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Pékin tournerait-il le dos à la politique de l’enfant unique?

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
17.03.2015
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  • De jeunes enfants chinois s’amusent dans une piscine de Pékin. Le 5 mars dernier, Li Keqiang, le Premier ministre chinois déclarait la Chine capable de réformer sa politique controversée de l’enfant unique. (STR/AFP/Getty Images)

Dans un rapport de travail gouvernemental récemment publié, le Premier ministre chinois semble adoucir le ton officiel de la politique de l’enfant unique en vigueur dans le pays, et qui interdit à la majorité des familles d’avoir plus d’un enfant.

Les remarques faites, lors de la présentation du rapport de travail annuel au cours des grandes réunions politiques à Pékin, ont été interprétés en Chine comme un signe que le régime chinois pourrait tout à fait reconsidérer sa politique.

En fait, ce 5 mars, Li déclarait que la Chine «allait promouvoir la réforme de la gestion des services de planification familiale». Une déclaration plutôt fade. Mais le lendemain, le magazine influent et relativement libéral Caixin a publié un article titrant: «Un rapport du Premier, annonce le retrait de la politique de l’enfant unique», écrit par l’économiste chinois Liang Jianzheng, professeur à l’université de Pékin qui a obtenu son doctorat en économie à Stanford.

L’analyse de Li s’appuie sur le changement notable du ton du régime sur la question. Habituellement le discours est d’«adhérer inébranlablement à la politique d’État de la planification familiale». Lorsque face à cette approche rigide – qui implique des avortements forcés violents, des extorsions de fonds, et toute une kyrielle d’autres abus à travers le pays – on parle de promouvoir la réforme du système, pour nombre de Chinois, c’est une occasion de célébration.

Pour Li, la référence à la réforme est un tournant, et indique que le régime a acté que les mesures continues de contrôle de la population ne sont plus nécessaires, et que la dite politique va «progressivement disparaître avec le temps».

La politique de l’enfant unique a été mise en place pour mettre fin artificiellement à la croissance de la population, dans les années 1980 – mais très vite, la rapide augmentation de la population âgée, et la baisse de celle en âge de travailler risquait d’approfondir le déclin économique de la Chine. Consécutivement sur les trois dernières années, la nouvelle force de travail a diminué et la situation risque de s’aggraver dans les deux prochaines décennies.

Même si l’an dernier les autorités ont assoupli leur politique, permettant aux couples dont l’un des membres est lui-même enfant unique, d’avoir deux enfants, le nombre de familles demandeuses d’autorisation pour un deuxième enfant était bien inférieur à celui prévu par les fonctionnaires – qui tablaient sur deux millions de demandes alors qu’ils n’en ont reçu qu’un million selon les rapports. Beaucoup d’autres familles n’ont probablement pas les moyens d’élever deux enfants.

Une population vieillissante

Elle accroît la charge économique de la société chinoise, dans la mesure où 15,5% de la population a déjà plus de 60 ans et ce nombre est en augmentation. Le fardeau du paiement des retraites augmente donc, alors que le financement recule en raison de l’absence des travailleurs. Une solution envisagée pour résoudre le problème a été de repousser l’âge de la retraite. Toutefois, la reconstitution de la population à un rythme plus durable est plébiscitée comme étant une meilleure solution.

Li Keqiang a formulé ses remarques au moment où une douzaine de député du Congrès national du peuple et des membres de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, les deux organes auxiliaires du Parti se rencontrent à Pékin. Et ces derniers venaient de soumettre des propositions en faveur «d’une politique de deux enfants» pour toutes les familles.

Cela s’ajoute à l’élan, du début du mois de mars, lorsque près de 40 chercheurs des universités et des instituts de recherche du pays ont signé une proposition visant à abolir toutes les restrictions de naissance.

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.