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Loi Macron: qu’il est difficile de réformer la France

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
03.02.2015
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  • Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique devant les parlementaires le 27 janvier 2015 . (Bertrand Guay/AFP/Getty Images)

S’il est évident que la France a besoin de réformes économiques et structurelles, cela l’est moins quand il s’agit de le faire d’une même voix. Déposé à l’Assemblée nationale le 26 janvier, le projet de loi Macron démontre, s’il est encore nécessaire, que le pays a des difficultés à se sortir des mécanismes du passé. Alors que 61% des Français sont favorables et voteraient la loi s’ils étaient parlementaires, le jeu des fractures partisanes reprend le pas sur l’intérêt du plus grand nombre. Les mesures du texte de loi ne sont pourtant pas révolutionnaires, mais suffisantes pour déchaîner les passions à la gauche du gouvernement, et les divisions à droite. Difficile exercice d’équilibriste et de pédagogie, dans un pays où à tout moment des professions peuvent se mettre en grève et bloquer l’activité d’une partie de la population.

«Libérer l’économie, investir et travailler»

Selon un sondage réalisé pour BFM et Challenges, moins d’un quart des Français s’estiment confiants sur la situation économique de l’Hexagone. Le projet de loi Macron, projet pour «la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques» tente de mettre de nouveaux principes structurels pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. C’est pourquoi dans un souci de relance de la croissance, le gouvernement veut «libérer l’économie, l’investissement et le travail» au sein du pays.

C’est ce qu’a défendu Emmanuel Macron lors de sa présentation liminaire le 26 janvier devant le Parlement: «C’est quand l’économie va de l’avant que nous parvenons à faire progresser la société tout entière». Issu du secteur de la finance, Emmanuel Macron est un pragmatique et un fin analyste de l’action politique. «L’économie ne doit pas être abordée de manière isolée comme s’il s’agissait de chiffres et de statistiques sans lien avec la réalité sociale.»

Initialement, le projet de loi Macron aurait dû aller plus loin dans la réforme structurelle du pays, notamment en remettant en question les 35h et en simplifiant davantage la fiscalité des entreprises. On y retrouve néanmoins quelques assouplissements concrets: travail dominical et en soirée, transports régionaux en autocars, libéralisation des professions réglementées, justice prud’homale, épargne salariale et actionnariat des salariés, etc. Ces cibles sont savamment choisies pour à la fois viser les «maux de la société» et donner les remèdes à ces points de blocage.

Les trois maladies de la France

Les réformes sont difficiles à faire au «pays de Voltaire», surtout quand il s’agit de l’intérêt général. Le ministre de l’Économie identifiait en octobre 2014 trois maladies qui gangrenaient le pays, la «défiance», la «complexité» et le «corporatisme». On ne peut que blâmer l’héritage idéologique du pays qui, bloqué par les intérêts particuliers, a rendu trop complexe l’application d’une justice pour tous. Et c’est bien là toute la contradiction de la France, de ne pas avancer d’un même pas pour relever le pays.

Les parlementaires sur la question semblent d’ailleurs en retard sur les vœux des Français. Parmi les mesures polémiques, le travail dominical est représentatif du décalage: 69% des Français y sont favorables (sondage Odoxa-FTI Consulting pour  Les Échos  et Radio Classique) et 66% sont favorables à la libéralisation des professions règlementées. Pourtant si leur appréciation est positive, ils restent à 55% sceptiques sur les effets à court terme, indiquant la nécessité de continuer les réformes pour le pays.

Entre un petit pas pour l’intérêt général et les corporatismes politiques du pays, un minimum de quinze jours de débat est prévu jusqu’au vote le 10 février. Gageons que le temps de la République ne soit pas plus long que celui de la France.

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