Un médecin impliqué dans les prélèvements forcés d'organes cité dans la presse chinoise

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
02.08.2014
  • «Ce que nous voyons en surface est très différent de ce qui se passe de l'intérieur» – David Matas, co-auteur du livre Prélèvements meurtriers. (Shutterstock)

Une énigme s'est glissée dans les articles de presse en Chine au sujet de la condamnation de 12 personnes pour «abus de transplantation d'organes». Un personnage important du domaine médical, connu pour être impliqué dans les prélèvements forcés d'organes sur les pratiquants de falun Gong, est mentionné pour son rôle clé dans le milieu de la transplantation, mais les articles de presse ne le citent pas parmi les accusés. 

Selon un communiqué de Xinhua daté du 26 juillet, le tribunal populaire du district de Qingshanhu dans la ville de Nanchang, province du Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, a condamné 12 personnes jusqu'à 9 ans et demi de prison, pour la vente illégale et organisée d'organes humains.

Selon le journal étatique Legal Daily, Zhu Yunsong, le directeur adjoint du département des transplantations de rein de l'hôpital général de Guangzhou, a joué un rôle déterminant dans ce trafic d'organes, mais il n'était pas cité parmi les accusés. 

Selon un article du journal, les trafiquants appelés devant la justice cette semaine ont débuté leur commerce illégal début 2011, après que Zhu Yunsong ait promis de leur acheter des organes.

Selon la même source, entre 2011 et 2012, le groupe a reçu des organes de près de 40 donneurs dans des hôpitaux avec l'aide d'autres médecins et employés médicaux et ont généré un profit de plus de 1,5 millions de yuan (180.700 euros)

En 2006, l'Organisation mondiale d'enquête sur la persécution du Falun Gong rapportait que Zhu Yunsong – le nom et le titre dans ce rapport correspondent à ceux cités dans l'article du Legal Daily – est impliqué dans les prélèvements forcés d'organes sur des pratiquants de Falun Gong vivants.

En juillet 1999, le régime chinois a commencé à persécuter les pratiquants de Falun Gong. Jiang Zemin, alors à la tête du Parti communiste chinois (PCC) craignait le nombre de citoyens chinois qui avaient adopté cette méthode et l'intérêt porté par les Chinois vers les enseignements moraux traditionnels de cette discipline.

Selon le livre Prélèvements meurtriers, un rapport d'enquête sur ces prélèvements forcés d'organes, les hôpitaux du régime chinois ont commencé à utiliser des pratiquants comme source d'organes peu après le début de la persécution.

Les auteurs de ce rapport, David Kilgour, ancien secrétaire d’État canadien pour la région Asie Pacifique, et David Kilgour, avocat canadien et défenseur international des droits de l'homme, ont estimé qu'en 2008, 62.000 organes de pratiquants avaient été prélevés. Il faudrait ajouter à ce nombre des dizaines de milliers de victimes pour approcher le nombre de personnes dont les organes ont été prélevés depuis 2008. 

En 2006, un enquêteur de l'Organisation mondiale d'enquête sur la persécution du Falun Gong, se faisant passer pour le parent d'un patient en demande de transplantation, a appelé Zhu Yunsong et lui a demandé s'il avait des organes de pratiquants du Falun Gong. 

Zhu Yunsong a répondu en se plaignant que l'hôpital ne disposait pas de beaucoup d'organes de pratiquants de Falun Gong à ce moment-là, mais a ajouté: «Ce n'est pas difficile de trouver des reins du groupe sanguin B de pratiquants de Falun Gong. Si vous voulez, vous pouvez venir, nous le ferons rapidement.»

Selon le magazine chinois Time Weekly, Zhu Yunsong a opéré plus de 1.400 greffes d'organes au cours des 13 dernières années.

Un ami de Zhu Yunsong a été cité par le Legal Daily disant: «Je le vois souvent avec une petite boîte réfrigérante pour prendre l'avion à travers tout le pays pour aller opérer.»

Lors d'une session de la Conférence mondiale de la transplantation qui s'est déroulée à San Fransisco du 26 au 31 juillet cette année, David Matas a commenté les rapports sur Zhu Yunsong et l'arrêt du groupe de trafiquants d'organes en Chine.

M. Matas a fait remarquer que le Falun Gong n'était pas cité dans ces rapports, en précisant que la persécution du Falun Gong est un sujet politiquement très sensible en Chine.

«La question du Falun Gong divise le Parti et les luttes de pouvoir tournent autour de cette question,» a-t-il expliqué.

«Ce que nous voyons en surface est très différent de ce qui se passe de l'intérieur,» a-t-il ajouté.

L'apparition du nom de Zhu Yunsong en connexion avec les «abus de transplantations d'organes» dans la presse chinoise coïncidait avec l'absence inexpliquée lors de la Conférence mondiale de la transplantation du Dr Wang Haibo, une sommité de la transplantation en Chine, directeur du Centre de recherche sur le système de réaction pour la transplantation d'organes du ministère chinois de la Santé.

Sans explication, une vidéo contenant des commentaires du Dr Wang Haibo a été diffusée lors de la conférence. Des personnes connaissant le Dr Wang semblaient surpris de son absence.

Le Dr Wang Haibo avait fait les gros titres de la presse en avril 2014 après avoir annoncé que la Chine n'avait aucune intention de présenter un calendrier de transition d'un système d'utilisation d'organes de prisonniers vers un système de don volontaire, brisant ainsi toutes les promesses faites par le régime chinois d'instaurer un système de don d'organes entièrement volontaire.

Version en anglais: Leading Transplant Doctor in China Mentioned in ‘Transplant Abuse’ Case