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Le Sri Lanka penche vers l’Inde aux dépens de la Chine

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
16.02.2015
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  • Le nouveau président srilankais, Maithripala Sirisena (Lakruwan Wanniarachchi/AFP/Getty Images)

Le nouveau président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, cherche à réparer les liens de son pays avec l’Inde et, ce faisant, il doit réviser les liens actuels avec la Chine. En début février, il a annoncé que sa première visite à l’étranger se ferait en Inde le 16 février.

L’administration précédente, sous la gouverne de Mahinda Rajapaksa, avait beaucoup misé sur le développement des relations avec Pékin. Le régime chinois est un partenaire économique important du Sri Lanka, alors que les accords commerciaux ont débuté dans les années 1950.

La relation est passée à un autre niveau en 2009 avec la fin de la guerre civile srilankaise de 26 ans.

Cependant, comme dans la plupart des cas, la relation est largement à l’avantage de la Chine sur le plan économique et stratégique.

«À vrai dire, il y a autant de théories du complot que de craintes légitimes que le Sri Lanka est dans la poche de la Chine», a écrit en éditorial la publication srilankaise Sunday Times en septembre 2014.

Les liens avec le régime chinois ont été cimentés alors que Pékin fournissait à Colombo un arsenal militaire pour combattre les Tigres tamouls durant la guerre civile.

Les pays occidentaux hésitaient à appuyer le Sri Lanka durant la guerre, puisque les deux belligérants étaient accusés de violations des droits de la personne.

En échange, Colombo s’est entendu avec Pékin de ne pas reconnaître Taiwan et de ne pas accorder de visa au dalaï-lama, selon le Sunday Times.

Les échanges commerciaux ont alors fleuri, «mais la balance commerciale a toujours été largement pour la Chine», ajoute la publication.

 

 

 

  • L’ex-président srilankais Mahinda Rajapaksa, en compagnie du président chinois, Xi Jinping, lors de l’annonce du début de la construction du projet Port City à Colombo, un projet chinois controversé. (Lakruwan Wanniarachchi/AFP/Getty Images)

Promesse de changement

Le malaise concernant le déséquilibre commercial était un enjeu important quand Sirisena a été élu. Sous Rajapaksa, le régime chinois a entrepris plusieurs projets de développement à grande échelle au Sri Lanka, mais les emplois étaient la plupart du temps donnés aux travailleurs chinois.

Sirisena a promis durant sa campagne qu’il corrigerait ce déséquilibre, cela a probablement joué un rôle important dans sa victoire surprise.

Lorsque Sirisena a pris le pouvoir, il a annoncé qu’il «changerait la politique étrangère afin de bâtir des relations amicales avec tous les pays du monde» et il a promis des «relations égales» avec l’Inde, la Chine, le Pakistan et le Japon.

«Ces prêts reçus de l’étranger […] Cette méga rançon va à quelques individus […] Par conséquent […] notre terre et notre propriété tombent dans les mains d’étrangers», écrit Sirisena dans son programme électoral.

«Ce vol est perpétré en plein jour à la vue de tous», écrit-il, soulignant que les Srilankais ont été «forcés de se taire» en faisant «face à un pouvoir brut».

«Si cette tendance se maintient pour six autres années, notre pays va devenir une colonie et nous deviendrons des esclaves», ajoute-t-il.

Voulant tenir parole peu après son entrée en poste, Sirisena a dit qu’il annulerait le projet Port City à Colombo, un projet de 1,5 milliard de dollars devant être réalisé par une société chinoise étatisée.

Toutefois, le cabinet srilankais a annoncé le 5 février que le projet allait maintenant de l’avant afin «d’éviter un malentendu» avec la Chine, rapporte Reuters. Néanmoins, un média srilankais a ensuite rapporté que le gouvernement avait de nouveau stoppé le développement, citant de graves failles comme le non-respect des lois environnementales. Somme toute, c’est la confusion.

Sirisena semble donc peiner à mettre en pratique son programme vis-à-vis de la Chine, qu’il devrait visiter au mois de mars.

Pékin pas content

Ces récents développements ont probablement irrité les dirigeants chinois, spécialement étant donné que Sirisena va rencontrer le premier ministre indien, Narendra Modi, avant de les rencontrer.

L’Inde est sur la bonne voie pour devenir le pays dominant dans la région, autant sur le plan diplomatique qu’économique, avec ses pratiques plus transparentes et durables.

La Banque mondiale a publié ses prévisions indiquant que la croissance de l’Inde va rattraper celle de la Chine à 7 %. «Selon notre analyse, l’Inde va rattraper la Chine en 2016 et 2017», a déclaré l’économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale Kaushik Basu, selon le Times of India.

Le régime chinois est visiblement mécontent de la montée de l’Inde et a fait des histoires lorsque Barack Obama a rencontré Narendra Modi le 26 janvier dernier.

Les médias officiels chinois ont envoyé toutes leurs flèches, demandant à l’Inde «d’abandonner sa mentalité de la guerre froide» et accusant les États-Unis de vouloir encercler la Chine.

La visite du nouveau président srilankais en Inde avant la Chine n’est donc rien pour amuser Pékin, pour qui Colombo était «dans la poche» il n’y a pas si longtemps.

Version originale : In Break From China, Sri Lanka Leans Towards India

 

 

 

 

 

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