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Départementales: début d’un nouvel échiquier politique

Écrit par David Vives, Epoch Times
30.03.2015
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  • Les résultats des Départementales 2015 changent la donne politique dans le pays.

Affaiblissement du PS, désir de reconquête à l’UMP, première implantation du FN… Ce que nous apprennent les résultats du second tour.

Près d’un électeur sur deux ne s’est pas exprimé ce dimanche. Un résultat décevant mais attendu par la classe politique: à l’heure où nous mettons sous presse, au moins 64 départements ont été conquis par l’UMP. Avec moins de 40 départements, le P.S enregistre une cinglante défaite; le FN, pour sa part, n’a pris aucun département. Malgré l’échec de la participation électorale, le second tour marque un tournant important dans le paysage politique français. 

Rassemblement à droite, éclatement à gauche?

Dès l’annonce des résultats, l’UMP a sitôt exprimé son enthousiasme: «Un succès historique et incontestable d’une opposition qui reprend de la voix», lance Laurent Wauquiez, député UMP de la Haute-Loire. Pour autant, cette réussite n’est qu’un premier pas; Nicolas Sarkozy, qui voit dans le scrutin l’arrivée d’un «changement», ne convainc pas pour autant tout le monde sur sa position de leadership au sein de l’UMP: d’après un sondage Odoxa pour Itélé, seuls 27% des personnes interrogées estiment que le premier tour a constitué «une victoire pour Nicolas Sarkozy».

«Ne crions pas victoire trop tôt, la reconquête, elle est longue, elle est difficile, on reconquiert les territoires, il faudra ensuite reconquérir le cœur des Français et retrouver toute notre crédibilité», tempère de son côté le député Bruno Le Maire. Prochaine échéance pour le parti de droite, la refondation de l’UMP. Décidé par Nicolas Sarkozy, le parti pourrait bien changer son nom au cours du congrès tenu le 30 mai prochain. Une occasion de faire oublier les guerres internes qui ont minées l’image du parti.

Si à droite l’idée de rassemblement s’accompagne de l’émergence de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé, au PS, l’équation s’avère plus compliquée. «Les Français par leur vote et par leur abstention ont dit à nouveau leurs attentes, leur colère, leur fatigue face aux difficultés de la vie quotidienne», déclarait Manuel Valls en apprenant les résultats. S’il n’y a pas de remaniement annoncé, le gouvernement cherche un second souffle pour accompagner les réformes à venir. Les «frondistes», de leur côté, espèrent que la défaite sonnera l’heure d’une ouverture dans la ligne politique du PS «Le temps des solutions, ces débats que nous avons avec le gouvernement (...), il va déboucher dans les semaines qui viennent sur un nouveau programme de gouvernement», assure Jean-Marc Germain, député PS «frondeur» des Hauts-de-Seine.

Incapable de trouver l’équilibre entre les frondistes et les gauches plus au centre, le PS a tout à perdre dans la naissance de différents courants d’opinions. Citant la tentative manquée des listes EELV et Front de Gauche de créer une alternative au PS, Manuel Valls s’inquiète: «La division est mortelle, on l’a vu dans plusieurs départements».

Le tripartisme, faut-il y croire?

«La vie politique française a désormais un autre visage et s’oriente vers un tripartisme durable», prédisait en février le député UMP Thierry Mariani dans une tribune publiée dans Le Monde. Le FN, en plus d’échouer dans son implantation territoriale, devra tisser son réseau d’élus locaux avant de pouvoir réellement prétendre rivaliser avec ses deux antagonistes. Cependant, la question d’un nouvel équilibre des pouvoirs reste désormais en suspens, et attend de se confirmer dans les prochaines échéances électorales.

La notion de «tripartisme», au cours des dernières décennies, a été sur la table de l’échiquier politique à plusieurs reprises.  Dans les années 60, le terme désignait les familles politiques des gaullistes, socialistes et communistes. Cependant, le scrutin de l’élection présidentielle, mettant face à face deux partis ayant les plus hauts scores, tend historiquement à préserver un paysage politique bipolaire.

Actuellement, les chances pour le FN d’accéder au pouvoir restent très infimes, mais un haut score au premier tour pourrait être dévastateur sur un autre plan. En 2002, l’accès du FN au second tour avait profondément marqué le PS, ce qui pourrait laisser envisager un nouvel éclatement en 2017 pour le perdant du trio. Voilà qui pourrait confirmer une citation attribuée au chancelier allemand Bismarck: «Dans un système à trois puissances, il faut être l’une des deux».

 

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.