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Série: Bienvenue chez nous!

La maison du petit lac

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
14.04.2015
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Immigrant depuis l’Argentine, les citadins Elias et Corina avaient le rêve de trouver une maison sans voisins, avec un grand terrain, sur le bord de l’eau, mais près de tous les services. Et ils l’ont trouvée!

  • La maison de Corina et Elias était construite depuis moins de deux ans lorsqu’ils l’ont achetée. Elle était louée par la sœur du propriétaire qui l’a gardée dans un état impeccable : c’est (Nathalie Dieul/Epoch Times)

En montrant le petit lac privé sur le bord duquel la maison est bâtie, Elias raconte avec fierté : «On voulait un terrain comme ça à l’arrière. On voulait de l’eau, on l’a. On voulait des fenêtres en bois, on les a. On voulait des grandes fenêtres, on les a. On voulait un îlot dans la cuisine, on l’a!» Pour sa femme Corina, une entrée fermée était aussi importante, et elle voulait un terrain plat pour pouvoir sortir de la maison facilement, des critères qui se retrouvent dans la propriété qu’ils ont achetée il y a trois ans. Mais quel a été le parcours du couple avant d’arriver à Morin-Heights dans les Laurentides?

Immigrer ou ne pas immigrer  : dure décision

Il y a un peu plus de 10 ans, avant de rencontrer Corina, Elias n’imaginait pas immigrer dans un autre pays. Il avait 47 ans, une maison et une situation de massothérapeute dans la capitale de l’Argentine. Corina, une pharmacienne originaire de Roumanie, avait émigré en Argentine quelques années plus tôt. Au début, elle se plaisait en Amérique latine puis, après la crise de l’Argentine en 2001, elle a commencé à penser à la possibilité d’émigrer à nouveau, au Québec cette fois-ci  : «J’avais des amis qui ont émigré ici, ils m’ont raconté de belles choses.»

  • Elias est d’origine argentine et Corina d’origine roumaine. Elle avait déjà émigré une première fois en Argentine avant de décider de venir vivre au Québec. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Elle avait déjà bien entamé ses démarches d’immigration lorsqu’elle a rencontré Elias. Deux ans plus tard, Corina recevait le statut de résidente permanente et venait s’installer seule à Montréal. «En ce temps-là, je ne savais pas si je voulais venir ou pas. Ça m’a pris par surprise», se souvient Elias, qui est venu la rejoindre pour deux mois, en 2006.

C’est finalement en février 2007 que Corina est retournée en Argentine, que le couple s’est marié et que la jeune femme a pu commencer les papiers de parrainage pour l’immigration d’Elias. «On est revenu ensemble, lui comme touriste, et il est resté ici le temps que les papiers soient réglés», raconte Corina.

Peu de temps après, la pharmacienne était acceptée à l’école dans la ville de Québec pour y étudier à nouveau son métier de manière à avoir le droit de le pratiquer ici. Son mari est devenu résident permanent dans son nouveau pays en 2008.

Les recherches dans les Laurentides

Les deux ans et demi d’études de la pharmacienne complétés, le couple s’est installé à Saint-Jérôme, où Corina avait décroché un contrat. Cela leur permettait d’avoir un pied dans les Laurentides où ils avaient le rêve d’acheter une maison, qui serait la première maison de Corina.

Les recherches ont commencé au printemps 2010. Le couple a visité une cinquantaine de maisons. Sachant exactement ce qu’ils voulaient, Elias et Corina ne trouvaient pas la maison de leur rêve. Non seulement la maison était importante, mais son emplacement leur importait également beaucoup. Ils ne voulaient pas de voisins et ils ne voulaient surtout pas avoir une maison à 20 mètres de la leur «parce que dans la cour, quand tu sors, tu vois tout le monde, tu vois celui-ci se baigner, l’autre faire un barbecue…», souligne la pharmacienne.

  • Une salle de bain spacieuse (Nathalie Dieul)

Une très belle et grande maison était trop loin du village de Morin-Heights  : Elias ne voulait pas parcourir 15 minutes de route, dont trois kilomètres sur un chemin de gravier, pour aller faire ses courses. Une autre avait une piste cyclable qui passait sur le terrain, ce qui ne leur plaisait pas.

Le couple a aussi regardé des maisons qui étaient annoncées à 10 000 ou 20 000 $ de plus que leur budget, en se disant que c’était peut-être en mettant un peu plus d’argent qu’il trouverait la maison de ses rêves, sans résultat.

Corina s’était renseignée pour faire bâtir une maison, mais elle appréhendait ne pas avoir toute l’énergie que cela aurait pris. Le couple avait fini par visiter plusieurs fois une maison à Prévost. La maison était belle, le terrain était grand, mais Elias et Corina n’arrivaient pas à se décider parce qu’ils avaient entendu parler d’un chemin qui allait se construire pas loin, ce qui les a réfrénés.

  • Lors de la première visite, Corina trouvait que le salon était un peu petit. Finalement, aménagé à son goût, il est suffisamment grand pour le couple. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Bref, la maison ne leur convenait pas à 100 %, mais ils commençaient à se dire qu’il n’était peut-être pas possible de trouver exactement ce qu’ils cherchaient. À ce moment-là, Corina a ressenti le besoin de retourner voir les photos de cette maison sur Internet et c’est là qu’elle est tombée sur la maison de ses rêves  : «Ça dépassait notre budget parce qu’elle coûtait plus de 300 000 $, et on cherchait en bas de 300 000 $, mais on a dit le terrain est beau, elle est belle. On est venu et on a aimé dès la première visite.»

L’emplacement de la maison était parfait pour les citadins qui rêvaient de vivre à la campagne : à la fois isolée, mais située à seulement 6 minutes de voiture du village de Morin-Heights d’un côté, à 10 minutes de Saint-Sauveur de l’autre côté, et à une heure de Montréal.

La maison et son terrain correspondaient en tous points à ce que le couple recherchait, à part deux aspects mineurs  : Corina trouvait que le salon n’était pas assez grand par rapport à ceux de ses amis qui possèdent des maisons immenses, et ils auraient aimé avoir un vrai foyer et pas seulement un foyer au gaz propane. Toutefois, ces deux points ne les ont pas arrêtés  : la maison de trois chambres à coucher était bien assez grande pour deux personnes, et ils peuvent toujours ajouter un foyer ou un poêle à bois dans le futur.

Une offre d’achat «assez folle»

Très rapidement, les deux immigrants ont fait une offre d’achat «assez folle». Elias détaille : «je n’aurais pas fait ça, mais le voisin et un autre monsieur à Saint-Sauveur nous ont conseillés d’offrir 248 000 au lieu de 300 000. J’ai dit ok, mais le propriétaire était insulté. Alors je me suis dit, on ne va pas monter à 255, 260. On va lui dire un petit peu plus. On a dit 265, et lui a dit 272. C’est presque 30 000 $ de moins que ce qu’il demandait.»

C’est ainsi qu’ils sont devenus propriétaires de cette maison avec son petit lac privé, seulement un mois après avoir vu l’annonce pour la première fois. C’était le 31 mars 2011, il y avait encore un peu de neige sur le terrain.

Pendant plus d’un an, Corina a continué de travailler à Saint-Jérôme, puis elle a commencé à faire des dépannages à la pharmacie la plus proche de sa maison, qui a fini par l’embaucher à temps plein. Avec seulement six minutes de trajet pour se rendre au travail et une belle clientèle, la pharmacienne est aux anges. Quant à son mari, après avoir continué sa profession de massothérapeute pendant un temps, il a décidé de retourner aux études pour devenir serveur de restaurant, puis sommelier. Tous les deux parlent maintenant un français parfait, même si l’apprentissage de cette langue n’a pas toujours été facile.

La vie près d’un lac est «vraiment hallucinante», s’exclame Elias. La maison de bois est toujours la maison de rêve du couple roumano-argentin, «même avec les castors!», ajoute Corina en riant. En effet, à plusieurs reprises, des castors ont fait monter dangereusement le niveau de l’eau, à tel point que des employés municipaux ont dû venir trapper les rongeurs. Elias avoue avoir encore un petit rêve, qu’il ne concrétisera pas forcément tellement il est heureux sur le bord de son lac  : «parfois je me dis  : maintenant j’aimerais avoir une rivière!»

 

 

 

   

 

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