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Prélèvements forcés d’organes: témoignage d’un interne dans un hôpital chinois

Écrit par Yi Ling, Epoch Times
19.03.2015
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  • «M. Wang» (pseudonyme) pose pour la photo à Toronto, au Canada. Dans les années 90, alors qu’il était interne dans un hôpital de Chine, M. wang a été témoin des prélèvements d’organes sur une personne vivante. (Yi Ling/Epoch Times)

TORONTO – M. Wang (pseudonyme) vit au Canada depuis des années, mais ce n’est que récemment qu’il a raconté un épisode pénible qu’il a vécu il y a près de 20 ans en Chine: sa participation forcée en tant que jeune stagiaire, à l’extraction d’organes sur une personne encore en vie.

Les autorités chinoises et en particulier le système médico-militaire, ont depuis des décennies recours aux organes de prisonniers exécutés (y compris, depuis après 2000, des prisonniers d’opinion pratiquant le Falun Gong) pour proposer des transplantations aux riches Chinois ainsi qu’aux patients étrangers. Que ces opérations ont lieu alors que les victimes sont encore en vie – assurant ainsi la plus haute qualité d’organes – est depuis longtemps suspecté.

Epoch Times retranscrit ici le récit de M. Wang, édité dans un souci de brièveté et de clarté.

***

L’incident s’est produit dans les années 90. À l’époque, j’étais médecin interne dans le service d’urologie de l’Hôpital général militaire de Shenyang dans la province du Liaoning. Un jour, l’hôpital a reçu un appel téléphonique de la Région militaire de Shenyang, demandant à l’équipe médicale d’exécuter immédiatement une mission militaire.

 

Mission militaire secrète

Dans l’après-midi, mon directeur de service a commencé l’appel. Six employés ont été appelés, parmi lesquels deux infirmiers, trois médecins et moi-même.

Nous avons reçu l’instruction de couper tout contact avec le monde extérieur tout de suite et ce jusque la fin de la mission. Cela incluait les contacts avec la famille et les amis. Nous n’avons pas été autorisés à garder ni accéder aux outils de communication comme les téléphones.

Nous sommes montés dans un fourgon modifié, devant lequel se trouvait des voitures militaires remplies de soldats armés. Les voitures militaires avaient leurs feux d’avertissement allumés pour nous ouvrir la route et nous avons roulé très vite. Les vitres de notre fourgon étaient couvertes de tissu bleu de sorte que nous ne voyions pas où nous allions.

Finalement, nous sommes arrivés dans un lieu entouré de montagnes. De nombreux soldats montaient la garde. Un officier d’armée nous a accueillis et il nous a informés que nous nous trouvions dans une prison militaire près de la ville de Dalian.

Prélèvements de reins à vif

Le lendemain matin, après qu’un infirmier a suivi deux soldats pour prélever quelques échantillons de sang, nous avons reçu l’instruction de monter dans notre fourgon. Nous nous sommes arrêtés dans un lieu inconnu. Des soldats armés entouraient le fourgon.

Peu de temps après, quatre soldats ont fait monter un homme dans le fourgon et l’ont placé sur un sac en plastique noir long d’environ 2,15 mètres.

Les pieds de cette personne étaient étroitement liés par une sorte de fil spécial, solide et très fin comme de la fibre. Ce fil lui entrait dans la chair. Il était attaché serré autour du cou, avec les bras attachés derrière le dos. Le même fil était relié à ses jambes – ce qui l’empêchait de se débattre et de bouger, ce qui aurait forcé le fil à lui trancher la peau de la gorge, qui était déjà profondément blessée, à en juger par le sang qui en jaillissait.

Un médecin m’a demandé de le maintenir. Lorsque j’ai touché ses jambes, j’ai pu sentir qu’elles étaient encore chaudes.

Les médecins et les infirmiers se sont rapidement habillés pour l’opération. J’étais leur assistant, responsable de couper l’artère, la veine et l’urètre [le conduit reliant le rein à la vessie].

Un infirmier a coupé la chemise de l’homme et appliqué par trois fois du désinfectant sur sa poitrine et son ventre. Ensuite, un médecin a utilisé un scalpel pour trancher du bas de la poitrine jusqu’au nombril.

J’ai vu les jambes de l’homme tressaillir, mais sa gorge ne pouvait plus laisser échapper aucun bruit.

Le médecin a ensuite ouvert la cavité abdominale et du sang et les intestins en sont soudain sortis. Le médecin a poussé les intestins de côté et a rapidement commencé à libérer un rein. Un autre médecin a ensuite commencé à couper le rein de l’autre côté.

J’ai alors entendu un médecin me dire de couper l’artère et la veine – lorsque je l’ai fait, le sang a jailli sur moi. Son sang continuait de couler, ce qui signifiait qu’il était toujours en vie.

Les gestes des médecins étaient très compétents et rapides. Ils ont mis les deux reins dans une boîte thermostatique.

 

Prélever les globes oculaires

Un autre médecin m’a ensuite demandé de prélever les globes oculaires.

J’ai regardé le visage de l’homme et j’ai vu ses yeux qui me fixaient avec une extrême terreur. J’ai eu le sentiment qu’il me regardait vraiment. Ses paupières bougeaient. Il était vivant. 

Je ne pouvais penser à rien d’autre, mon corps tremblait, je me sentais faible et je ne pouvais pas bouger. C’était trop horrible!

Ensuite, je me suis souvenu que la nuit d’avant, j’avais entendu un agent dire à notre responsable quelque chose comme «pas même 18 ans. En très bonne santé et toujours vivant». Est-ce lui? Nous avons pris les organes d’une personne vivante. C’était tellement horrible. 

J’ai dit au médecin que je ne pouvais pas faire cela.

Alors, un autre médecin a utilisé sa main gauche pour presser avec rudesses la tête de l’homme au sol et a soulevé une paupière avec deux doigts. Il a ensuite utilisé sa main droite pour extraire un globe oculaire entier avec des forceps.

Je n’ai plus pur rien faire après cela, je tremblais et je suais, dans un état d’épuisement.

En attente d’organes

Une fois cela terminé, un médecin a frappé le côté de la camionnette. Un soldat assis sur le siège avant à la place du passager a commencé à parler dans sa radio et quatre soldats sont rapidement arrivés pour envelopper le corps déjà mou dans un sac plastique et l’ont jeté dans un camion militaire.

Nous avons été rapidement ramenés à l’hôpital. Lorsque nous avons amené les organes dans une salle d’opérations, un groupe de médecins étaient déjà là, prêts à les transplanter.

L’esprit au bord de la rupture

Sous l’emprise de la peur et du choc extrêmes, je suis entré dans un état fiévreux après être rentré chez moi. Je n’osais parler à personne de cela. Aucune personne de ma famille n’est au courant. Peu après cette opération, j’ai quitté l’Hôpital général de l’armée de Shenyang.

Mais la panique était loin d’être terminée. J’ai été témoin d’une vie humaine torturées et tuée sous mes yeux. La pression mentale m’a rendu malheureux. 

Pendant très longtemps, que ce soit le jour ou la nuit, je pouvais voir les yeux de cet homme me regardant. C’était douloureux et horrible.

Je n’ai pas mentionné cela pendant des années, car dès que j’y pensais, j’étais prêt à m’effondrer.

Lorsque les médias hors de Chine ont révélé les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong [en 2006], j’ai immédiatement su que tout était vrai. De telles pratiques existent depuis longtemps dans le système militaire du PCC. La persécution du Falun Gong n’a fait que leur apporter une plus grande source d’organes.

Traduit par Lu Chen

 

Version originale: 沈阳陆军总院实习医生亲历活摘器官

 

Version en anglais: Former Chinese Hospital Intern Recounts a Live Organ Harvest

 

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.