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Législatives anticipées et incertitude politique

Écrit par Aviva-Marlene Grunpeter, Epoch Times
13.01.2015
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  • L’ancien Premier ministre Ehud Barak a évoqué en parlant des négociations avec les Palestiniens a lors d’une interview au journal Haaretz, «Les occasions manquées et le temps perdu par le gouvernement Netanyahu de 2009 à 2013, alors que lui-même était ministre de la Défense». (Sthephen Chernin/AFP/Getty Images)

Il y a moins de deux ans, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu formait son gouvernement, après de longues négociations avec des partis du centre, promettant que les prochaines élections auraient lieu à terme, quatre ans plus tard. Ce fut une exception, aucun des partis religieux, qui d’habitude servent d’équilibre entre la droite et le centre-gauche, n’a pris part à la coalition.

Malgré sa promesse, l’effondrement de son cabinet la semaine dernière rappelle Israël à retourner aux urnes le 17 mars prochain. C’est Netanyahu lui-même qui a décidé de dissoudre son cabinet après avoir limogé, le 2 décembre, deux de ses ministres, Yair Lapid du parti Yesh Atid, ministre des Finances et Tzipi Livni du parti Hatnoua, ministre de la Justice, tous deux du centre. Netanyahu les accusait d’être à l’origine des difficultés qu’il avait à maintenir sa coalition. Les deux ministres avaient en effet refusé d’appuyer son projet de loi controversé visant à «renforcer le caractère juif de l’État» et continuaient leurs critiques sur la colonisation israélienne dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est. Le lendemain, tous les ministres du parti Yesh Atid, ministres de la Santé, de l’Éducation, des Affaires sociales et des Sciences ont démissionné. Le ministre de l’Environnement du parti Hatnoua ayant, lui, démissionné il y a déjà plusieurs mois. Ainsi, le gouvernement perdait une grande partie de ses ministres et de ses capacités à gouverner.

Tout cela s’est passé après que la coalition a accepté une loi pour faire passer le seuil d’éligibilité de 2 à 3,5 %, ce qui affectera les petits partis – les nouveaux partis et les partis arabes.

D’après un sondage publié par la dixième chaîne de télévision israélienne, 51% des Israéliens ne sont pas d’accord pour des élections anticipées.

De nouvelles alliances et séparations

Dès l’annonce des prochaines élections, des paris sur les nouvelles alliances font la joie des sondages qui scrutent immédiatement leurs chances d’avoir des sièges à la Knesset.

Une alliance semble certaine, c’est celle du parti travailliste d’Yitzhak Herzog avec le parti Hatnoua de Livni et les sondages leur promettent déjà plus de sièges à la Knesset que le Likoud de Netanyahu.

Le parti nationaliste Israël Beitenou, d’Avigdor Lieberman, s’est séparé du Likoud avant l’annonce des élections.

Rumeurs de séparation aussi dans le parti extrême droite de Naftali Bennet, Habayit Hayehudi.

Au sein du parti religieux Shas, c’est le tremblement de terre. Eli Yishaï se sépare d’Aryeh Deri et forme un nouveau parti, le Yahad-Ha’am Itanou. Peu avant l’inauguration, une vidéo du grand rabbin Ovadia Yossef, très respecté dans le monde orthodoxe, admet qu’Eli Yishaï «a été remplacé à la tête du parti par Deri, uniquement en raison de pressions intenses».

Un nouveau parti a annoncé sa participation à la course: Moshe Kahlon qui a servi comme ministre des Communications dans le précédent cabinet de Netanyahu, quitte le Likoud pour former le parti Koulanou.

Des rumeurs sur la possibilité d’une alliance entre Koulanou et Yesh Atid du centre ont immédiatement ébranlé les sondages, mais rien n’a encore été annoncé de la part des deux partis.

Commentaires plus à droite pendant la campagne

Comme dans toutes les élections précédentes des deux dernières décennies, le slogan «Qui partagera Jérusalem?» remonte à la surface par les dirigeants de la droite. Lieberman, Bennet et Netanyahu se surpassent pour affirmer qu’ils seraient les seuls à pouvoir assurer que la capitale reste unifiée. Ce qui durcit non seulement la position de beaucoup de partis de droite, mais aussi celle du centre-gauche qui n’ose relever le défi sur ce sujet presque tabou.

Corruption au sein du parti Lieberman

Plusieurs personnalités d’Israël Beitenou, dont certaines sont membres du parlement, ont été placées en garde à vue pour corruption, soupçonnées d’avoir blanchi de l’argent et d’avoir alloué des fonds à des organisations non agrées.

Lieberman accuse la police d’intervention dans la campagne électorale, mais celle-ci a déclaré que l’enquête avait commencé il y a un an. Nul ne saurait évaluer l’effet de cette affaire sur les résultats des législatives.

Non seulement l’opposition critique Netanyahu, mais aussi des membres de son propre parti et des personnalités qui ont servi sous son gouvernement.

Si Netanyahu avait des différends avec Shimon Peres, le précédent président d’Israël qui n’était pas du Likoud, il s’avère que Reuven Rivlin, élu président il y a quelques mois, ne sera pas moins critique. En effet, Rivlin a largement critiqué la décision de retenir les recettes fiscales palestiniennes provenant de l’importation de marchandises par les commerçants palestiniens via les ports israéliens.

Dans une interview donnée au quotidien israélien Haaretz, l’ancien Premier ministre Ehud Barak, évoquant les négociations avec les Palestiniens, déclare dans un article intitulé Netanyahu mène Israël à la catastrophe: «Les occasions manquées et le temps perdu par le gouvernement Netanyahu de 2009 à 2013, alors que lui-même était ministre de la Défense». Barak déclare dans son interview : «Au XXIe siècle, il n’y a aucune chance de maintenir une situation dans laquelle Israël continue de régner sur des millions de personnes, situation inacceptable par la communauté internationale».

Inquiétude est le mot qui peut décrire ce que les Israéliens ressentent face à ce manque de stabilité de la politique dans leur pays. Il est difficile de croire aux prévisions pour un futur gouvernement d’après les derniers sondages, quand, d’après ces mêmes sondages, à deux mois des élections, plus de 40% des personnes interviewées ont déclaré ne pas savoir pour qui voter.

Combien d’entre eux décideront de ne pas rejoindre les urnes révoquant ainsi leur droit – et leur obligation – envers la fragile démocratie israélienne?

 

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.