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Le Livre blanc éveille la méfiance de Taïwan

Écrit par Gu Chunqiu, Epoch Times
07.07.2014
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  • 12 juin 2014: Un militant distribue des tracts demandant aux habitants de Hong Kong de voter lors du referendum du 22 juin au sujet du suffrage universel. Un Livre blanc sur Hong Kong publié par le régime chinois semble avoir éveillé l’intérêt des citoyens pour ce referendum, tandis que Taïwan semble vouloir se distancier encore de la Chine. (Philippe Lopez/AFP/Getty Images)

Un Livre blanc, destiné à étouffer les espoirs démocratiques de Hong Kong, a alarmé Taïwan et a repoussé ses habitants un peu plus loin de la République populaire de Chine.

Le 10 juin, le Bureau d’information du Conseil d’État, aussi appelé Bureau de la propagande à l’étranger, a publié un Livre blanc de 23.000 mots au sujet du principe «un pays, deux systèmes» qui gouverne les relations de Hong Kong avec la Chine.

Selon ce document, Hong Kong ne jouit d’aucune autre autonomie que celle que le régime chinois veut bien lui concéder. La compréhension du principe «un pays, deux systèmes» codifié dans la Loi fondamentale de Hong Kong – sa constitution – a soudain été reconsidérée comme étant provisoire.

Cette affirmation de l’autorité du régime chinois se voulait être un coup de semonce à l’encontre d’un mouvement démocratique bourgeonnant à Hong Kong.

Le 4 juin, une semaine avant que le document ne soit publié, environ 180.000 personnes avaient participé à une veillée aux chandelles dans le Parc Victoria à Hong Kong pour marquer le 25e anniversaire du massacre sur la Place Tiananmen de Pékin.

Le 20 juin, les Hongkongais ont commencé à participer à un referendum en ligne destiné à mesurer le soutien de la population envers le suffrage universel, le principe d’une personne, une voix.

Le 1er juillet, une grande marche pour la démocratie a rassemblé plus de 500.000 personnes. Enfin, le mouvement «Occupy Central» prévoit de remplir le quartier des affaires au centre de Hong Kong de manifestants appelant au droit d’élire ceux qui les représenteront.

Wang Dan, exilé de Chine après les manifestations de la Place Tiananmen en 1989 et enseignant actuellement à Taiwan, a partagé sur sa page Facebook que le ton emprunté dans le Livre blanc était «dur et arrogant». Wang Tan a ajouté que ce Livre blanc vise à empêcher les gens de se joindre au mouvement pour la démocratie ou au mouvement «Occupy Central».

La tentative de réprimer l’appel des Hongkongais à la démocratie pourrait bien n’avoir fait que l’enflammer. Le premier jour du referendum, 400.000 personnes ont voté, malgré les tentatives de pirater du site web.

Un choc

En réalité, Hong Kong n’était pas le seul territoire à s’intéresser si vivement au destin du principe «un pays, deux systèmes».

Le régime chinois essaie depuis longtemps et sur de multiples fronts de séduire ou de forcer l’île de Taïwan, qu’il considère comme une province dissidente, à rejoindre la Chine.

Taiwan bénéficiant d’une démocratie forte, les projets de réunification se sont souvent tournés vers Hong Kong comme modèle. Hong Kong semble offrir un exemple d’une population qui a protégé ses droits fondamentaux tout en étant gouverné par la République populaire de Chine.

De tels espoirs ont été rejetés après la publication du Livre blanc. Selon Voice of America, ce document a choqué Taïwan.

Le Dr Huang Kuo-Chang de la prestigieuse Academia Sinica (Académie chinoise) de Taïwan, a expliqué que Taïwan ne pourrait désormais jamais plus accepter le principe «un pays, deux systèmes» comme base de réunification avec la Chine.

Selon le professeur, le Livre blanc traitant de Hong Kong représente une violation publique de la Déclaration commune sino-britannique, le traité de 1984 qui établit les termes de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la République populaire de Chine.

Le 11 juin, le jour suivant la publication du document, le régime chinois a davantage irrité l’opinion publique à Taïwan: la porte-parole du Bureau de la propagande étrangère a dit que l’avenir de Taiwan devrait être décidé par les 1,3 milliard d’habitants de la Chine.

Wu Jau-Shieh, Secrétaire général du Parti démocrate progressiste et figure de proue de l’opposition au Président de Taïwan Ma Ying-Jeou, a immédiatement appelé ce dernier pour qu’il clarifie sa position.

Wu Jau-Shieh a souligné que lorsque Ma Ying-Jeou s’était présenté aux élections présidentielles en 2008, sa position était que l’avenir de Taïwan devrait être décidé par ses 23 millions d’habitants. Avait-il changé de point de vue depuis?

Le soir du 11 juin, le Bureau présidentiel de Taïwan a répondu que le Président n’avait pas changé d’avis. «En accord avec la Constitution de la République de Chine (Taïwan), l’avenir de Taïwan devrait être décidé par ses 23 millions d’habitants.»

Sur la défensive

Le Dr Tung Li-Wen, un professeur de l’École supérieure de la sécurité publique de l’Université centrale de la police, a dit que les Taïwanais devraient reconsidérer la relation qu’ils veulent avec la Chine après avoir été témoins des tromperies, du total irrespect des lois et des procédures et de l’attitude grossière de la Chine sur la question de Hong Kong.

Selon le Dr Huang Kuo-Chang, la publication du Livre blanc indique que la réunification de Taïwan et de la Chine mettrait la démocratie de Taïwan en danger.

Selon le Dr Huang, Taïwan et la Chine reposent sur des valeurs totalement différentes. La Chine règne de façon oppressive et réprime les opinions indépendantes, tandis que Taïwan respecte les droits de l’homme.

Le Livre blanc n’est qu’un dernier parmi les incidents à avoir mis les habitants de Taïwan sur leurs gardes.

Très récemment, le mouvement étudiant des tournesols s’est formé pour s’opposer à un accord commercial négocié entre Taïwan et la Chine. Ce mouvement craignait que Taïwan ne devienne trop dépendant économiquement de la Chine. Les Taïwanais attendent de leur gouvernement qu’il trouve sa propre voie en termes d’accords étrangers au lieu de suivre Pékin dans les décisions financières.

La bataille engagée par le mouvement des tournesols a fait suite à plusieurs années d’inquiétude au cours desquelles les Taïwanais ont vu leurs médias indépendants passer sous le contrôle d’individus puissants un peu trop amicaux envers Pékin

Après tant d’événements, le peuple de Taïwan a tiré cette conclusion sur le Livre blanc: Taïwan ne veut pas devenir un autre Hong Kong.

Version en anglais: White Paper on Hong Kong Pushes Taiwan Away

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