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Pourquoi partent-ils combattre pour l’EI?

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
16.03.2015
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  • La une des médias britanniques fait la part belle aux différents récits et à l’identification de «John le djihadiste», un militant masqué du groupe de l’EI. De son vrai nom Mohammed Emwazi, «John le djihadiste» serait londonien. Photo prise à Londres le 27 février. (Daniel Sorabji/ AFP/Getty Images)

S’il est bien connu que les combattants de l’EI sont, pour une grande partie, des combattants étrangers, une question reste néanmoins sans réponse: qu’est-ce qui pousse ces étrangers à partir combattre aux côtés du groupe?

 

L’un des terroristes les plus connus et identifié est un citoyen britannique du nom d’Emwazi. Celui que la presse anglaise surnomme «John le djihadiste» est apparu sur une vidéo de propagande tristement célèbre de l’EI, dans laquelle il décapite des otages étrangers.

Dans une autre vidéo récente, un enfant soldat et militant de l’EI – qui viendrait de France – exécute un espion présumé. Le mois dernier, un autre enfant soldat  français de 13 ans a été tué en combattant pour l’EI.

Cette semaine, dans l’un de ses rapports, le site web d’information Defense One publiait le message d’un djihadiste: «J’appelle tous les musulmans vivant en Occident, en Amérique, en Europe, et partout ailleurs, à venir sur la terre du califat avec leur famille, pour faire le hijra (guerre sainte)», annonçait un combattant finlandais d’origine somalienne.

«Ici, vous irez vous battre, et rejoindrez ensuite vos familles. Si vous êtes tué, alors... vous irez au paradis céleste par la volonté de Dieu, et Allah prendra soin de ceux que vous laissez derrière vous. Ici, le califat s’occupera de vous».

Combien de combattants étrangers ont réellement rejoint l’EI? Le mois dernier Nick Rasmussen, du Centre national de contre-terrorisme les estimait à 20 000, dont au moins 3.400 Occidentaux, et 150 Américains qui ont essayé d’atteindre la zone de guerre syrienne, révèle Associated Press.

Le groupe de réflexion du Centre international d’étude de la radicalisation et de la violence politique affirme que la majorité des combattants de l’EI vient du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Quel est donc le profil type du combattant de l’EI?

Généralement de sexe masculin, le combattant a entre «18 et 29 ans», mais il y a des exceptions, nuance Defense One. «Si certains ont bien dépassé la trentaine, il n’est pas rare de voir des combattants de 15 ou 17 ans».

Après cela, la situation devient encore plus trouble et illisible. On ne trouve aucun milieu socio-économique commun, ni d’éducation religieuse similaire, aucun cheminement précis pour se joindre au groupe.

John Horgan, le chef du Centre d’étude du terrorisme et de la sécurité de l’université de Massachusetts Lowell, concède: «Les quatre décennies de recherche psychologique pour identifier les éléments indicateurs d’un futur terroriste et ses motivations ne nous ont donné aucun profil valable».

Les combattants syriens de l’EI ont toutefois commencé comme chef ou combattant au sein de petits groupes de milices opposées au régime du président Bachar al-Assad, analysait la semaine dernière Lina Khatib pour le Carnegie Middle East Center. Pour elle, «les fondateurs de l’État Islamique ont capitalisé sur les griefs des populations à la fois de l’opposition et du régime. Ils ont offert aux Syriens une organisation qui leur promettait de satisfaire leur colère par un extrémisme dépassant celui d’al-Qaïda».

Lina Khatib ajoute: «Peu importe la menace posée par cette organisation et d’autres groupes extrémistes, il faut tenir compte de leur dimension humaine car c’est la clé pour les combattre efficacement».

Quelle que soit l’identité de ces combattants, l’omniprésente campagne de propagande de l’EI – qui comporte des scènes de violence extrême – réussit à rallier des combattants à sa cause.

Dans la propagande de l’EI, «il semble que les combattants étrangers sont surreprésentés parmi les auteurs des pires actes de l’État islamique», expliquait Thomas Hegghammer, un spécialiste du terrorisme islamique, dans une interview avec le journaliste Bill Moyers, sur son site Web.

«Du coup, ils sont en quelque sorte responsables de la radicalisation du conflit et de l’escalade de la brutalité. À cause d’eux, la guerre s’enlise et devient certainement plus difficile à régler puisque les étrangers qui viennent combattre sont, en moyenne, plus fanatiques que le rebelle syrien typique», conclut Thomas Hegghammer.

 

 

 

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