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Plus de dividendes pour moins d’investissements

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
09.03.2015
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  • Le 3 mars, des salariés de Sanofi à Toulouse, manifestent contre la vente de leur entreprise au groupe allemand Votec. (Remy Gabalda/AFP/Getty Images)

La France se trouve au 3e rang mondial dans la distribution de dividendes, après l’Angleterre et les États-Unis. En 2014, les sommes versées aux actionnaires ont même augmenté de 30% pour atteindre la somme de 56 milliards pour les entreprises du CAC 40. Un record seulement atteint en 2007 avant que la crise financière ne vienne frapper à la porte.

Une nouvelle polémique dont se serait bien passé Pierre Gattaz, patron du MEDEF. Alors que selon lui, «les dividendes aux actionnaires, c’est merveilleux», cette augmentation des sommes versées aux actionnaires en 2014 constitue un mauvais message envoyé au gouvernement après des mesures importantes en faveur du CICE et du pacte de responsabilité.

C’est la dernière émission de Cash Investigation diffusée sur France 2 la semaine dernière qui remet le sujet sur la table, appuyée par une étude de la lettre Vernimmen.net publiée en février. En question, quelques unes des 40 plus grandes entreprises françaises coincées par la spéculation abusive de la loi du marché international.

Les entreprises du CAC 40 en roue libre

Bien sûr, cela ne concerne pas sans distinction toutes les entreprises du CAC 40. L’Oréal, LVMH, Total, EDF, etc. sont parmi les plus généreux envers leurs actionnaires mais pour des raisons différentes; EDF appartient par exemple à 85% à l’État, Total investit beaucoup et paye bien ses salariés, etc.

Sanofi, par contre, fait partie des entreprises qui montrent la contradiction du système. Le numéro 1 français du médicament, cumule en effet un bénéfice net de 3,7 milliards d’euros en 2013, alors que l’entreprise a supprimé près 4.000 postes depuis 2009 et redistribué 50% de ses bénéfices aux actionnaires en 2014 (contre 35% en 2010).

Selon Henri Sterdiniak conseiller scientifique à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) interviewé par Le Point, «les dirigeants des grands groupes sont souvent rémunérés par des stock-options. Ils ont donc intérêt à satisfaire les désirs des actionnaires qui sont doublement gagnants puisque la distribution de dividendes fait aussi monter le cours des actions».

Dans une interview faite à Cash Investigation, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron explique que ces entreprises du CAC 40 doivent augmenter les dividendes de leurs actionnaires si ils ne veulent pas voir le cours de leurs actions s’effondrer. Pour éviter les dérives de ce système, il faut selon lui favoriser fiscalement l’actionnariat de long terme, autrement dit sevrer le marché économique d’un actionnariat spéculatif qui ne voit que le rendement et le profit.

L’investissement dans les entreprises en question

Les dividendes permettent de récompenser les petits et grands actionnaires qui ont pris le risque d’apporter des fonds, tandis que les investissements permettent de créer des nouveaux emplois et de la valeur ajoutée pour l’entreprise sur le long terme.

Dans les années 80, les investissements des entreprises étaient 2 fois plus élevés que les dividendes. Aujourd’hui, la tendance est contraire, les dividendes sont 2,5 fois plus importants. Des mauvais chiffres dans un contexte où le gouvernement veut aider les entreprises avec le Pacte de responsabilité et le CICE.

Vers un actionnariat sur le long terme

L’actionnariat familial et entrepreneurial serait une solution pour éviter ce décalage entre des actionnaires pas toujours avertis et les salariés des entreprises pouvant subir le couperet aveugle des dividendes au profit des investissements. C’est notamment le cas depuis quelques années avec l’actionnariat salarial, qui permet de donner un même visage à celui qui investit, celui qui fournit la valeur ajoutée et celui qui en récupère directement les bénéfices.

Un retour à une définition du libéralisme direct où l’usufruit revient à celui qui a investit avec ses ressources et son travail, une situation que l’on retrouve plus facilement chez les PME-TPE françaises et les métiers de l’artisanat, non cotées en bourse et formant le premier tissu salarial et entrepreneurial en France.

 

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