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L’Heureux Naufrage

La valeur sûre du spirituel pour les années à venir

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
30.09.2014
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  • Le réalisateur de renommée internationale, Denys Arcand, offre quelques-uns de ses regards sur l’héritage spirituel qu’il a reçu.(Ovizion)

«Je peux me réveiller à Montréal et m’endormir à Hawaï, créer des liens avec des personnes à travers la planète, manger du poisson frais de l’océan Indien, découvrir la vie de mes ancêtres du Neandertal, admirer le côté sombre de la lune… Et puis, après? […]», écrit le réalisateur Guillaume Tremblay (La Sentinelle, La Chicot... d’un bout à l’autre) sur le site web de son nouveau film, L’Heureux Naufrage, un documentaire à la démarche intime, courageuse et étincelante, donnant une âme spécialement sensible à l’œuvre.

En quête spirituelle à travers les reliques et les épaves laissées par la religion chrétienne (notamment au Québec), Guillaume Tremblay recherche la lumière sous ces décombres, mais aussi dans d’autres directions insoupçonnées. Attiré par le point de vue de ses mentors intellectuels et artistiques, athées et croyants, il sollicite une parcelle de leur vécu pour y confronter ses propres interrogations et il sonde la soif spirituelle collective de plus en plus apparente. Parmi eux, se retrouvent notamment l’auteur Éric-Emmanuel Schmitt, la chanteuse Ginette Reno, le philosophe André Comte-Sponville, le scénariste humoristique et chroniqueur Stéphane Laporte, les réalisateurs québécois Bernard Émond et Denys Arcand, le dominicain et théologien Benoit Lacroix, le journaliste Pierre Maisonneuve et bien d’autres.

Tremblay cherche aussi à faire quelque chose de substantiel pour lui-même, tout en souhaitant sincèrement changer en mieux la société. Même si sa foi a connu plusieurs chemins et déroutes, il a l’audace de parler tout haut d’un sujet qui, pourtant, n’est pas populaire auprès des jeunes et de certains moins jeunes.

«Comme tant d’autres, je me distancie de plus en plus de cette société d’abondance, de prêt-à-porter et d’instantanéité. Autour de moi, je constate un vide profond derrière les apparences du bonheur et de l’amour. Malgré toutes mes possibilités et ma grande liberté, quelque chose me manque. Je le sens et BEAUCOUP de gens de ma génération – j’ai 32 ans – vivent la même chose», poursuit le réalisateur dans son commentaire existentialiste tout à fait adapté à notre époque qu’il décrit comme étant «l’ère du vide d’une société postchrétienne».

Le réalisateur a aussi puisé une partie de son inspiration en assistant à une rencontre «dialogique», une animation interactive propre à l’éminent professeur Norman Cornett qu’il animait en compagnie du philosophe Charles Taylor (rapport Bouchard-Taylor). Par la suite, d’autres personnes de la maison de production du documentaire, Ovizion, ont assisté à d’autres rencontres «dialogiques» du professeur Cornett. Ce dernier fut invité par l’équipe afin de collaborer avec eux pour susciter un débat d’idées public sur les questions soulevées par ce documentaire pendant la période du tournage du film.

La force de Guillaume Tremblay, comme réalisateur, va non seulement dans la pertinence des intervenants choisis, mais aussi dans la justesse du choix des répliques les plus essentielles de chacun. En quelques phrases, il a réussi à créer une série constante et cohérente de petites implosions de sagesse. Qu’ils soient très connus ou très peu, les intervenants apportent nettement plus que leur simple popularité ou savoir à l’écran. Ils s’ouvrent comme rarement on les a entendus. C’est comme assister à une sorte de télé-réalité du cœur, dans un format hyperraffiné, épuré et rafraîchissant, tout de même assez loin du concept de Josélito Michaud, On prend toujours un train pour la vie.

  • Le documentaire L’Heureux Naufrage donne la parole au réalisateur québécois Bernard Émond.(Ovizion)

La qualité de l’image est très claire, nette et léchée; les couleurs sortent formidablement bien. Le dessin d’animation choisi comme raccord entre différents intervenants est, disons, particulier. Rustique et brunâtre, il provient soit d’un style très personnel et/ou découle d’une lacune budgétaire dans ce domaine. En fin de compte, il passe moyennement à l’écran. Malgré tout, on sent tout le silence de la réflexion et son symbolisme habilement inséré.

Même si le film ne dure que 46 minutes, on sort rassasié autant sur le plan du contenu que de son contenant, un grand écart que peu réussissent.

Après une série de projections à Montréal, le documentaire continue «à faire des petits» avec une série de conférences qui ont pour but d'amener plus loin la réflexion et les discussions sur le débat lancé par Guillaume Tremblay. Elles se dérouleront à l’Espace La Fontaine (parc La Fontaine) et seront animées par M. Pierre Maisonneuve.

En plus d’être disponible sur format Blu-ray et DVD sur le site officiel (http://www.heureuxnaufrage.com/), c’est au tour de Québec de projeter le documentaire, soit le mercredi 1er octobre à l'Université Laval.

Il est possible de consulter la page facebook du documentaire pour plus de détails sur les projections et rencontres.

https://www.facebook.com/HeureuxNaufrage

 

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