Plus de 1 300 spectacles sont à l’affiche du festival OFF, parsemés dans toute la ville, dans des caves, de petites salles ou des théâtres plus spacieux. Le festival OFF est devenu l’un des plus grands festivals de compagnies indépendantes. La diversité est riche et étourdissante. Cette année, le OFF accueillit quelques stars comme Sergi Lopez ou Dominique Pinon et Francis Lalanne. Epoch Times pose son regard sur trois artistes moins connues du public français.

Dans le OFF, le spectateur pourra rencontrer Sun Li Tsuei, une grande artiste taïwanaise imprégnée de la culture traditionnelle chinoise et du pantomime de Marcel Marceau et de Jacques Lecoq.

Le Mangeur de lotus

Le Mangeur de lotus est un spectacle de théâtre corporel inspiré par l’épisode des Lotophages dans l’Odyssée. Ulysse arrive sur une île dont les habitants, les Lotophages, mangent le délicieux lotus, le fruit de l’oubli.

En 1999, Sun Li Tsuei fonde le Shang Orientheatre à Taipei, influencé par la calligraphie, les arts martiaux et la Ya Yue, danse ancienne de la cour impérial. Depuis 2004 Sun Li participe au festival d’Avignon.

Quand Sun Li monte sur scène, un silence absolu envahit la petite salle de la Roquille. Le temps s’arrête. Sun Li se concentre. Chaque pas, chaque sourire devient un rituel, une méditation. La respiration lourde de quelques spectateurs résonne dans la pièce où seul un projecteur illumine le visage, le corps de Sun Li Tsuei, tout de blanc vêtue sur un fond de décor noir. Les spectateurs n’osent plus respirer, craignant de rompre le charme. Le personnage qu’elle incarne sourit, il a peur, il est enchanté. Les émotions émergent du fond de son corps pour l’envahir lentement.

«La respiration est la base de tout mouvement, il faut d’abord trouver le centre de soi-même. Tous les mouvements, toutes les émotions doivent venir de cette racine. En se positionnant dans le centre, on est à la fois ici et ailleurs. En Chine, il y a le taoïsme et le Zen où tout part du vide. Quand on peut comprendre le vide, après on peut faire des choses, on peut avoir rien et tout en même temps».

Le Mangeur de lotus tous les jours à 19h jusqu’au 27 juillet, salle Roquille. Tel: 04 90 16 09 27

«Viens voir les musiciens, voir les comédiens…»

Dans les rues de la vieille ville, nous rencontrons des clowns, des jongleurs, des chanteurs ou des poètes, prêts à nous déclamer leurs vers et à composer un poème à la demande.

Les Murs ont des étoiles au Verbe Fou

10h45, c’est de bonne heure pour voir une pièce dans un festival qui vit la nuit. Le théâtre du Verbe Fou accueille Armelle Chitrit avec Les Murs ont des étoiles, «un spectacle pour mettre debout la poésie» selon ses termes. Elle présente une récitation de poèmes accompagnée par une danseuse qui, sourde de naissance, les traduit en langage des signes ou par des séquences dansées.

Les deux femmes raniment la poésie, nous donnant envie de relire les bons vieux vers de Verlaine, Pessoa, Fondane, Baudelaire, Rimbaud, Desnos, Jabès, Mandelstam et de découvrir ceux d’Armelle Chitrit, «votre serviteuse». Le spectacle procure une grande joie aux initiés tout en mettant la poésie à la portée de tous. Avec Armelle Chitrit et Thumette Léon, la poésie prend des couleurs; bleu ciel, rouge framboise, jaune citron: on la goûte, on la sent, on la voit glisser, taper, caresser, s’envoler, tomber et se relever. Les mots coulent, dansent, s’arrêtent net, puis reprennent leur chemin vers l’inconnu.

Tous les jours au théâtre du Verbe Fou à 10h45 ou au Centre européen de la poésie d’Avignon le samedi 26 juillet de 17h à 19h à l’occasion de la carte blanche à Armelle Chitrit. Sera présente également la danseuse Isabelle Turong.

Avignon On and Off: In Avignon

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