En ce début d’année de la Chèvre, trois «tigres» mordent la poussière

Écrit par Frank Fang, Epoch Times
19.02.2015
  • Su Rong, ancien haut responsable du Parti communiste chinois, prend la parole lors d’un meeting à Nanchang, province du Jiangxi, le 1er février 2012. Su Rong est l’un des trois hauts fonctionnaires récemment démis de leurs fonctions au sein du Parti dans la campagne de lutte contre la corruption. (STR/AFP/Getty Images)

Trois nouveaux responsables politiques – qui avaient construit leur fortune et leur réseau grâce à leur loyauté envers l’ancien dirigeant du régime chinois Jiang Zemin – viennent de mordre la poussière dans le cadre de la campagne anticorruption menée par l’actuel chef du Parti communiste, Xi Jinping.

L’annonce de l’éviction de ces «tigres» – terme désignant les hauts responsables du Parti communiste chinois (PCC) – est arrivée juste quelques jours avant le début du Nouvel An lunaire le 19 février.

Su

Le 16 février, une annonce parue sur le site web officiel de la Commission centrale d’inspection de la discipline (CCID) disait que Su Rong, l’ancien vice-président de la Conférence consultative politique du peuple chinois, avait été «expulsé du Parti et révoqué de son poste de la fonction publique».

L’affaire de Su Rong a été confiée au système judiciaire pour des poursuites.

L’annonce au sujet de Su Rong employait les termes les plus forts jamais utilisés par la CCID, tels que «violation des principes du Parti et divergence avec le consensus du Parti» ou «permettre à des proches de s’immiscer dans la prise de décision politique». Selon l’édition du 17 février du journal de Hong Kong Wenweipo, le ton était bien plus doux lorsqu’on a annoncé la chute de l’ancien patron de la sécurité chinoise, Zhou Yongkang.

Selon la version hongkongaise du site Sina News le 17 février, la personne apparentée mentionnée par la CCID était en réalité Yu Lifang, l’épouse de Su Rong, qui a vendu des terres dans la province du Jiangxi, sud-est de la Chine, en faisant perdre plus d’un milliard de yuans au Trésor national (plus de 200 millions de dollars).

Bo Xilai, ancien secrétaire du Parti de Chongqing, a été condamné à la prison à vie en septembre 2013. Selon Sina, Su Rong pourrait difficilement bénéficier d’une condamnation plus clémente.

En octobre 2004, Su Rong avait dû écourter son voyage en Zambie et fuir le pays après qu’une poursuite avait été intentée contre lui, l’accusant de meurtres, de tortures et de diffamations envers les pratiquants de Falun Gong (discipline spirituelle chinoise persécutée depuis 1999). Sous les ordres de la cour suprême de Zambie, Su Rong aurait été obligé d’assister à une audience le mois suivant.

Zhu

Zhu Minguo, l’ancien président de la Conférence consultative politique du peuple chinois dans la province du Guangdong (sud de la Chine), se trouvait également sur la liste présentée sur le site web de la CCID.

Tout comme Su Rong, Zhu Minguo a été expulsé du Parti et évincé de son poste. L’affaire le concernant a été transmise au système judiciaire pour des poursuites.

Selon la CCID, Zhu Minguo a continuellement agi avec imprudence et immoralité, même après le 18e Congrès national du Parti en novembre 2012 durant lequel Xi Jinping avait pris le pouvoir juste avant de lancer sa campagne de lutte contre la corruption qui a balayé toute l’administration chinoise.

Ce qui a causé du tort à Zhu Minguo est sans doute son titre moins apparent de secrétaire du Parti de la Commission des affaires politiques et législatives (CAPL) à Guangzhou. La CAPL est l’organisation ayant autorité sur presque tous les départements du système judiciaire.

En juillet 2012, Zhu Minguo avait reçu la visite de Zhou Yongkang, ancien dirigeant de la CAPL qui, selon l’édition du 4 juillet 2012 du Nanfang Daily, a souligné tous les accomplissements de Zhu Minguo au sein de la CAPL provinciale. Zhou Yongkang a été démis de ses fonctions en décembre 2014, un geste inimaginable deux ans plus tôt étant donné l'étendue de son pouvoir.

Wang

Toujours le 17 février, Wang Min, ancien membre du Comité permanent du PCC dans la province du Shandong et ancien secrétaire du Parti à Jinan, la capitale du Shandong, a été expulsé du Parti et démis de son poste dans la fonction publique.

L’affaire concernant Wang Min a également été transmise aux autorités judiciaires.

Selon la CCID, Wang Min aurait accepté des pots-de-vin et aidé des membres de sa famille et des amis à engranger d’immenses fortunes.

«Wang Min a été le premier secrétaire de Zhang Gaoli lorsque ce dernier était secrétaire du Parti du Shandong», avait expliqué en janvier M. Chang, spécialiste du droit chinois, dans un entretien avec le site web chinois basé à l’étranger Wenxuecity.com, un mois après que la CCID a annoncé l’ouverture d’une enquête sur Wang Min. «Il s’agit certainement d’une affaire concernant Zhang Gaoli.»

Selon la World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong (organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong), Zhang Gaoli a dirigé la persécution du Falun Gong au cours de son mandat dans le Shandong d’une façon particulièrement brutale, plaçant la province dans les premiers rangs du classement par nombre de décès enregistrés de pratiquants de Falun Gong.

Version originale: Sacking Three ‘Tigers’ for the New Year