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Batteries au lithium: l’autre frayeur des compagnies aériennes

Écrit par Cindy Drukier, Epoch Times
16.04.2015
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  • La dernière vidéo de sécurité d’Air France recommande aux passagers de ne pas déplacer leurs sièges, si leur téléphone venait à tomber entre les coussins. (Kazuhiro Nogi/AFP/Getty Images)

L’industrie aéronautique subit de plein fouet l’utilisation massive des appareils électroniques personnels munis de batteries au lithium. L’avantage principal de ces batteries réside dans leur grande efficacité. Leur inconvénient est leur inflammabilité qui risque de causer des incendies catastrophiques en vol.

Les batteries au lithium équipent presque tous les appareils portables du marché – téléphones, appareils photo, ordinateurs portables et tablettes. Leur adoption massive est due à leur excellent rapport poids-puissance, leur grande efficacité énergétique et leur longue durée de vie. La majorité des véhicules électriques et hybrides en est également munie.

Divertissement en haute altitude

De plus en plus de compagnies aériennes offrent des tablettes pour divertir leurs passagers en vol. C’est le cas pour Thai Airways, Hawaiian Airlines, la compagnie low-cost de Singapour Scoot, TAP Portugal, l’israélienne El Al, et Jetstar de Qantas.

Le problème réside dans l’entreposage. L’Autorité de la Fédération de l’Aviation (FAA en anglais) et l’Autorité de l’Aviation Civile de Singapour ont mené une enquête pour déterminer les conditions exactes provoquant le phénomène dit «d’emballement thermique».

Cet emballement thermique se produit lorsque l’augmentation de la température à proximité d’une batterie au lithium, libère de l’énergie qui accroit significativement la température. Ce double phénomène déclenche une réaction positive incontrôlée – et finalement un incendie.

Dix expériences ont été menées dans un Boeing 737 d’essai où les tablettes étaient empilées dans un chariot de cuisine, en respectant les instructions des compagnies aériennes et celles des fabricants. Dans le scénario, une plaque de chaleur se trouvait à proximité, ainsi qu’un feu d’alcool.

Les tablettes se sont enflammées dans certaines des expériences. Les autorités de l’aviation ont conclu que l’accumulation de gaz inflammables dans le chariot de service était susceptible de provoquer une explosion capable de souffler les portes des charriots créant ainsi «un risque de fuite du chariot et de dispersion dans les structures adjacentes et les matériaux de la cabine de l’avion».

Le rapport recommande une étude supplémentaire pour déterminer le moyen le plus sécurisé pour stocker les tablettes.

Les appareils personnels

Le feu peut aussi être déclenché par un seul appareil. Le dernier incident dans une liste croissante, est survenu le 15 mars, lorsqu’une batterie au lithium a pris feu dans le compartiment supérieur d’un avion de KLM partit d’Amsterdam. Le Boeing 777 venait d’atterrir à Bangkok lorsque de la fumée a été aperçue. L’hôtesse de l’air a rapidement maîtrisé l’incident avant qu’un incendie ne se déclare.

La dernière vidéo de sécurité d’Air France recommande aux passagers de ne pas déplacer leurs sièges, si leur téléphone venait à tomber entre les coussins. Cet avertissement fait suite à un incident survenu en décembre 2010, lorsqu’un incendie a éclaté dans un Boeing 777 plein, reliant Atlanta à Paris. Le téléphone portable d’un passager était tombé et lorsque celui-ci a déplacé son siège, la mécanique du siège a écrasé la batterie et provoqué un court-circuit interne qui a causé l’incendie.

Au moins deux incidents d’incendie dans des bagages enregistrés, impliquant des cigarettes électroniques équipées de batteries au lithium, ont été signalés. Lors d’un des incidents, le 9 août 2014 à l’aéroport de Boston, un incendie s’est déclaré dans la soute et l’avion a dû être évacué. Le deuxième est survenu le 4 janvier 2015 à l’aéroport international de Los Angeles, lorsqu’un bagage enregistré a pris feu dans la zone d’entreposage des bagages. Dans son rapport du 22 janvier, la FAA n’a autorisé les e-cigarettes que dans les bagages de cabine.

Les cargaisons

C’est au moment des mises en cargaison, que les batteries au lithium sont les plus dangereuses. Ces dernières années, trois avions de fret avec des cargaisons de batteries au lithium ont pris feu. Dans deux cas, les incendies ont causé des accidents mortels – un avion de UPS s’est écrasé à Dubaï en 2010, et un autre de Asiana Airlines s’est écrasé dans le détroit de Corée en 2011. Dans le premier accident datant de 2006, le pilote de UPS a réussi un atterrissage à Philadelphie et sauvé tout son équipage, mais les dommages étaient tels que l’avion ne pouvait plus être réparé.

Le Vol MH370 de Malaysia Airlines, qui s’est évaporé le 8 Mars 2014, sans laisser de trace, transportait environ 200 kg de batteries au lithium. L’explosion causée par des batteries est l’une des nombreuses théories qui tentent d’expliquer ce qui est arrivé.

Dans un de ses test, la FAA, a placé 5.000 batteries au lithium dans un conteneur de marchandises avec un dispositif de chauffage de cartouche pour simuler une batterie défectueuse qui surchauffe. L’unique batterie défectueuse a provoqué une réaction en chaîne, déclenchant une explosion qui a soufflé et ouvert la porte du conteneur et en quelques secondes, tout était en flammes.

Quelques mois plus tard, la FAA a reconduit son test, mais en plaçant cette fois, un agent d’extinction d’incendie dans la boîte. Le résultat n’a pas varié.

À compter du 1er janvier, l’Association internationale du transport aérien a interdit la livraison de batteries au lithium en fret à bord d’avions transportant des passagers, sauf si les dites batteries sont incérées dans les appareils auxquels elles servent. Certains transporteurs, tels que Qantas ont simplement interdits toute expédition de batteries au lithium dans leurs avions de fret.

Même si les risques liés aux batteries au lithium sont de plus en plus circonscrits, les compagnies aériennes continuent leurs recherches pour établir des règles sécuritaires adaptées et de meilleures pratiques, en particulier en ce qui concerne les appareils personnels en vol. D’ici-là, les compagnies aériennes ont la responsabilité de ces risques identifiés mais ne disposent que de peu de moyens pour les contenir.

Version originale: Fire-Prone Lithium-Ion Batteries a Big Problem for Airlines

 

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