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Les chrétiens de Chine face à une nouvelle vague de répression

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
29.01.2015
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  • 12 octobre 2014 à Pékin: des chrétiens chinois prient lors d’un office dans une église protestante indépendante clandestine. La Chine, pays officiellement athée, oppose un certain nombre de restrictions aux chrétiens du pays et ne les autorise à pratiquer légalement leur religion que dans des églises approuvées par l’État. (Kevin Frayer/Getty Images)

Analyse des informations

Les chrétiens en Chine entrent actuellement dans une zone dangereuse: la religion devient populaire et sous le règne athée du Parti communiste chinois (PCC), cela signifie danger.

Selon certaine estimations, la Chine compte désormais près de 100 millions de chrétiens. Ce chiffre est important – on estime que près de 100 millions de personnes pratiquaient aussi le Falun Gong quand le régime chinois a lancé sa violente persécution contre cette paisible pratique reposant sur les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance.

En fait, comme cela était le cas lorsque la persécution du Falun Gong a débuté en 1999, le nombre de chrétiens en Chine pourrait actuellement dépasser les 85 millions de membres du PCC.

Et le régime chinois a déjà accéléré sa répression envers les chrétiens.

Le New York Daily News a rapporté la veille de Noël que dans la seule province du Zhejiang, le régime chinois avait renversé les croix de plus de 400 églises.

Pendant la semaine de Noël dans la ville de Wenzhou, province du Zhejiang, le régime a banni toutes les célébrations de Noël dans les écoles maternelles et primaires.

L’article du New York Daily News citait les paroles d’un responsable chinois de l’éducation: «Dans le passé, nous recevions des recommandations au sujet des festivités étrangères comme Noël, mais cette année pour la première fois, nous avons pour la première fois émis des instructions plus précises.»

Toutefois, l’information la plus importante concerne quelque chose de plus subtil.

Toujours selon le New York Daily News, en août dernier, le régime chinois a forcé les pasteurs chrétiens et les intellectuels religieux à assister à un séminaire national à Pékin. Lors de ce séminaire, ils ont reçu des instructions sur la façon de protéger la foi chrétienne des influences étrangères et de l’adapter à la Chine.

Préserver le christianisme en Chine «de toute influence étrangère» est une expression lourde de sens. Cette formulation est importante car elle renvoie à l’époque où le régime chinois détruisait les religions traditionnelles et les remplaçait par des versions créées par lui.

Nouvelles religions

Dans les années 50, le PCC avait entamé le processus d’éliminer toutes culture et croyance traditionnelles. Tandis que le PCC arrêtait et tuait les abbés bouddhistes et les prêtres taoïstes, il a crée deux organisations qui ont élaboré leurs propres versions de ces religions.

Pour le bouddhisme, le PCC a instauré en 1952 l’Association bouddhiste de Chine. Pour le taoïsme, il a crée en 1957 l’Association taoïste de Chine. Toutes deux se sont mis à promouvoir des formes modifiées des religions traditionnelles en rejetant une bonne partie des pratiques fondamentales. Toutes deux ont également déclaré être « sous la direction du gouvernement du Peuple».

Ceux qui refusaient d’adhérer à ces religions modifiées étaient persécutés. Epoch Times a souligné dans sa série éditoriale primée intitulée Neuf commentaires sur le parti communiste: «les bouddhistes et taoïstes qui étaient dévoués et suivaient les préceptes se virent étiquetés contre-révolutionnaires ou membres de sectes superstitieuses et de sociétés secrètes.»

«Sous le slogan révolutionnaire de ’purifier bouddhistes et taoïstes’, ils furent emprisonnés, réformés par le travail ou même  exécutés.»

L’église des trois principes d’autonomie

À cette époque, le christianisme et le catholicisme ont été également soumis à des modifications similaires en Chine – un fait lié à la directive de préserver «la foi de toute influence étrangère».

   

Cette expression remonte à l’église des trois principes d’autonomie instaurée en 1950 par Wu Yaozong, alors membre du Comité permanent de la Conférence consultative politique du régime chinois.

Cette nouvelle église était basée sur l’idée d’indépendance aux influences étrangères, sous les principes «d’auto-administration, auto-financement et auto-propagation».

Wu Yaozong rejetait également la croyance dans les miracles accomplis par Jésus. Comme l’a noté Epoch Times dans les Neuf Commentaires: «Ne pas reconnaître les miracles de Jésus équivaut à ne pas reconnaître le paradis de Jésus. Comment quelqu’un peut-il être considéré comme chrétien s’il ne reconnaît même pas le paradis où Jésus est monté?»

Quand Wu Yaozong a accédé au Grand palais du peuple, souligne les Neuf Commentaires, «il devait avoir complètement oublié les paroles de Jésus: ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Ceci est le premier et le plus grand commandement.’ (Matthieu, 22:37-38). ‘Rends à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu’  (Matthieu, 22:21)»

À la base, comme il l’avait fait avec le bouddhisme et le taoïsme, le régime voulait créer une nouvelle religion qui serait «sous la direction du gouvernement du Peuple». De même, les catholiques en Chine ne sont pas autorisés à reconnaître le Pape.

Une source d’autorité différente

«Ce n’est pas l’élément religieux en soi qui gêne tellement le Parti communiste athée», notait The  Guardian dans un récent article sur la répression des chrétiens par le régime chinois, «mais le fait que les croyants  reconnaissent une  autorité différente et représentent donc potentiellement, une menace pour l’État».

«Ceci, évidemment, était également le problème d’Hérode – et la raison pour laquelle il a envoyé  ses soldats pour tuer l’enfant né dans la cité royale de David», poursuivait l’article. «De fait, lorsque les chrétiens disent que Jésus est seigneur et roi, ils font une déclaration politique: César ne l’est pas. C’est une question de loyauté ultime. Pas étonnant que les autorités chinoises soient inquiétées.»

Les récents développements concernant le christianisme en Chine sont importants. Les groupes chrétiens traditionnels actuellement persécutés en Chine font partie du mouvement de chrétiens clandestins qui ne suivent pas la version officielle d’État de cette religion.

Le durcissement des mesures répressives à l’encontre des églises autorisées, des symboles et des fêtes religieux montre que le régime devient plus restrictif envers la religion et ses traditions.

S’exposer davantage à la persécution

Pour l’avenir, la question sera de savoir si le régime chinois arrive toujours à obliger les chrétiens à pratiquer sa version modifiée du christianisme, ou si les chrétiens de Chine choisiront de suivre la version originelle de cette religion en risquant de voir la persécution dont ils souffrent s’intensifier.

The Guardian s’interroge: «Si le christianisme n’avait pas de puissants soutiens à l’étranger, l’État chinois le persécuterait-il comme il le fait avec le Falun Gong?»

La réponse n’est pas si simple. Le Falun Gong compte de nombreux soutiens à l’étranger qu’il avait déjà  quand la persécution a commencé, mais cela n’a pas suffi à arrêter le PCC.

La Chambre des représentants des États-Unis a adopté sa première résolution condamnant la persécution du Falun Gong par le régime chinois le 18 novembre 1999, peu après que le régime chinois a lancé cette campagne de persécution le 20 juillet 1999. Depuis lors, la Chambre des représentants a adopté trois autres résolutions en 2002, 2003 et 2010.

Le Falun Gong a reçu des soutiens similaires et la persécution de la pratique en Chine a été également condamnée par les Nations unies, les gouvernements de divers pays, Amnesty International et Human Rights Watch.

Le véritable problème qui ne permet pas au Falun Gong d’obtenir une forte pression internationale contre sa persécution en Chine est le fait que quand la persécution a été lancée en 1999, le PCC l’a accompagnée d’une campagne massive de propagande qui répandait de fausses informations sur cette pratique encore peu connue à l’extérieur de la Chine.

Depuis, le régime chinois a renforcé sa campagne de propagande en exerçant des pressions pour empêcher les médias étrangers de parler du  Falun Gong et de la persécution qui a affecté un Chinois sur 12, l’un des sujets les plus brûlants dans le pays. L’un des récents exemples date d’avril dernier, lorsque le régime chinois a forcé la revue Reader’s Digest à retirer un article qui mentionnait la persécution de Falun Gong et destiné à être publié hors de Chine. 

Dans le contexte de l’intensification de la répression des chrétiens par le régime chinois, il est important de se demander si ce dernier tentera de convaincre la société internationale que les mouvements chrétiens indépendants représentent un danger pour la Chine et s’il est en mesure de tromper ou réduire au silence la presse à l’étranger.

Version originale: China’s Christians May Soon Face Harsher Crackdown

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.