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Le tragique héritage de la politique de l'enfant unique

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
10.08.2014
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  • 29 juillet 2014: une femme tient son bébé à Zhengzhou, province du Henan en Chine centrale. Des médias d'État chinois ont récemment dévoilé les profits excessifs, l'exploitation des mères porteuses et les avortements sélectifs selon le sexe du fétus dans l'industrie de la maternité de substitution. (STR / AFP / Getty Images)

En Chine, le commerce très lucratif des bébés de mères porteuses vendus à des couples sans enfant a vu apparaître et fleurir toute une industrie non réglementée. De récents reportages dans les médias contrôlés par l’État en Chine ont dénoncé les profits excessifs, l’exploitation des mères porteuses et les avortements sélectifs selon le sexe du fœtus dans le commerce de la maternité de substitution.

La perte d’un enfant

Selon le quotidien officiel Chutian Metropolis Daily de la province du Hubei, M. Li Xiaofeng, âgé de 50 ans, et son épouse Mme Xia Wenna, âgée de 47 ans, ont acquis des jumeaux (un garçon et une fille) en mai dernier grâce à une agence de mères porteuses dans la ville de Wuhan, province du Hubei en Chine centrale.

Le couple avait une fille unique qui s’est noyée dans un accident en février dernier. Elle était alors en première année d’université. Selon l’article, cette tragédie a brisé le cœur des parents et affecté la santé mentale de Mme Xia.

Après avoir appris l’existence de l’agence spécialisée à Wuhan, les deux époux ont abandonné leurs emplois respectifs dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine) et se sont rendus à Wuhan en juin. Le couple a dû débourser près d’un million de yuan (plus de 121.000 €) pour l’adoption des deux bébés. D’après le quotidien, M. Li a déclaré que la dépense en valait la peine et qu’il était très heureux que sa femme ait retrouvé la santé.

Comme M. Li et Mme Xia, beaucoup de personnes cherchent les services d’une agence spécialisée dans la maternité de substitution.

Une «zone d’ombre»

Des journalistes du quotidien Chutian Daily ont enquêté pendant un mois dans les agences de substitution de Wuhan en se faisant passer pour une mère porteuse et un client. Leur reportage affirme que les prix pour acquérir un bébé par l’intermédiaire de ces agences se situent entre 380 000 et près de 2 millions de yuan (entre 46.000 et 242.000 €).

Les mères porteuses sont rémunérées à hauteur de 140.000 yuan environ (17 000 €) après avoir mis au monde un enfant. Les agences achètent aussi des ovules entre 20.000 et 30.000 yuan (entre 2.420 et 3.600 €) selon le quotidien.

Le responsable d’une agence de Wuhan a confié qu’il y a au moins 5 000 cas de réussite de maternité de substitution en Chine chaque année, dont environ 2.000 à Wuhan.

D’après Chen Hu (pseudonyme) qui a récemment fermé son agence de Wuhan, il existe environ 100 agences de mères porteuses à Wuhan, dont plus de 30 grandes agences employant des dizaines de personnes et gérant chacune plus de 100 mères porteuses et des clients de toute la Chine.

Ces agences coopèrent avec les établissement médicaux. «En fait, les agences, les hôpitaux et les mères porteuses s’intéressent avant tout au portefeuille des clients», a déclaré M. Chen.

Un responsable de la Commission de la santé et du planning familial du Hubei a confirmé au quotidien que la Chine ne dispose actuellement d’aucune loi réglementant les agences de maternité de substitution et que les activités des agences se situent dans une zone d’ombre juridique et sont donc difficiles à surveiller et à contrôler.

Regrets

Mme Liu Min (pseudonyme), âgée de 29 ans, a raconté au journal son expérience tragique de mère porteuse au cours des trois dernières années. «Ce que j’ai subi ne peut être compensé par de l’argent», a-t-elle confié, les larmes aux yeux.

Mme Liu a fait quatre fausses couches et aucune grossesse n’a été menée à terme depuis 2011, lorsqu’elle a commencé à travailler pour une agence de mères porteuses à Wuhan. Les trois premières fausses couches se sont toutes produites peu de temps après le début de grossesse et la dernière grossesse a duré six mois.

Mme Liu a expliqué qu’elle avait reçu des injections de progestérone chaque jour pendant 75 jours après l’implantation de l’ovule fécondé afin de maintenir le bébé. Elle devait également prendre plusieurs médicaments: un pour augmenter l’épaisseur de l’utérus, des comprimés d’acide folique, etc… «Je prenais des médicaments comme je prendrais des repas», a confié Mme Liu.

Suite à ces nombreuses fausses couches, un médecin a informé Mme Liu qu’elle avait très peu de chance de tomber enceinte à nouveau et qu’être enceinte pourrait lui coûter la vie.

Mme Liu a dit avoir gagné plus de 100.000 yuan (plus de 12.000 €) malgré les fausses couches, car l’agence effectue des paiements périodiques: 10.000 yuan après trois mois de grossesse, 10.000 yuan de plus au bout de cinq mois, 20.000 yuan après le sixième mois et enfin 60.000 yuan après la naissance de l’enfant.

Mme Liu regrette profondément les torts causés à sa santé, ce qui la motive à parler de son expérience aux médias pour alerter les autres.

Avortement des bébés de sexe féminin

En raison de la politique de l’enfant unique, de nombreux couples ne veulent pas courir le risque que l’enfant porté par la mère de substitution soit une fille et ils exigent de l’agence spécialisée un enfant de sexe masculin.

Les agences clandestines conduisent les mères porteuses dans les hôpitaux avec lesquels elles travaillent pour identifier le sexe du fœtus au 50e jour de la grossesse.

Si un fœtus est identifié de sexe féminin, la mère porteuse subira un avortement et recevra 20.000 yuan (2.420 €) en compensation. C’est ce qu’a révélé Mme Huang, une mère porteuse en attente de l’identification du sexe du fétus qu’elle porte depuis plusieurs semaines.

L’identification du sexe du fœtus par échographie est interdit depuis 1994 en Chine, mais l’avortement des fœtus féminins reste un problème tenace. Selon l’agence officielle Xinhua, à la naissance le rapport garçon-fille est en Chine de 116,9:100. En comparaison, la moyenne mondiale est de 101:100.

Version en anglais: The Dark Side of Giving Childless Couples Babies in China

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