La nouvelle tour D2 de La Défense a été inaugurée le mardi 27 janvier. Réalisée par les architectes Anthony Béchu et Tom Sheehan pour le compte de Sogécap, elle culmine à 171 mètres de haut et s’élève sur 37 niveaux. D2 a été construite par les équipes de trois filiales de Vinci Construction (GTM Bâtiment, Dumez IDF et Bateg) et a pris l’emplacement de l’ancien immeuble de Bureau Veritas.

Sa forme arrondie et effilée se distingue et selon les perspectives, elle offre différentes vues. Selon Sogécap, «D2 est le premier immeuble de grande hauteur en France à noyau de béton et exo-structure porteuse en acier». D2 est principalement une tour de bureaux qui s’étend sur une surface de 48.000 m² utiles, elle pourra accueillir environ 4.200 salariés.

La tour D2, un arbre immense qui effleure le ciel

«Nous avons créé avec Tom Sheehan un atelier d’architecture complètement dévolu à ce projet. La forme oblongue de la tour nous est très vite apparue, dictée en partie par les contraintes du terrain.» Il ajoute: «Avec Daniel Vaniche, notre collègue architecte-ingénieur, nous avions étudié toutes sortes d’objets liés à la mer, notamment les nasses de pêcheurs, nous avons mis au point le principe de l’exo-structure en forme de nasse. L’acier s’est donc imposé par sa flexibilité et sa faible empreinte environnementale».

Puis l’imagination aidant, «pour la structure interne, le modèle c’est l’arbre! Le "tronc" est le noyau de béton d’où partent des "branches" d’acier sur lesquelles sont disposés les planchers et les losanges de la façade sont autant de feuilles». Au sommet de la tour se crée l’apothéose: «Un jardin surplombé de rinceaux et de doubleaux ajourés, sans autre voûte que le ciel lui-même». Puis, au pied de la tour, «comme la frondaison d’un arbre protège de la pluie, la façade en retrait fait place à une galerie pour protéger un passage».

D2 une tour nouvelle génération environnementale

Dans sa stratégie environnementale, la tour est performante. Elle bénéficie d’une double certification HQE bâtiments tertiaires et profil environnemental BREEAM. Elle bénéficie également de la labellisation BBC RT 2005 qui est conforme à la RT 2012. Par ailleurs, le béton contient des puces RFID, un plus qui donne les caractéristiques du béton, à sa livraison sur le chantier et plus tard lorsqu’il durcit. La lecture des puces s’effectue directement par un boîtier spécialement conçu par l’industriel. La tour a été réalisée avec 30% d’économie de matières premières.

Le service des puces RFID proposé par Lafarge permettra de stocker sur un serveur distant des données environnementales, l’origine des matériaux, le taux de matières recyclées, les contrôles qualités, etc. «Ces informations seront stockées pendant la durée de vie de l’ouvrage, qu’il s’agisse d’une tour, d’un pont, d’une station d’épuration ou autre», indique Patrick Hugon, responsable de l’informatique industrielle chez Lafarge. Elles seront aussi utiles lors de la rénovation d’un édifice ou en vue de sa déconstruction et du recyclage des bétons.

C’est un véritable prototype, à la fois dans sa méthodologie de construction, dans sa technicité, dans son économie et son esthétique, mais aussi par son exemplarité environnementale. Elle est équipée d’un système d’ascenseurs Twin. Sept ascenseurs, c’est une première en France. Chaque gaine intègre deux cabines indépendantes dans une même cage, ce qui permet de diminuer l’importance du noyau au profit des surfaces aménagées. Grâce à la combinaison de l’exo-structure porteuse et des ascenseurs Twin, cette structure est innovante.

Le jardin des nuages

Elle est la première tour du quartier d’affaires à exo-structure en acier. Cette création architecturale se pare d’un voile végétal sur sa face nord. Sa coiffe habitée et accessible abrite le «Jardin des Nuages», un jardin à ciel ouvert de 500 m2. Le jardin des nuages est au sommet de la tour D2. La palette végétale a été sélectionnée pour résister aux contraintes environnementales extrêmes rencontrées en haut de la tour. Les eaux de pluie qui tombent sur le dôme sont collectées et stockées dans le bassin, puis renvoyées dans le jardin sous forme de brumes et de nuages.

Des vitres de deux mètres protègent la végétation et les visiteurs du vent. Pour enjoliver la terrasse, les essences choisies sont celles du sud de la France et plus particulièrement du Mont Ventoux. Des pins sylvestres de petite taille sont plantés près d’autres résineux. Des bancs permettent aux visiteurs de s’octroyer un moment de repos avec vue sur la capitale et sur la sinuosité de la Seine. Au 34e étage, un restaurant panoramique accueille les salariés des entreprises qui occupent D2.