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Beethoven à l’Opéra national de Paris

Écrit par Angélique Raimbaut, Epoch Times
09.09.2014
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  • Beethoven à l’Opéra Nationale. (wikimédia)

Les 9 symphonies de Beethoven sont au programme de cette nouvelle saison à l’Opéra de Paris. Ces œuvres seront dirigées par Philippe Jordan et exécutées au Palais Garnier pour la première représentation du 10 septembre, puis à l’Opéra Bastille tout au long de l’année.

Avec Bach et Mozart, Beethoven est l’un des plus grands musiciens de la musique dite classique. Né en 1770 et mort en 1827, il se situe à la charnière de deux époques, classique et romantique. Issu d’une famille de musiciens, son père a décelé très tôt son talent musical et a voulu en faire un prodige, un «petit Mozart».

Une rébellion face à l’autorité

Ce père violent et alcoolique ne s’est pas montré un bon impresario pour le jeune Ludwig, qui a développé ses talents musicaux en même temps qu’une rébellion face à l’autorité paternelle. Le contexte révolutionnaire qui s’étendait en Europe, la philosophie des Lumières, les idéaux de liberté et d’égalité entre les hommes ont forgé la personnalité de Beethoven. Le rejet de l’ordre bien établi que représente le classicisme mène les compositeurs romantiques à se livrer aux passions plutôt qu’à la raison et à exprimer musicalement leurs sentiments non plus mesurés mais exacerbés.

Chez Beethoven, le contraste d’intensité et l’accentuation créent un effet de grandeur mais aussi de surprise sur son auditoire, ce qui lui vaudra de nombreuses critiques. À propos de ses improvisations pianistiques, un critique écrit en 1796: «Il saisit nos oreilles, non pas nos cœurs; c’est pourquoi il ne sera jamais pour nous un Mozart.»

Ses symphonies ont toutes été créées à Vienne, en Autriche, entre 1800 et 1824, à une période de sa vie où il se savait condamné. Déjà en 1796, ses oreilles bourdonnaient et sifflaient; la crainte de devenir sourd l’a plongé dans un profond désespoir. Il met alors un terme à sa carrière de musicien et s’adonne uniquement à la composition. En 1802, il écrit: «Ô vous, hommes qui pensez que je suis un être haineux, obstiné, misanthrope, ou qui me faites passer pour tel, comme vous êtes injustes! Vous ignorez la raison secrète de ce qui vous paraît ainsi. [...] Songez que depuis six ans je suis frappé d’un mal terrible, que des médecins incompétents ont aggravé. D’année en année, déçu par l’espoir d’une amélioration, [...] j’ai dû m’isoler de bonne heure, vivre en solitaire, loin du monde»(1).

Le triomphe de la joie sur le désespoir

Se retirer du monde l’a mené à écrire une musique plus introspective comme en témoigne le mystérieux adagio du premier mouvement de la Symphonie n°4 en Si bémol majeur, opus 60. Doté d’un tempérament de battant, Beethoven reprend le dessus après ses plus sombres heures de désespoir, comme en témoigne l’allegro vivace qui succède à cet adagio. Le triomphe de la joie sur le désespoir a dirigé la vie de Beethoven, tout comme il a été un thème récurrent dans sa musique.

Dans sa Symphonie n° 7 en La majeur, opus 92, Beethoven articule le second mouvement autour de deux thèmes très différents. Le premier et aussi le plus connu, sous forme d’ostinato rythmique, donne vie à une mélodie sombre, presque funèbre, en mode mineur. Sa carrure régulière et sa construction harmonique rappellent étonnamment une sarabande baroque. Sinueuse par ses nombreux chromatismes, elle forme une ligne mélodique désireuse de se déployer mais qui finit par se replier sur elle-même. Ce thème prendra de l’ampleur dans les aigus et en intensité, il en ressort un caractère inexorable absolument majestueux, et sans être grandi- loquent comme il a souvent été reproché à ce compositeur.

Tout comme l’Ode à la joie de Schiller qu’il a introduite dans sa dernière symphonie et qui signe la fraternité entre les hommes, Beethoven célèbre ses convictions en musique qu’il perçoit comme «une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie.»

(1) Testament d’Helligenstadt

INFOS PRATIQUES

Palais Garnier

Le 10 septembre à 20h00

Rues Scribe et Auber

75009 Paris

Métro: Opéra lignes n°3, 7, 8 RER: Station Auber, ligne A

Bus: lignes 20, 21, 22, 27, 29, 42, 52, 53, 66, 68, 81, 95

Parking: Galeries Lafayette

   

 

   

 

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