent environ 80 $. Plusieurs municipalités offrent des subventions aux résidents : par exemple, les écoquartiers de l’arrondissement de Ville-Marie permettent d’acquérir un composteur au prix de 25 $, ou encore la Ville de Laval vous rembourse jusqu’à 50 $ sur l’achat de votre composteur domestique.

Où installer son composteur?

Il est possible d’en installer un même sur un terrain minuscule. Ce qui est important, c’est de pouvoir mettre son composteur en contact direct avec le sol, pour que tous les micro-organismes puissent venir habiter le compost.

Il est important de placer votre composteur à un endroit où il sera facilement accessible toute l’année, puisque même si les matières organiques ne se décomposent pas dans les températures froides, vous pouvez quand même continuer à les y déposer.

L’idéal est de trouver un endroit où le composteur ne serait ni trop au soleil ni trop à l’ombre. Il faut en effet que le compost ne soit ni trop sec ni trop humide pour bien décomposer les matières organiques et ne pas produire de mauvaises odeurs.

Comment procéder?

La majorité des gens qui font du compost dans leur jardin commence par collecter les résidus de fruits et légumes dans un pot fermé, dans la cuisine, et ne va le vider dans le composteur que lorsque celui-ci est plein.

Tout l’art de produire de «l’or brun» consiste en grande partie à bien gérer les deux types de matières que l’on met dans son composteur : les matières organiques humides, aussi appelées «matières vertes» (par exemple les épluchures) riches en azote, et les déchets secs nommés «matières brunes» (comme les feuilles d’arbre séchées ou le gazon sec) riches en carbone. Pour un bon équilibre dans le compost, la proportion devrait être en général d’environ 2/3 de matière verte pour 1/3 de matière brune.

Les deux types de matières doivent être mélangés régulièrement, et le compost doit être aéré à l’aide d’une pelle ou d’un aérateur. «Ça demande moins d’efforts pour aérer. C’est un peu comme une perche avec des oreilles rétractables. Quand on insère la perche, les oreilles se collent contre le mat et, quand on tire, elles se déploient et ça permet de soulever la matière», explique le chargé de projet de l’écoquartier Peter-McGill.

Ces manipulations sont très importantes : grâce à elles, les matières organiques se décomposent bien, sans odeurs. «Un compost qui va bien ne dégage pas d’odeur. Si c’est équilibré, ça va avoir une odeur de terre fraîche», affirme celui qui donne régulièrement des ateliers sur le sujet.

Que puis-je composter?

Chacun a sa propre recette pour faire son compost et les opinions divergent au sujet de ce qu’on peut y mettre et ce qu’il faut éviter. Toutefois, la majorité s’entend que, pour être sûr de bien réussir son compost, il vaut mieux s’abstenir d’y mettre tout ce qui est d’origine animale : résidus de viande et de poisson, produits laitiers, etc. Il vaut également mieux ne pas y déposer de corps gras tels que l’huile, les excréments d’animaux et d’oiseaux ainsi que les résidus vinaigrés, les noyaux d’avocats et même le riz, les pâtes et le pain. En effet, «même le pain, il faut faire attention, parce que s’il ne se décompose pas assez rapidement, ça peut moisir, la moisissure dégage des spores qui sont nocives pour la santé», conseille Justin Verville Alarie, qui prône un risque zéro, en particulier pour les débutants.

Il est possible d’y composter tous les résidus de fruits et de légumes, le marc de café et les filtres à café, les feuilles de thé même dans leur sachet, les coquilles d’œufs écrasées, du bran de scie, des feuilles mortes et des plantes mortes avec leur terre. Faites attention toutefois à ne pas y mettre de plants malades pour ne pas propager de maladies, ni les mauvaises herbes montées en graine.

Sachez que plus les morceaux que vous mettez dans votre compost sont petits, plus vite le compost sera prêt. Certains jardiniers experts arrivent à l’obtenir en deux à trois mois avec des techniques spéciales, mais généralement il vaut mieux compter de six mois à un an pour recueillir le précieux «or brun».

Filtrer son compost

Voici le dernier conseil du spécialiste du compost à l’écoquartier Peter-McGill : «pour pouvoir utiliser le produit fini, c’est important de le filtrer, donc de le tamiser. Nous avons fabriqué des tamis avec un cadre en bois et du grillage de poule, le même qu’à l’intérieur de nos composteurs. Cela permet de séparer le compost qui est prêt et de remettre ce qui n’est pas encore décomposé dans le prochain compost.»

 

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